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LOI DES FINANCES 2023

Le Jeu 29 déc 2022 1

Journal Officiel du Niger

SPECIAL N° 33

Loi n° 2022-44 du 06 décembre 2022 portant loi de finances pour l’année budgétaire 2023
Cette édition spéciale comprend dix (10) cahiers

INTRODUCTION

Le présent rapport est établi en conformité avec les dispositions de la loi n°2012-09 du 26 mars 2012, portant loi organique relative aux lois de finances. Il présente l’évolution récente de l’économie nationale à travers les acquis macroéconomiques et financiers, les perspectives au titre de l’année 2022 ainsi que lesprojections pour 2023 et à moyen terme.

Le contexte économique national est marqué par la gestion de la situation sécuritaire, les effets de la guerre en Ukraine, la persistance des chocs climatiques et les impacts de la Covid-19. Malgré ce contexte de vulnérabilité, la situation sociopolitique actuelle reste favorable à la relance de l’activité économique et permettra la mise en œuvre des programmes audacieux de réformes.

Au plan économique et financier, le taux de croissance économique est ressorti à 1,3% en 2021, en dessous de la cible de 7% jugée nécessaire pour permettre la réduction significative du niveau de pauvreté dans notre pays.

27 décembre 2022 JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DU NIGER - Edition spéciale 2067

Les engagements contenus dans le Programme de renaissance Acte III ont été réaffirmés dans la Déclaration de politique générale du Gouvernement (DPG), adoptée le 26 mai 2021 par l’As- semblée nationale.

La DPG repose sur sept (7) grands axes d’orientation : (i) la

sécurité et la quiétude sociale, (ii) la bonne gouvernance et la con- solidation des institutions républicaines, (iii) le développement du capital humain, (iv) la modernisation du monde rural, (v) le déve- loppement des infrastructures économiques, (vi) l’exploitation des potentialités économiques et (vii) la solidarité et l’inclusion socioéconomique des catégories en situation de vulnérabilité. Elle vise notamment la consolidation de la gouvernance économique et financière à travers :

* la mobilisation des ressources nécessaires pour financer les dépenses essentielles dans les domaines de la sécurité, des infrastructures sociales de base et du développement ;

* l’amélioration de la qualité et de l’efficacité de la dépense publique ;

* la transformation de l’économie.

Conformément à la lettre n°0027/DIRCAB/PM/SCC du 12 juillet 2022, les grandes orientations de la politique budgétaire 2023 à moyen terme s’inscrivent dans la droite ligne du Document de programmation budgétaire et économique pluriannuel (DPBEP) 2023-2025.

Le présent rapport économique, social et financier du projet de budget 2023 est structuré autour des points ci-après :

* l’évolution récente de la situation économique et finan- cière 2017-2021 ;

* les perspectives macroéconomiques sur lesquelles repo- sent le projet de budget 2023 ;

*  les orientations et choix stratégiques du budget 2023 ;

*  les projections des ressources et des charges du budget de l’Etat pour 2023 ;

* la présentation des nouvelles mesures fiscales et des me- sures administratives envisagées.

I. ÉVOLUTION RECENTE DE LA SITUATION ECO- NOMIQUE ET FINANCIERE 2017-2021

L’activité économique a été marquée par la mise en œuvre du

Programme de développement économique et social (PDES) 2017- 2021, du Programme économique et financier (PEF) 2017-2020, appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) du Fonds monétaire international (FMI) ainsi que du Programme de réforme de la ges- tion des finances publiques (PRGFP IV) 2017-2020.

Pendant cette période, l’économie du Niger a fait face à plusieurs chocs de diverses natures. En dépit de tous ces chocs, notamment sécuritaire, climatique, sanitaire lié à la pandémie de la Covid-19 et la baisse des prix des matières premières, l’activité économique est demeurée robuste avec un taux de croissance annuel moyen du PIB de 5,4% sur la période 2017-2020. Au momentoù l’économie a fait preuve d’une forte résilience face à la pandémie de la Covid-19, les chocs climatiques vécus en 2021 et la détérioration de l’environnement sécuritaire ont eu un impact majeur sur la production agricole, la croissance économique et la pau- vreté.

1.1.Croissance économique et inflation

La croissance a été soutenue par l’ensemble des secteurs économiques. En effet, le secteur primaire a connu une croissance annuelle moyenne de 6,1%, le secteur secondaire de 5,9% et le secteur tertiaire de 4,6% sur la période 2017-2020. En 2021, la croissance est ressortie à 1,3%.

