Lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics: pourquoi né pas agir comme le Nigeria ?

Le Ven 30 juin 2017 0

IssoufouetbuhariabujaGéant Baobab du général souffrant Mahamadou Bouhari est en train d’administrer une belle leçon de gouvernance à ses frères africains, notamment, dans le cadre très glissant de la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics. En effet, un regroupement des Organisations de la Société Civile de ce pays est actuellement à Londres en Grande Bretagne où il vient d’obtenir l’accord inédit et sans réserve du gouvernement anglais de l’accompagner dans le cadre de l’identification des capitaux nigérians détournés et leur rapatriement dans le pays du vaillant général.

L’on se souvient que dès son arrivée à la tête de ce pays désordonné, que le général s’est engagé dans cette lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics. Déjà lors de son premier séjour à la tête du Nigeria, le général Bouhari avait initié et lancé sans coup férir des opérations de redressement de l’économie de son pays, un géant qui n’arrive pas toujours à répondre efficacement aux normes du développement.

Bouhari avait carrément fermé les frontières de son pays à ses voisins, en attendant les résultats des enquêtes qu’il avait engagées pour identifier les opérateurs économiques et les opérations mafieuses de corruptions qui minaient le développement de son pays. Des pays comme le nôtre avaient subi de plein fouet les conséquences de cette autarcie décidée par le géant africain.

Une sévère famine s’était déclarée au Niger sous le nom de «Yar Bouhari», c’est-à-dire, celle de Bouhari ou celle occasionnée par les actions de Bouhari. Il n’est donc pas étonnant que sous son règne la société civile de son pays réagisse dans ce domaine. Certes, l’Etat nigérian lui-même avait engagé cette lutte. Cependant dans l’état de maladie très grave dans lequel le général se trouve, il est fort à douter que cette action portât ses fruits.

D’ailleurs de l’avis de certains observateurs de la scène politique nigériane, cette maladie n’est pas hors contexte. En effet, le combat engagé touche beaucoup plus les grands barrons du pays, ceux-là mêmes qui détenaient la réalité des avoirs et du pouvoir. Dan tous les cas, le Nigeria est en train de réussir ce coup de maître qui ferait très certainement tache d’huile dans nos pays vivant la même situation de détournement des deniers publics par des citoyens connus, qui narguent le peuple sous l’impunité la plus totale.

Et le Nigeria a saisi le taureau par les cornes en commençant par recueillir l’adhésion de sa mère (métropole), la Grande Bretagne, là où justement l’essentiel des capitaux volés sont placés. La Grande Bretagne s’engage à aider la société civile du Nigeria à démasquer les contrevenants, tous les nigérians qui auraient un compte suspect dans leurs institutions bancaires. Décision du siècle derrière laquelle couraient ces OSC depuis très longtemps.

Eh oui, car de tous les temps, les voleurs ont réussi à bénéficier la protection de ces institutions par le truchement de certaines clauses savamment montées et entérinées par le gouvernement de Londres. Il y a en figure de proue cette clause ‘’bâtarde’’ qui brandit le secret bancaire et qui empêche toute investigation sur un compte individuel même si celui-ci brasse des milliards de francs.

Aujourd’hui cette clause vole en éclat et le Nigeria pourra compter sur le soutien infaillible de sa métropole. L’une des assurances ayant permis de faire bouger le gouvernement anglais est la promesse ferme d’ouverture un compte spécial où les fonds seront placés et utilisés dans des actions sociales : l’école, la santé, la construction des infrastructures d’eau, la lutte contre la pauvreté. Vivement le Nigeria, nous fondons l’espoir que nos organisations de la société civile en fassent autant.

Qu’elles cessent de se déchirer sous l’impulsion de politiciens mesquins et boulimiques. Pour une fois si nos OSC se rangent derrière cet idéal, elles pourraient redorer leur blason terni. Tout le monde est conscient que notre pays le Niger a été très largement pillé de ses ressources par des individus qui se sont enrichis en moins de six ans. Il est donc facile pour le citoyen de démasquer et dénoncer cet individu avec lequel il partageait sa galette ‘’massa’’ matinal comme petit déjeuner qui aujourd’hui se cache pour manger on ne sait quoi.

Il est facile d’identifier et de dénoncer quelqu’un qui n’arrive pas à assurer son loyer et qui se retrouve dans une imposante villa avec des ampoules commandées de Doubaï. S’il vous plait, décidez-vous à sauver ce Niger, car vous en avez la clé.

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