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L'aberration !

Le Jeu 24 déc 2015 0

Alors que notre pays s’achemine vers les élections générales de 2016, un groupuscule d’officiers militaires, mus par on ne sait quel prétexte, a pensé pouvoir changer le destin de nos institutions républicaines en planifiant un coup d’Etat visant à renverser le régime en place démocratiquement élu par le peuple nigérien souverain.
La triste nouvelle qui couvait depuis quelques temps, a été confirmée par le Président de la République lui-même, dans son message à la Nation à l’occasion de la célébration du 57ème anniversaire de la proclamation de la République.

«Alors que toutes les institutions qui en ont la charge préparent activement les élections afin que le peuple nigérien puisse faire son arbitrage dans la transparence, a dit en substance le Chef de l’Etat, une poignée d’individus qui ont la tête dans les années soixante, ont décidé de substituer leur propre arbitrage à celui du peuple souverain. En effet, le Gouvernement vient de déjouer une tentative malheureuse de déstabilisation. L’objectif de ces individus, animés par je ne sais quelle motivation, était de renverser le pouvoir démocratiquement élu en utilisant les moyens mis à leur disposition par le peuple pour assurer sa sécurité ».
Au-delà du caractère délirant, voire déraisonnable, d’une telle manœuvre, cette tentative d’irruption de l’armée, du moins d’une partie de celle-ci, sur la scène politique nationale a tout d’une aventure sans lendemain. D’abord parce que, au regard du contexte actuel de notre pays, mais aussi de l’environnement international, toute manœuvre de confiscation du pouvoir par la force, est d’office vouée à l’échec. S’agissant justement du contexte national, il  n’apparait nulle part, aussi bien sur le plan politique que sur  celui du climat social ambiant, aucun argument, aucun  fait, ni même le moindre prétexte, même fallacieux, qui pourrait justifier un coup d’Etat dans notre pays.
En effet, ni les jérémiades d’une opposition politique aux abois et qui redoute certainement la sanction populaire qui l’attend, ni les appels désespérés à la haine ethnique et à la déstabilisation profanés par des esprits inconscients sur les réseaux sociaux, ne sauraient servir de prétexte à des aventuriers assoiffés de pouvoir.
Sur le plan politique, les autorités s’efforcent, de concert avec l’ensemble de la classe politique nationale, qui raisonne et qui accepte le jeu démocratique, à créer les conditions idoines pour aboutir à des élections apaisées et organisées dans les règles de l’art. C’est ainsi que, le Conseil national de dialogue politique, est à pied d’œuvre pour concilier les positions des différents bords politiques en présence pour dégager un consensus général sur tous les points relatifs aux prochaines élections. Dans ce cadre, même le Fichier électoral qui a fait l’objet de beaucoup de débat a été soumis à un audit pour satisfaire tout le monde.
C’est dire, qu’on peut faire confiance à la volonté des plus hautes autorités, à commencer par celle du Président de la République, qui, à maintes reprises a réaffirmé sa volonté inébranlable d’organiser des élections transparentes et inclusives, ainsi qu’aux institutions et autres structures intervenant dans l’organisation des prochaines élections pour réunir toutes les conditions nécessaires, en vue d’en faire des élections apaisées et respectueuses des règles des normes démocratiques.
Sur le plan du climat social ambiant, nous savons tous, la délicatesse de la gestion de la crise sécuritaire qui secoue la sous-région, avec notamment des groupes terroristes qui guettent la moindre faille pour s’infiltrer dans les pays de la bande sahélienne et y imposer leur loi. Aussi, le moindre acte de déstabilisation et d’affaiblissement des institutions républicaines constitue une faille béante qui sera mise à profit par les ‘’barbares des temps modernes’’ en quête de territoire, pour assiéger notre territoire et y pour imposer leur joug sur les paisibles populations. Et là vous mesurez bien tout le degré d’inconséquence que comporte un tel acte.

C’est en fait à cela que le Chef de l’Etat faisait allusion dans son message à la Nation en soulignant que « cette tentative de coup d’Etat, dans le contexte sécuritaire actuel, n’est pas sans rappeler le coup d’Etat du 22 mars 2012 au Mali ; coup d’Etat qui a ouvert la voie à l’occupation des 2/3 du territoire malien par des terroristes ». Pour ceux qui l’ont déjà oublié, c’est ce fameux coup d’Etat perpétré par le Capitaine Amadou Sanogo qui a fait du Mali la porte ouverte au désordre et fait sombrer tout le Nord Mali, sous le règne des groupes armés.
Dans le cas précis de cette tentative de coup d’Etat fomentée par une poignée d’officiers, elle est d’autant plus illogique et insensée qu’elle intervient à un moment où nos braves soldats se battent, avec courage et détermination, don de soi et sacrifice ultime, pour préserver l’intégrité du territoire national contre les assauts des groupes terroristes obnubilés par le désir de nous imposer leur loi cruelle.
Et c’est pour toutes ces raisons, dont la perception n’échappe à personne, que le Président Issoufou Mahamadou a estimé, qu’il « s’agit ni plus ni moins d’une haute trahison non seulement contre les institutions civiles de l’Etat mais aussi contre l’institution militaire elle-même. Il s’agit d’un coup de poignard dans le dos de leurs frères d’armes affectés au front ».
C’est pourquoi, il est déplorable de constater que certains compatriotes soi-disant démocrates, sans doute, aveuglés par la recherche du pouvoir pour le pouvoir aient mis en doute la véracité des faits et s’adonner à des spéculations fallacieuses. Une telle attitude est méprisante et condamnable. Elle l’est d’autant plus, que sur le plan international, les putschistes et leurs complices, si complices, il ya, devraient se dire qu’ils ne verront pas seulement en face d’eaux des Nigériens mobilisés pour défendre les institutions démocratiques, comme ce fut le cas récemment au Burkina Faso, mais aussi et surtout une communauté internationale allergique à  toute idée de prise du pouvoir par la force.

On se rappelle de la fermeté avec laquelle la communauté internationale a rejeté l’acte inqualifiable des hommes en armes visant à renverser les institutions de la transition au Burkina Faso. Cette déstabilisation de la marche glorieuse du peuple burkinabé vers le rétablissement de la démocratie a été vivement honnie par tous. Et avec quelle unanimité ! De l’Afrique, par le biais des pays et de la CEDEAO, jusqu’à Paris, de Berlin à Moscou, d’Addis-Abeba (siège de l’Union Africaine) à Bruxelles (siège de l’UE), mais aussi à Washington où, au Bureau ovale de la Maison Blanche ainsi qu’au siège des Nations Unies, les messages de désapprobation ont fusé, avec, à la clé, des menaces retentissantes.

Le message est clair : la communauté internationale est résolue à dire, et de façon péremptoire et unanime, qu’en plein 21ème siècle, la préservation de la démocratie ne saurait souffrir d’aucune compromission ni de complaisance.
Que ceux qui pensent pouvoir s’accaparer du pouvoir du peuple, souverain, par les armes le saisissent une bonne fois pour toute : le temps de la confiscation du pouvoir par les armes est à jamais révolu. Les coups d’Etat ne passeront plus ! Car le peuple veillera…

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