Une demande de levée d’immunité parlementaire qui suscite déjà des débats passionnés dont l’avant goût a été donné lors de l’interpellation du Ministre de la justice, Garde des sceaux à l’Assemblée Nationale le 26 novembre 2011, par un groupe de Députés de l’opposition ARN, sur l’affaire dite de «fausses factures au Ministère des Finances». Une véritable épreuve aussi pour la Majorité qui risque de prendre un coup en cas d’échec ou de sortir à jamais soudée, prête à accompagner le Président de la République dans son programme de renaissance. Depuis le passage du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Porte-parole du Gouvernement à l’Assemblée Nationale le 26 novembre 2011 annonçant l’envoi imminent de tous les dossiers dans lesquels sont cités des noms des Députés nationaux à des fins de levée d’immunité parlementaire, les états-majors de certains partis politiques de la majorité comme de l’opposition se sont mis en branle pour réfléchir sur les stratégies à adopter, sans compter les consultations directes qu’il y a entre certains députés concernés par l’affaire. Dans la perspective de cette levée d’immunité parlementaire, certains députés nationaux ont perdu même la notion de la majorité et de l’opposition, se lançant dans un branle-bas où seul le réflexe de survie politique individuel compte. Dans cette épreuve qui concerne à la fois des députés de la majorité comme ceux de l’opposition, de part et d’autre, à la veille de la session ordinaire de l’Assemblée nationale qui se penchera sur ce sujet, chaque camp cherche à resserrer les rangs. La majorité éclaboussée par la sortie du Député RDP Ben Omar Mohamed, ou du moins les partis représentés au sein du gouvernement ou de l’Assemblée nationale ont tenu une ré de concertation le samedi 25 février 2012, à la villa Diouf, à l’initiative du Président du MODEN FA Lumana, Hama Amadou, par ailleurs président de l’Assemblée. Une rencontre qui, selon les échos qui nous sont parvenus, a essentiellement parlé des comportements de certains responsables de la majorité, allusion faite certainement à la sortie médiatique de Ben Omar Mohamed. Il faut dire qu’au cours de cette ré, l’épineux problème de la levée d’immunité parlementaire a été soigneusement évité.* Au niveau de l’opposition, depuis l’annonce du Ministre de la Justice de transmettre la levée d’immunité, la levée de bouclier était claire. Pour l’opposition, il s’agit ni plus ni moins que d’un dossier politique qui vise essentiellement les acteurs de la 6ème République. Les députés Lamido Harouna Moumouni, Albadé Abouba, Halidou Bagué, entre autres, tous de l’opposition, étaient dans la logique de ce raisonnement et auront même des alliés au sein de la majorité à l’image de Ben Omar Mohamed qui ne pardonne pas à la 7ème République et à son gouvernement d’avoir introduit cette levée d’immunité. Des sources proches de l’opposition rapportent que le Député Ben Omar, ‘’artisan de la 6ème République’’, est depuis le déclenchement de ce dossier assidu chez le Chef de file de l’opposition Seïni Oumarou, cherchant certainement à la solidarité du milieu tazarcthé. Pendant ce temps, au sein de la majorité, l’Homme par qui le scandale est arrivé, le député Zakou Djibo, continue ses manœuvres politiques essentiellement dirigées contre le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS). Un jeu qui a mis à mal la majorité qui ne parvient pas à s’accorder sur l’essentiel et à imposer la discipline nécessaire à la cohésion de l’Alliance. C’est dans cette ambiance de ‘’rébellion’’ et de colère de la part des députés Ben Omar Mohamed (RDP) et Zakou Djibo (MODEN Lumana) auxquels vient se greffer le Député Hamani Harouna (UDR-Tabbat) que la majorité va affronter l’épreuve de levée d’immunité parlementaire. Une ambiance qui ne donne guère de chance à l’adoption de cette levée d’autant que l’opposition ARN n’a jamais fait mystère de sa position par rapport à ce dossier qu’elle perçoit comme ‘’un procès de la 6ème République’’. Facile dans ces circonstances que le vieil amour du tazartché qui est le dénominateur commun de tous ces Députés prenne le dessus. Si cela arrivait, la Majorité s’en sortira à coup sûr affaiblie avec plus de risque de gérer encore plus de rébellions en son sein et ça ne sera plus ‘’une majorité sans âme’’ mais manifestement une majorité conflictuelle qui porte en elle les germes de sa propre destruction. Dans le cas où la majorité sera dans son rôle, c'est-à-dire celui de gouverner et surtout d’accompagner la volonté du Chef de l’Etat à assainir, elle s’en sortira grandie dans cette épreuve.