Fort heureusement, malgré les méthodes asymétriques de l’ennemi, l’armée nigérienne a repoussé avec succès tous les assauts de Boko Haram et bombardé à plusieurs reprises ses positions en territoire nigérian. Les pertes occasionnées par la nébuleuse terroriste s’élèvent à plus de 500 morts, son réseau nigérien totalement démantelé avec l’arrestation de « l’émir » Kaka Bounou et la neutralisation de plus d’une centaine de ses complices. La situation est totalement sous contrôle, rassurent les FDS nigériennes.
A ce stade de l’évolution de la situation, où « l’ennemi est parmi nous » et le peuple apeuré devant les réels dangers qui le guettent, quelles sont les mesures endogènes et idoines que doivent prendre les dirigeants nigériens pour extirper cette peur et développer une solidarité nationale afin de soutenir l’effort de guerre ?
La marche républicaine du 17 février 2015, même si les détracteurs du Président Issoufou trouvent encore beaucoup de choses à redire là-dessus, a été la réponse la p.lus appropriée pour vaincre la peur des nigériens et apporter un soutien national à leur armée. En termes de « thérapie nationale », en dehors des prières collectives et des séances de jeûne, on ne peut pas trouver meilleur remède sur le marché. La marche républicaine a également eu un autre avantage, celui d’envoyer un signal fort à Boko Haram : Le message d’un peuple déterminé à le combattre.
Sur le plan international, cette marche a été unanimement saluée par la presse du monde entier. Surtout qu’elle est intervenue après les « émeutes anti Charlie » qui ont profondément écorné l’image du Niger à l’extérieur. Venant d’un pays musulman à 99%, cette marche était la preuve concrète que Boko Haram n’a rien à voir avec l’Islam et que le Niger n’est pas son « terreau fertile ». Aux yeux du monde, la marche républicaine a été une belle leçon de courage républicain que beaucoup de pays en crise, comme le Nigéria, devraient adopter pour sonner la mobilisation générale contre l’ennemi.
Le téléthon organisé le vendredi 20 février est venu confirmer la mobilisation des nigériens contre Boko Haram. Son succès a été sans commune mesure. Plus de 2 milliards récoltés en une journée. C’était là une autre preuve de patriotisme des nigériens, unanimement saluée par la presse internationale. Par ce geste, les nigériens ont démontré, à la face du monde, leur engagement et leur détermination à combattre « les fous » et les « drogués » de Boko Haram.
En termes de symbolique, la marche républicaine et le téléthon de solidarité ont apporté une valeur ajoutée certaine à l’unité nationale ; une unité nationale apparue au grand jour lors du vote de la motion autorisant le gouvernement à envoyer des troupes pour combattre Boko Haram. Les deux évènements constituent également, en dehors de l’engagement militaire, les meilleures réponses contre la communication guerrière d’un ennemi dont barbarie est sans limite.
Voilà deux bonnes leçons de patriotisme, de solidarité et d’engagement que le monde entier et même Boko Haram, ont bien perçu du Niger. Malgré les tentatives des opposants du Président Issoufou à « gâcher la fête ».
Le Niger est en guerre contre Boko Haram, c’est une certitude. Des milliers de soldats appuyés par la grosse artillerie et des avions, sont déployés dans la région de Diffa, frontalière des régions du Nigéria occupées par Boko Haram. D’ores et déjà, plusieurs batailles ont opposé l’armée nigérienne aux éléments de la « secte islamiste ». Une quinzaine de soldats sont tombés sur le champ d’honneur, une soixantaine de civils tués y compris ceux d’Abadam, plus de 200 000 réfugiés nigérians et autant de déplacés intérieurs, des villes comme Bosso totalement vidées de leurs habitants, une économie régionale arrêtée nette.