COMMISSION ELECTORALE NATIONALE INDÉPENDANTE: 15 places seulement pour plus de 40 partis politiques...

Le Dim 06 juin 2010 0

Écrit par Lamine SOULEYMANE (Roue de l’Histoire n° 510 du 2 juin 2010)

Jamais les partis politiques n’ont été marginalisés dans la gestion d’une transition politique au Niger, comme c’est le cas avec celle qui est en cours sous la conduite du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie. Si au sein du Conseil Consultatif National, ils ont eu 20 places sur les 131 membres que compte l’institution, dans la composition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), ils n’auront pas plus de 15 places.
 
Dans la perspective de l’installation très prochaine de la CENI, le Premier Ministre Mahamadou Danda vient d’adresser une correspondance aux partis politiques légalement reconnus pour qu’ils désignent «leurs quinze représentants ainsi que leurs suppléants, pour y siéger en vue de l’organisation du référendum constitutionnel». A cet effet, une réunion extraordinaire a même eu lieu le mercredi 02 juin 2010 dans la salle de commission des finances de l’Assemblée Nationale. A l’ouverture de cette réunion, les deux blocs des partis politiques, à savoir la CFDR et l’AFR/R, ainsi que les non affiliés avaient déploré l’absence du premier ministre qui se trouve être le président de cette importante structure nationale, indiquent des sources proches de la réunion.

Les participants à cette rencontre avaient souhaité que ce se soit un membre du gouvernement, en l’absence du premier ministre, qui puisse le supplée comme le prescrit les dispositions du règlement de l’organe du dialogue et non le secrétaire permanent du CNDP. Tout de même, la réunion s’est déroulée sous la présidence de ce dernier.

 
A l’issue de cette rencontre, les deux blocs des partis politiques et les non affiliés avaient fini par transmettre les noms de leurs représentants, après avoir jugé insignifiant le nombre de places qui leur ont été réservées. C’est ainsi que l’on apprend qu’une délégation de 6 personnes dont deux par bloc, ainsi que le secrétaire permanent du CNDP sont chargés de rencontrer le Premier ministre pour exprimer leur souhait de voir le CSRD revoir ce nombre à la hausse afin que tous les partis politiques légalement reconnus aient leurs représentants au sein de la CENI, pour le réfrendum.
 
Il faut rappeler que le Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie n’a ni sollicité les partis politiques dans la composition du gouvernement de transition ni dans la composition du comité chargé de rédaction des textes fondamentaux, encore moins dans les nominations aux différents postes de commandement. Beaucoup des partis politiques ont déploré cet état de fait, qu’il juge discriminatoire dans un processus de transition. Certains observateurs pensent que les partis doivent plutôt veiller à ce que le processus de restauration de la démocratie ne dépasse guère les 12 mois prévus, au lieu de s’enliser dans des persiflages politiques inutiles.
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