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Entretien avec le directeur général de la Nigelec, M. Abdoulkarim Noma Kaka à propos des coupures intempestives, ces derniers temps, du courant électr

Le Jeu 15 avr 2010 0

Écrit par Interwiew réalisée hier avant midi, par Issaka Saïdou (Le Sahel du Mercredi 14 avril 2010)

« La situation est revenue à la normale depuis hier à 13 heures 15 mns »,indique M. Abdoulkarim Noma Kaka.

 
Monsieur Directeur général, depuis quelques jours, les clients de la Nigelec, j’allais dire l’ensemble de la population de la Communauté urbaine de Niamey, est soumise à d’incessantes et intempestives coupures d’électricité. Que se passe-t-il exactement ?
 
C’est qu’en fait, depuis dimanche dernier, aux environs de 17 heures, nous avions enregistré un déclenchement au niveau de la ligne haute tension qui nous alimente à partir du Nigeria. Donc des perturbations étaient intervenues. Automatiquement nous avions placé des équipes pour des opérations de vérification sur cette ligne haute tension et ceci après que nous ayons fait des tentatives de reprise qui n’ont pas marché. C’est ainsi que nos équipes ont travaillé toute la nuit, à l’aide des projecteurs pour tenter de détecter là où se situent les pannes sur les 264 kilomètres la ligne haute tension, c’est-à-dire jusqu’à Birni Kebbi au Nigeria. Au fur et à mesure qu’elles avançaient, les équipes corrigeaient les défauts ou imperfections qu’elles trouvaient. A chaque fois, les techniciens faisaient les essais pour savoir si oui ou non, ce sont ces défauts ou autres imperfections qui étaient à l’origine de la panne qui a causé ce déclenchement. A la date d’hier mardi matin, nous avions circonscris le problème, donc localisé la panne entre Dosso et la frontière du Nigeria. Les équipes sont à pied d’oeuvre sur le terrain pour très rapidement corriger le problème et restaurer la fourniture normale du courant électrique.

En attendant le rétablissement normal de la fourniture d’électricité, comment êtes-vous actuellement entrain de gérer la situation pour desservir les clients ?

 
Quand la ligne qui nous alimente depuis le Nigeria n’est pas disponible, nous faisons tourner nos deux (2) centrales électriques de Niamey. Ces centrales ont une puissance disponible de 27 mégawats qui représentent environ 43% de la demande totale actuelle en électricité de la ville de Niamey. Donc, il y a un grand gap à combler. Aussi, cet état de fait nous oblige à faire des délestages. Je voudrais à ce niveau préciser que tous les moyens de production d’électricité de Niamey sont en fonctionnement, même s’ils sont vétustes. Dans une telle situation, les délestages sont nécessaires, même si nous comprenons l’attente de nos clients, surtout en cette période de forte chaleur qui commence, la population doit être aussi compréhensible.
 
Justement d’aucuns estiment que ce système de délestage de la Nigelec, n’est pas égal d’un point à un autre ; autrement dit certains sont plus privilégiés que d’autres en termes de disponibilité plus ou moins longue du courant électrique…
 
fait que nous avons des priorités. Il y a des zones plus prioritaires que d’autres. Quand vous prenez par exemple les hôpitaux ou certaines zones de sécurité, il y a des critères qui font que ces zones sont classées par ordre de priorité. Toujours est-il que nous essayons de faire le délestage de façon tournante entre les quartiers et ceci afin de satisfaire tout le monde
 
Quand est-ce que la population de la Communauté urbaine de Niamey pourrait-elle espérer le rétablissement normal de la fourniture du courant électrique ?
 
En tout cas, nos équipes sur le terrain sont à pied d’oeuvre et sont entrain de faire le maximum pour que la situation redevienne à la normale, incessamment. Je voudrais garder espoir pour un délai de moins de 24 heures. Les perturbations que connaissent les réseaux de la Nigelec ont apparemment aussi indisposé ceux de la Société d’exploitation des eaux du Niger, la SEEN puisque celle-ci a fait un communiqué pour prévenir la population que, du fait des problèmes en fourniture électrique que connaît la Nigelec, elle ne sera pas à même d’assurer correctement l’approvisionnement en eau des populations. Ces perturbations qu’enregistre la Nigelec ont aussi des répercutions négatives sur les activités économiques, le travail des formations sanitaires, sans compter les problèmes de circulation automobile urbaine la nuit ou aussi la sécurité des personnes et de leurs biens. La Nigelec se sent-elle, à un degré ou à un autre, responsable d’un tel état de fait ?
 
