Écrit par Ayouba Karimou (OPINIONS N° 109 du 15 JUIN 2010)
Certaines formations politiques qui sont, peut-être, entrain d’être rattrapées par leurs turpitudes pour avoir cru, par opportunisme sans doute, qu’un parti politique n’était rien qu’un fond de commerce qu’il faille offrir au client le plus offrant. Ce dont ces partis politiques ne se sont, probablement pas, rendus compte, c’est qu’autant ils ont cru progresser dans l’imposture et l’affairisme, autant leurs militants ont gagné en maturité politique. Aujourd’hui, ces militants matures quittent par charrettes entières ces ‘’partis commerciaux’’ qui sont devenus les poids morts de notre démocratie. En effet, l’érosion populaire à laquelle sont en proie ces formations politiques s’origine en grande partie de l’absence d’un vrai cadre de débat démocratique sur les grandes orientations du parti transformé souvent en une espèce de caisse de résonance des desiderata du leader pour son accomplissement personnel. Les militants ne comptent que pour du beurre, juste un bétail électoral qui sert d’ascenseur vers les sommets. Quand on a besoin d’eux pour entériner des décisions déjà arrêtées d’un ‘’congrès’’, on les appelle pour venir remplir le Palais des Sports afin de se conformer à la loi. Jamais, au fond, les questions d’importance majeure touchant la vie du parti ou relatives aux choix politiques engageant l’avenir du pays ne font l’objet d’un examen attentif lors de ces assises.