Au début de la transition du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD), « Le Canard Déchaîné » était à ses trousses, aux trousses du sieur Alhassane Alkali convaincu que ce vilain personnage était porteur d’un mal, d’un virus qu’il est en train d’inoculer à la République.
Nommé Directeur de Cabinet Adjoint par le Président du CSRD, Il va s’illustrer dans ses premières heures de fonction par des comportements primaires : trafic d’influence, affairisme, népotisme, clientélisme, favoritisme..., toutes choses que nous avions dénoncées à l’époque. Mais le grand mal reste à venir. C’est le trésor national qu’il va transformer en caverne d’Ali Baba. Le 15 mars 2011, soit trois jours après la tenue du second tour des présidentielles qui a consacré la victoire du candidat du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme, Issoufou Mahamadou, devenu Président de la République par la volonté des urnes, Alhassane Alkaly encore sous la robe de Directeur de Cabinet Adjoint du Président du CSRD instruit le Ministre de l’Economie et des Finances, Badamassi Annou pour la prise en charge (c’est-à-dire le décaissement) de divers marchés d’un montant de 1 857 179 750 FCFA exécutés en décembre 2008.
En ampliation, on peut lire PCSRD. Comme quoi, le rédacteur de la lettre reste le seul ampliateur. En effet, en tant que Directeur de Cabinet Adjoint du PCSRD, il revient à Alhassane Alkaly de garder la lettre qu’il pourrait bien ne pas montrer à son supérieur hiérarchique (le Directeur de Cabinet) ou au Président du CSRD, un peu à la manière du retour à l’envoyeur. Qui est ou disons qui sont les bénéficiaires de ces décaissements qui auraient été opérés le 7 avril 2011, soit le jour même de l’investiture du nouveau président élu? Nous allons chercher à le découvrir. D’après nos sources, plusieurs opérateurs économiques seraient impliqués. Il se susurre également que cette affaire n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de l’affairisme dans lequel se serait illustré le sulfureux Directeur de Cabinet Adjoint, avec bien sûr la complicité de plusieurs hauts responsables du Ministère de l’Economie et des Finances et du Trésor National.
Les irrégularités se chiffreraient à plusieurs dizaines de milliards de FCFA. Les investigations se poursuivent comme l’a d’ailleurs confirmé le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Porte parole du Gouvernement, Marou Amadou, faisant le compte rendu du Conseil des Ministres du mercredi 22 juin 2011. Ce conseil des Ministres, faut-il le rappeler, avait mis la main sur une autre affaire, portant sur 1 523 000 000 de FCFA au détriment de l’Etat. Dans cette affaire qui porte également sur des paiements de fausses factures, le même Alhassane Alkaly aurait les mains trempées. En attendant de voir la suite, l’on se pose plusieurs questions : Alhassane Alkaly a-til seul pris l’initiative d’instruire le Ministre de l’Economie et des Finances ? Le Ministre Badamassi Annou peut-il recevoir des ordres du Directeur de Cabinet Adjoint du Président du CSRD ?
Comment cette transaction frauduleuse a-t-elle pu échapper aux différents services de contrôle de l’Etat ? Quand on sait que les marchés concernés datent de décembre 2008 du temps du Ministre de l’Economie et des Finances de l’époque, Mahamane Ali Lamine Zeine qui aurait refusé de procéder à leur règlement du fait des irrégularités qui les caractérisent. Les réponses à toutes ces questions ne tarderont pas à tomber, des réponses qui feront «tomber des têtes» dont celle du sieur Alhassane Alkaly qui sera, le premier, sous la guillotine. Car les trois hauts cadres du Ministère de l’Economie et des Finances limogés lors du dernier Conseil des Ministres dans l’affaire de 1 523 000 000 de FCFA auraient promis de ne pas tomber seuls.