Cela a été l’objectif cardinal du CSRD après son coup d’Etat du 18 février dernier. Du reste, cette action militaire avait été saluée par les Nigériens comme étant l’opportunité providentielle de sortir notre pays de l’impasse dans laquelle l’avait jeté les ambitions démesurées du clan Tandja. A posteriori et tout le monde le dit, c’est l’accalmie devant nous permettre de corriger les insuffisances de notre arsenal politique, institutionnel et juridique. C’était aussi l’occasion rêvée de faire notre mea culpa collectif pour nous engager sur la voie d’un changement de mentalité. Hélas !
Hélas, en effet. Puisque, quelques mois seulement après la démolition de l’aventure tazartché par le CSRD, la classe politique s’en est déjà retournée à ses dadas favoris perdant du coup tous les repères identitaires qui étaient sensés caractériser les uns et les autres. Où est l’esprit CFDR ? Qu’est-ce qui a fondu l’engagement AFD/R ? Est-il possible qu’un tazartchiste et anti tazartchiste s’en aillent bras dessus bras dessous ? Quelle salade fait-on de l’idéologie, des convictions ? Le mélange des genres peut-il être la solution aux problèmes d’un pays peuplé par près de 80% d’analphabètes ?
Le débat suscité par le vote des Nigériens à l’extérieur, au sein de cette classe politique, a jeté une lumière crue sur cette réalité. Au finish, ces Nigériens de seconde zone ne voteront ni pour le référendum ni pour les présidentielles. Ils ont été spoliés d’un droit fondamental qui, dans leur cas, joue la fonction d’un cordon ombilical qui les lie à la mèrepatrie par des femmes et des hommes sensés défendre les intérêts du Nigérien partout où il se trouve sur la planète terre. Il faut les entendre vociférer pour faire passer leur position. Les arguments sont loin, très loin des réalités techniques et financières qui pouvaient objectivement présider à la prise d’une décision aussi grave que scélérate.
Ils sont également très loin des principes de droit et des règles démocratiques et républicaines. Du reste, ni le cadre de la tenue de cette réunion ni la procédure de prise de décision ne seyaient. Pourtant, si l’AFD/R a des solides arguments pour leur dénier le droit de participer à la vie politique de leur nation, les partis membres de la CFDR n’en ont aucun. En effet, la lutte contre le tazartché a été gagnée grâce aussi à leur détermination contributive. Combien de leurs activités engagées, votre journal ‘’Le Canard Déchaîné’’ vous a-t-il fait partager ?
Est-ce là leur kola pour tous les efforts consentis ? Peut-être que ce n’est pas perdu puisque le CSRD n’a pas encore donné son point de vue, lui qui, lors des premières missions d’explication envoyées à l’extérieur du pays, leur a promis la chance ultime de se sentir humain afin de soustraire leur chair du cannibalisme des hommes politiques.