La première fois, c’était dans la suite du renversement du régime de la 6ème République avec l’arrestation de Mamadou Tandja et des membres de son gouvernement surpris en conseil des ministres par les putschistes. Par finir, ces ministres ont bénéficié de mesures d’assouplissement, au cas par cas, la majorité ayant été relaxée et le restant placé en résidence surveillée après plusieurs jours passés dans un camp militaire de la capitale. Avant cette vague d’interpellations déclenchée à partir du dimanche 28 mars 2010, seuls Tandja et l’ancien Ministre d’Etat Albadé Abouba demeuraient en détention, le premier dans une villa de l’intendance de la présidence de la République et le second à la prison de Haute Sécurité de Koutoukalé. Comment l’opinion apprécie les arrestations opérées dans le rang des partisans de Mamadou Tandja ? Les réactions sont tout naturellement diverses et variées.
Au sein de la classe politique aussi bien l’ancienne opposition que l’ancienne majorité on reste motus bouche cousue, de même que dans la grande famille désunie de la société civile. Chez les « hommes de la rue », on est surpris plus par le motif de cette vague d’interpellation que par l’acte des autorités elle-même. Pour des nombreux citoyens, le CSRD a fait preuve de laxisme tant on peut trouver d’autres griefs à coller aux dignitaires de l’ancien régime notamment des crimes économiques et les violations des textes fondamentaux dont ils ont été complices sous le règne de Mamadou Tandja, toutes choses qui sont quotidiennement dénoncées par les médias privées de la place. Audelà des raisons évoquées par le Ministre de l’Intérieur pour procéder à cette vague d’interpellations, il faut aller vite à la moralisation, pensent la grande majorité des Nigériens. Le Ministre lui-même l’a reconnu face aux médias, que les personnalités détenues traîneraient des casseroles, allusion faite à leur participation dans la gestion du régime de Tandja.
Comme on le voit le CSRD, critiqué par la presse pour son laxisme, est passé à la vitesse supérieure à la satisfaction d’une grande partie de l’opinion, pour laquelle il est temps, grand temps de mettre fin à la culture de l’impunité au Niger. « Moi je crois qu’au-delà des actes subversifs qu’ils pourraient être amenés à poser, l’occasion est belle pour en même temps commencer à traquer les auteurs des crimes économiques et politiques », dixit un vendeur de thé des alentours du Petit Marché de Niamey.
Listes des personnes arrêtées et accusées de subversion.
- Ali Sabo, Président de la section MNSD Nassara de Maradi
- Foukori Ibrahim, Président de la section MNSD Nassara de Diffa, ex Administrateur de la NIGELEC, proche de la famille du président déchu Mamadou Tandja
- Mahamane Ali Lamine Zeine, ex Ministre de l’Economie et des Finances, proche du président déchu Mamadou Tandja
- Moctar Kassoum, ex Ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, fanatique de la « Refondation de la République »
- Garba Lompo, ex Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, l’homme du sale boulot du régime déchu de Mamadou Tandja, de la section MNSD Nassara de Dosso
- Lamido Moumouni Harouna, ex Ministre de l’Equipement, proche de la famille du président déchu Mamadou Tandja, de la section MNSD Nassara de Diffa
- Seini Salou, le « beau », Directeur Général de la Société des Patrimoines des Eaux du Niger (SPEN), proche de Seini Oumarou, grosse ponte de la section MNSD de Tillabéri
- Amadou Dioffo, Directeur Général de la Société Nigérienne des Produits Pétroliers, proche de l’ancien régime
- Mohamed Ben Omar, ancien ministre de la communication, ex 4ème vice-président de l’Assemblée Nationale, propagandiste émérite du « tazartché », membre du bureau politique national du RDP Jama’a
- Daouda Diallo, ex président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), le Goebbels de la «Refondation de la République »
-Tamboura Issoufou, ancien conseiller de Tandja, membre du bureau politique national du MNSD Nassara et de la section MNSD Nassara de Niamey
- Abdouramane Illiassou Directeur Général de la Société de Patrimoine des Mines du Niger (SOPAMIN), militant du parti CDS Rahama.
C’est à cause de lui que le groupe parlementaire CDS avait refusé de voter en faveur de l’enquête parlementaire sur l’octroi des permis miniers. Finalement à la faveur de la «Refondation de la République», il a pris ses cliques et claques du parti vert pour rejoindre le «Tazartché». Ancien Directeur Général de l’OFEDES puis de l’ONAREM puis enfin de la SOPAMINE, il représenterait l’ONAREM et les autres sociétés d’économie mixtes au niveau de la BINCI. Il a été le liquidateur de plusieurs sociétés . Il toucherait 4,5 millions de FCFA par mois.
- Seini Oumarou, ex président de l’Assemblée Nationale, président du MNSD Nassara, ex premier Premier Ministre de la 6ème République, ancien Premier Ministre de la 5ème République, ancien Ministre d’Etat
- Nouhou Mahamadou Arzika, président du Mouvement Patriotique pour la Défense du Peuple et de la Nation (MPDPN), éminence grise de la « Refondation de la République ».
- Maman Bachir Yahaya, Directeur de Cabinet du Président déchu Mamadou Tandja. C’est lui qui peut connaître tous les sales dossiers de l’ex régime. Il est homme de confiance de Tandja. Activement recherché dans le même cadre.....
- Ibrahim Hamidou, Directeur de Publication de l’Hebdomadaire « La Nouvelle Tribune du Peuple », grand connaisseur dans l’octroi des permis miniers, communicateur du « Tazartché »