* Au niveau du secteur primaire : les branches du secteur ont bénéficié des investissements du Gouvernement dans le cadre de l’Initiative 3N (I3N) et du Millenium Challenge Corporation (MCC) qui ont permis d’atténuer les effets négatifs du change- ment climatique. Ce secteur occupe plus de 80% de la population active, sur des terres arables qui se raréfient et se dégradent sous l’effet d’une utilisation extensive et de l’avancée du désert. Ainsi, le secteur primaire a connu un rebond de 7,9% en 2018 après une décélération enregistrée en 2017 (5,4%) suite à la baisse de la production agricole. En 2019, le taux de croissance du secteur primaire s’est établi à 3,4% résultant en partie d’une faible performance de l’agriculture qui s’est affichée à 2,8% après 13,9% en 2018. La faible performance de la production agricole est imputa- ble à l’arrêt précoce des pluies qui n’a pas permis à certaines cultures d’atteindre leur maturité. En 2020, ce secteur a connu une légère accélération en lien avec la hausse de la production agricole de 9,9% contre 2,8% en 2019. Globalement sur la période 2017- 2020, le secteur primaire a représenté 37,6% du PIB.

En 2021, la valeur ajoutée du secteur primaire a connu une baisse de 4,5% en lien principalement avec le repli de la production agricole due à l’insuffisance des pluies ayant entrainé une baisse de 39% de la production céréalière pluviale, malgré la hausse de 11,9% des cultures irriguées et 24,3% des autres produits. Lesprincipales causes de cette baisse sont : (i) l’arrêt précoce de la pluviométrie dans plusieurs régions du pays ; (ii) la mauvaise répartition de la pluviométrie dans l’espace et dans le temps ; (iii) les attaques des ennemis de cultures et (iv) l’insécurité dans certaines zones ayant poussé les paysans à abandonner leurs cultures.

* Au niveau du secteur secondaire : La part de ce secteur dans le PIB a augmenté de 5,9% pour ressortir à 20,4%. Les acti- vités d’extraction ont représenté plus du tiers de la valeur ajoutée (36,1% du secteur secondaire entre 2017 et 2020), mais ont connu un léger repli en 2020 et 2021. En effet, sur la période 2017-2020,la quantité d’uranium produite a régressé en moyenne de 3,4% sous l’effet de la baisse des cours de ce minerai et l’épuisement des gisements du site de la COMINAK. Quant à la production du pétrole brut, elle a augmenté à un rythme annuel de 4,7% sur les quatre (4) dernières années.

En 2021, le secteur secondaire a cru de 4,1% et a représenté 21,8% du PIB. Cette évolution est consubstantielle aux comporte- ments de la production de l’or (+11,2%), de la branche construction (+9,2%) et des activités manufacturières (+3,3%), malgré la forte contraction de la production de l’uranium (-29,6%). En effet, l’arrêt de l’exploitation de la COMINAK a eu lieu en mars 2021, ce qui a entrainé la perte des emplois des salariés de ladite société et celle des contrats avec les sous-traitants.

* Au niveau du secteur tertiaire : représentant en moyenne 36,8% du PIB entre 2017 et 2020, ce secteur a enregistré une croissance annuelle moyenne de 4,6%. Le comportement du secteur tertiaire est largement influencé par la croissance des activités des administrations publiques, en lien avec les services liés auxtravaux d’infrastructures (UA 2019, fêtes tournantes, échangeurs urbains, rénovation de l’Aéroport international Diori Hamani de Niamey) et de télécommunications. Concernant le secteur des télécommunications, avec l’amélioration des infrastructures de télécommunications, et par conséquent du taux de pénétration globale (le fixe et le mobile) de 45,4% en 2017 et 53,6% en 2020, les communications nationales ont cru à un rythme annuel de 31,6% sur la période sous revue.

En 2021, la valeur ajoutée du secteur tertiaire représentait 37,8% du PIB, stimulée par le rebond des sous-secteurs du transport, de l’hôtellerie et des télécommunications plombés par la pandémie de la COVID-19 en 2020.

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Commentaires

  • patriote

    1 patriote Le Dim 15 oct 2023

    Notez qu'une loi des finances rectificative a été adoptée dernièrement par le CNSP réduisant de mille milliards (1000.000.000.000 FCFA), le budget initialement voté par l'ancien régime.

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