Je ne veux pas trop m’appesantir sur ce sujet étant entendu que chaque société a ses obligations. La Société des eaux est tenue d’installer des groupes électrogènes pour suppléer justement au cas d’indisponibilité de la fourniture d’électricité, puisque la fourniture de l’eau est une obligation contractuelle. Maintenant, concernant les conséquences sur les activités économiques, la sécurité routière ou celle des personnes et des biens par manque d’électricité, elles sont effectivement liées à la perturbation sur l’interconnexion, et nous essayons d’en trouver une solution à travers le système de délestage en entendant le retour normal de la desserte. Dans tous les cas, s’il y a des réclamations, nous essayerons de les examiner au cas par cas, étant entendu que nous-mêmes, nous sommes en présence d’un cas de force majeure. Dès que l’interconnexion du Nigeria n’est plus à même de nous fournir de l’électricité, je vous ai dit que nous faisons tourner nos centrales électriques locales qui ne peuvent couvrir qu’environ 43% des besoins en électricité de la ville de Niamey.
 
Il y a deux ans de cela, l’Etat, suite à une décision prise en Conseil des ministres, avait décidé de mettre à la disposition de la Nigelec, et ceci justement croit-on savoir pour en finir avec les coupures intempestives du courant électrique, des moyens financiers colossaux. Mais apparemment, avec ce que la population observe actuellement, on a comme l’impression que les choses n’ont pas vraiment beaucoup avancé dans l’optique de la disponibilité permanente du courant électrique. Y-a-t-il des raisons à cela, ou qu’est-ce qui s’est passé ?
 
Par rapport à cette décision prise en Conseil des ministres, je dirais que cette décision n’a pas été suivie de l’effet escompté. Pour toutes les mesures prises, pour la plupart, il y a eu des débuts de mise en oeuvre mais, qui n’ont pas été concrétisées à la fin.
 
Voulez-vous dire que l’argent annoncé, car on a parlé de quelques 20 milliards de Fcfa, n’a pas été débloqué?
 
Vous pouvez vérifier, en tout cas, nous n’avons pas connaissance d’argent mis à la disposition de la Nigelec pour faire quoi que ce soit..
 
Dans le cadre du renforcement des capacités de la Nigelec, est-ce qu’il y a des perspectives d’avenir ?
 
Oui, il y a des perspectives car il y a quelques temps, on se rappelle, le gouvernement a pris un prêt auprès du gouvernement de l’Inde pour acheter des groupes électrogènes qui devront servir à renforcer un peu la capacité de production au niveau de Niamey et des autres villes régionales de l’intérieur du pays. Une partie du matériel est déjà là et le reste est en instance de livraison. Ça permettra d’accroître un peu plus la disponibilité mais ça ne résout pas le problème tel qu’il se pose avec acuité actuellement. Donc, ce prêt a été rétrocédé à la Nigelec qui en est l’agence d’exécution. Une autre perspective concerne le renforcement de la ligne haute tension par une compensation en énergie réactive qui permettra de faire transiter un peu plus de puissance sur cette ligne, en attendant en tous cas d’avoir des moyens de production plus puissant pour essayer de satisfaire la demande.
 
D’autre part, avec les ressources naturelles dont dispose le pays, il y a plusieurs projets qui sont pilotés par notre ministère de tutelle. Je citerai le projet de centrale thermique au charbon de Salkadamna, de centrale au gaz ou de centrale hydroélectrique en rapport avec la réalisation du barrage de Kandadji. Si ces projets arrivent à se concrétiser, il y a de bons espoirs que durant de nombreuses années, le pays soit sécurité dans le cadre de ses besoins, de son indépendance énergétique. Certes me diriez-vous ce sont des projets qui prennent beaucoup de temps avant de se réaliser alors même que nous nos problèmes sont concrets, ce sont des préoccupations premières à résoudre à très court terme. Et nous sommes justement entrain de tout mettre en oeuvre pour solutionner les demandes présentes. NDLR : au moment où nous mettions sous presse, nous avions appris que la situation est revenue à la normale depuis hier 13 heures 15 mns.
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