Le Sam 15 déc 2012
Publié par le COURRIER
S'achemine-t-on vers un point de non retour entre l'entreprise russe chargée de la construction du barrage de Kandadji et ses fournisseurs nigériens ? Les dernières informations, dignes de foi, en notre possession laissent à le croire.
En effet, après l'épisode de bagarre rangée évitée de justesse par la gendarmerie nationale entre la direction générale de la société russe et un fournisseur de Katako dont votre journal en avait fait écho à l'époque des faits, les fournisseurs de l'entreprise russe ZARUBEZHVODSTROY seraient sur le point de déposer une plainte collective pour des impayés qui s'élèveraient à plusieurs milliards de nos francs lourds. A la veille de cette escalade, retour sur un chantier fumant l'opacité et interpellation des plus hautes autorités du pays pour faire la lumière sur un projet devant coûter plus de 84 milliards (coût du lot N°1) au contribuable nigérien !
L'escalade n'est pas loin quand on sait que la plupart des fournisseurs de cette société, opérateurs économiques de leur état, attendent depuis plusieurs mois, voire depuis 2011, le règlement de leurs factures. Or, tout le monde sait qu'en ces temps de lutte contre les fausses factures et la surfacturation, un fournisseur ne vaut rien si ses factures légales peuvent souffrir de longs délais de paiement. La colère des fournisseurs peut donc être comprise et défendue d'autant plus qu'ils ont exécuté les commandes. Toutefois, à la décharge de la société russe, il faut ajouter que cette dernière attend aussi de son côté un décaissement. Sauf que l'opinion se rappelle qu'il y a quelques mois, le ministère du Plan, de l'Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire ordonnait la suspension des travaux pour le besoin des inspections. Celles-ci étaient nécessaires pour plusieurs raisons.