TRACTATIONS UDR-ANDP-CDS-MNSD: Mahamane Ousmane sera-t-il le candidat de la volte-face ?

Le Mar 31 août 2010 0

Écrit par Laoual Sallaou Ismaël (Roue de l’Histoire n° 522 du 26 Août 2010)

 

 

 Depuis quelques jours, on assiste à un grincement de dents de plus en plus vif dans les rangs de la Coordination des Forces Démocratiques pour la République (CFDR), coalition de partis politiques ayant combattu la prolongation du mandat du président déchu Mamadou Tandja. En effet, même si la grogne n’est pas totalement ouverte, le Président de l’UDR-Tabbat, Amadou Boubacar Cissé ne veut visiblement plus se cantonner à un rôle de satellite. La CDS-Rahama de Mahamane Ousmane est aussi tentée par une certaine frange de son bureau politique avec à leur tête le président Mahaman Ousmane de se soustraire des engagements pris le 17 juillet 2010. Pour le moment le différend n’est pas encore devant la commission consensuelles des sages prévue par la CFDR pour statuer sur les litiges relatifs à ‘’l’interprétation ou à l’exécution’’ du protocole d’accord. Toutefois, la grogne de plus en plus manifeste de l’UDR-Tabbat et dans une certaine mesure de certains éléments du bureau politique de la CDS qui font cavalier seul, est largement exploitée par le principal parti de l’AFDR, le MNSD-Nassara qui multiplie les manoeuvres en vue de faire casser le protocole d’accord portant pacte politique de la CFDR. Un branle-bas au sein des deux grandes alliances l’Alliance des Forces Démocratiques pour la République (AFDR), coalition des partis politiques ayant soutenu le MNSD-Nassara. Deux éléments majeurs agitent la classe politique nationale actuellement et se recoupent comme par hasard en ce milieu du mois d’août 2010 : Le protocole d’accord portant pacte politique de la CFDR signé depuis le 17 juillet 2010 par 15 formations politiques et l’article 45 de l’avant projet de Constitution examiné et adopté par le Conseil Consultatif National au cours de sa session du 29 juillet au 12 août 2010.

 Au niveau de la CFDR, c’est la partie relative aux engagements électoraux qui continue encore à provoquer des grincements de dents malgré l’approbation solennelle de toutes les parties prenantes le 17 juillet dernier. En effet, les partis membres de la CFDR se sont engagés ‘’à ne conclure aucun accord électoral avec des formations politiques non signataires du présent protocole d’accord, sous peine d’exclusion’’, indiquait le protocole d’accord du 17 juillet 2010. La disposition, on le sait, avait provoqué une vive protestation de l‘UDR-Tabbat et une longue hésitation de la CDS-Rahama avant que ces deux formations politiques ne se résolvent à s’y associer.
 
Toutefois, ce n’était pour autant pas que le chapitre était clos. La tentation était forte au niveau de l’UDR-Tabbat d’explorer d’autres horizons y compris dans les rangs de l’AFDR. De sources bien informées, Amadou Aboubacar Cissé n’a pas hésité à prendre langue avec certains partis tant de la CFDR que de l’AFDR. On parle d’une rencontre nocturne tripartite ANDPZaman Lahiya, MNSD-Nassara et l’UDRTabbat. La prochaine étape consisterait à organiser une rencontre avec les leaders de la CDS-Rahama, selon les mêmes sources. Les tractions menées par l’UDR-Tabbat n’ont pas manqué de donner espoir à l’AFDR qui entrevoit une piste par laquelle, elle peut briser le protocole d’accord de la CFDR.
 
Déjà au niveau de l’AFDR on ne se remet pas de l’éclaboussure provoquée par les dispositions de l’article 45 de l’avantprojet de Constitution. En effet, les dispositions de cet article imposent aux futurs candidats aux présidentielles un niveau d’instruction de BAC+3. Ce qui semble ne pas faire l’affaire du candidat investi du MNSDNassara, Seïni Oumarou par rapport auquel, à en croire certains militants de son parti qui s’inquiètent sur cette condition qui risque d’écarter leur candidat de la course au fauteuil présidentiel. Dans la perspective de l’adoption de cette disposition en l’état par le Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD), des cadres du MNSD multiplient les réflexions en vue de parer à toute éventualité.
 
Déjà au cours du congrès du parti tenu à Tillabéry du 7 au 8 août 2010, une résolution spéciale laissait une ouverture à la recherche d’un candidat de remplacement au cas où le candidat investi arriverait à être écarté de la course. La seconde alternative penche avec insistance sur la création d’un nouveau front qui regrouperait entre autres, le MNSDNassara, l’ANDP-Zaman Lahiya, l’UDRTabbat et la CDS-Rahama. Pour l’instant on n’en est qu’au stade de la réflexion. Une autre option plus poussée au sein de l’intelligentsia du MNSD projette une candidature unique au sein de l’AFDR. Certaines sources n’hésitent pas à établir une liaison entre le retour du Président du RSDGaskiya, M. Cheiffou Amadou, absent du territoire national depuis plusieurs mois et les tractions en cours.
 
Mais selon des sources concordantes l’offre ne sera pas dirigée à l’endroit du leader du RSD-Gaskiya. La prospective du MNSD-Nassara serait orientée vers le Président de la CDSRahama qu’il faut appâter en lui proposant d’être le candidat unique de l’AFDR ou du nouveau groupe ANDP-CDS-MNSD-UDR en gestation. L’offre quoique irréaliste pourrait diviser la CDS-Rahama déjà écartelée entre deux tendances et la CFDR dont la dislocation en est l’objectif des initiateurs de cette réflexion. La CFDR, en effet, gêne ses adversaires depuis la signature du pacte du 17 juillet 2010. Et le MNSDNassara embourbé dans un dilemme par rapport à son candidat aux prochaines présidentielles tente de manoeuvre sur ce qu’il considère comme le maillon faible de la CFDR.
 
L’UDR-Tabbat de Amadou Aboubacar Cissé mécontente de sa place et qui se plaint de ne jouer qu’un rôle de satellite alors qu’au moment fort de la lutte contre le tazartché, son leader, chef de la délégation de la CFDR avait eu l’illusion d’être déjà dans le trio gagnant (Présidence de la République, Présidence de l’Assemblée nationale, Primature) des futures échéances électorales. Quant à la CDS-Rahama de Mahamane Ousmane, les propos tenus par son viceprésident Amadou Laoual dit Edmond au cours du congrès du MNSD-Nassara ont laissé plané un éventuel revirement de cette formation politique.
 
C’est fort de ces propos du vice-président qui estimait que ‘’la CDS-Rahama n’est l’esclave de personne, qu’elle demeure l’allié d’hier et d’aujourd’hui du MNSD, que les responsables du parti de Seïni Oumarou ne s’avouent pas vaincus. Ils espèrent en cela briser le pacte de la CFDR qui manifestement constitue leur principal défi avant le début des prochaines joutes électorales. Pour l’instant l’hypothèse la plus vraisemblable sur laquelle table le MNSD et qui semble trouver quelques échos favorables au sein de certains responsables politiques est l’élargissement de l’AFDR en déboulonnant trois partis politiques de la CFDR à savoir l’UDR-Tabbat, l’ANDPZaman Lahiya et la CDS-Rahama.
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