Pourtant, on n’avait pas très bien compris cette lenteur de la part des autorités du CSRD dans le traitement judiciaire de l’avenir de l’Ex, tant la matière était plus que fournie et le moment propice pour ne pas dire idéal. En effet, si dès son installation, au lendemain du 18 février 2010, le CSRD s’était attelé au traitement judiciaire du dossier Tandja, il aurait déjà rempli, pour l’ensemble des démocrates nigériens, 90% de sa mission de restauration de la démocratie, car, le désastre économique, financier, fiscal, politique et social causé par la gestion irresponsable et antipatriotique dépassait l’entendement humain ! Comme nous l’avions toujours écrit d’ailleurs, la motivation essentielle du tazarché était et demeurait uniquement l’affairisme débridé au plus haut sommet de l’Etat, et par conséquent toute restauration de l’ordre républicain rompu, si elle devait être crédible, devrait passer nécessairement par la traduction de tous les tazarchistes, à commencer par leur chef (Tandja lui-même), devant la justice afin de répondre de leur forfait. Qu’à cela ne tienne, et comme on dit, mieux vaut tard que jamais, la nouvelle procédure d’inculpation engagée contre l’Ex nous permettra de cerner l’étendue du gâchis des années Tandja à la tête du Niger, celui-là même qui se bombait la poitrine pour proclamer haut et fort qu’il était un grand patriote. A OPINIONS, nous n’avions jamais été dupes des intentions funestes de l’imposteur Tandja, et aujourd’hui, grâce à des investigations menées sur certains dossiers fumeux de la Cinquième République, nous sommes davantage confortés dans notre appréciation du person- nage, loin, très loin de l’image angélique que certains milieux politiques avaient projetée de lui pendant au moins deux décennies. Le dossier de la Centrale d’Approvisionnement que nous publions cette semaine, à lui seul suffit pour envoyer Tandja en prison pour au moins un siècle ! Ce que l’on découvre dans ce dossier est tout simplement effarant, quand un obscur courtisan du nom de Moussa Dan Foulani se substitue aux autorités en charge de l’agriculture pour régenter pendant presque une décennie la Centrale d’Approvisionnement qui est une institution vieille de 40 ans et vitale pour une économie à 80% à dominante rurale ! C’est ce monsieur avec la complicité active et avérée de Tandja Mamadou, qui s’était permis de s’approprier les dons d’engrais offerts par la République Fédérale du Nigeria à notre pays, dons qui s’élèvent aujourd’hui à 24.000 tonnes, mais revendus à la Centrale d’Approvisionnement. Scandaleux, le mot n’est même pas assez fort ! Voila Tandja Mamadou, un Chef d’Etat qui s’était toujours targué d’être proche du monde paysan dont il disait partager les préoccupations, et qui est, aujourd’hui, pris en flagrant délit de vol des engrais destinés justement à viabiliser l’agriculture ! Quelle imposture de la part d’un chef d’Etat qui proclame le jour des vertus patriotiques, mais qui la nuit venue, se métamorphose en vulgaire voleur de poules ! Quelle honte ! Hier c’était le riz japonais volé en pleine crise alimentaire par un ministre de la république de Tandja, aujourd’hui, on sait d’où il prenait exemple ! A côté de ce casse criminel de la Centrale d’Approvisionnement, on a retrouvé également les traces du prédateur Tandja au niveau de la SONIDEP où il avait pompé environ quatre milliards de nos francs sur une rubrique qui n’avait jamais figuré sur aucune des Lois de Finances, avec son côté pittoresque de son chauffeur transformé en garçon de courses pour récupérer le magot ! On peut aisément imaginer qu’il en est ainsi pour toutes les sociétés d’Etat ou d’Economie mixte qui avaient été transformées en vache laitière du prince, de sa famille et de ses courtisans avec notamment un certain Nouhou Arzika dont on a retrouvé le passage dans les livres comptables de la SONIDEP. A présent, les masques sont tombés, on comprend les hurlements des Nouhou Arzika, c’était simplement la reconnaissance du ventre. Mais tous ces dossiers paraissent dérisoires à côté de celui du Programme Spécial qui avait englouti des centaines de milliards et qui a accouché d’un fiasco retentissant. En conclusion, on est obligé de constater que Tandja n’était rien d’autre qu’un aventurier, un vulgaire voyou de la république comme disait le Magazine français ‘’MARIANNE’’ à propos de Sarkozy, qui avait su profiter et abuser de la confiance d’un parti comme le MNSD pour se hisser à la magistrature suprême du Niger. D’ailleurs ce dernier en a fait les frais, puisque croyant parvenu à ses fins, il entreprit de saborder le parti ! Oui, Tandja doit être jugé et inculpé pour crimes économiques, politiques et financiers, mais il ne devra pas être seul dans le box des accusés. Tous les tazarchistes, y compris les petits marteaux du tazarché, devront comparaître devant la justice de la république pour les mêmes chefs d’accusation que l’Imposteur. Ce n’est que justice que Djibo Salou aura rendue au Niger afin de parachever son oeuvre salvatrice entamée le 18 février 2010. A OPINIONS, au-delà de tout, c’est surtout à ce niveau que l’homme du 18 février aura légitimement conquis son galon de Général de Corps d’Armée quatre étoiles.