Mardi soir, des tirs de la défenseanti-aérienne précédés et suivis d'explosions lointaines ont étéentendus à Tripoli, selon un journaliste de l'AFP.Sur le terrain, les forces gouvernementales n'ont pas cesséles bombardements, selon les rebelles et des témoins, en dépitde l'annonce par le dirigeantlibyen Mouammar Kadhafi d'unnouveau cessez-le-feu dimanchesoir.Le dirigeant libyen MouammarKadhafi a fait mardi soir uneapparition en public dans sa résidence de Bab el-Aziziya à Tripoli,cible dimanche d'un missile de lacoalition, a rapporté la télévisionnationale libyenne.A Yefren (130 km au sud-ouest deTripoli), "les forces de Kadhafi ontentrepris une offensive meurtrière lundi et mardi dans la région. Les combats ont fait au moins 9morts à Yefren et beaucoup deblessés", a indiqué un habitant.Dans la même région d'Al-Jabal Al-Gharbi, "il y a eu un renversementde situation dans la nuit (de lundià mardi). à mardi). Les forces de Kadhafi,qui tenaient une position àenviron 10 km de Zenten et d'oùelles bombardaient la ville, ont étécontraintes d'abandonner cetteposition, sous le feu des rebelles",a indiqué un témoin, qui a dit parailleurs avoir vu "pas mal de corpsà la morgue de Zenten", des "victimes côté rebelle des combatsdes derniers jours".A l'est de Tripoli, cinq personnes,dont quatre enfants, ont été tuéesà Misrata, troisième ville du pays (200 km de la capitale), par des tirsde pro-Kadhafi, selon les rebelles.La veille, 40 personnes y avaient déjà été tuées et plus de 300 blessées.Des chars et des snipers déployésdans la principale artère ontouvert le feu "aveuglément",selon un porte-parole rebelle.Un avion de chasse américain F-15s c'est écrasé lundi soir en Libye, en raison d'un "dysfonctionnementde son équipement", ses deuxmembres d'équipage se sont éjectés et on été récupérés, selon lecommandant de l'opération. internationale, l'amiral américainSamuel Locklear.Selon le régime libyen, la coalitiona mené depuis samedi des raidssur Tripoli, Zouara, Misrata, Syrteciblant notamment des aéroports,faisant de "nombreuses victimes"parmi les civils. Elle a aussi a visé lundi Sebha, un fief de Kadhafi (sud).Mais l'amiral Locklear a affirméque "Kadhafi et ses forces ne seconforment pas à la résolution del'ONU et continuent d'attaquer lespopulations civiles libyennes".Selon lui, les forces du colonel Kadhafi doivent se retirer d'Ajdabiya et de Misrata (est) et deZawiya (ouest).L'usage exclusif de l'arme aérienne imposé par la résolution1973 du Conseil de sécurité de l'ONU commence à montrer seslimites face à des forces loyalistes et rebelles de plus en plus imbriquées et indiscernables.A Paris, le colonel ThierryBurkhard, porte-parole de l'état-major des armées, a reconnu que"c'est une situation extrêmementcomplexe et difficile". L'opération militaire de lacoalition peut s'arrêter "à toutmoment" si Mouammar Kadhafi seconforme aux résolutions duConseil de sécurité de l'ONU etaccepte un cessez-le-feu, a déclaréle chef de la diplomatie française,Alain Juppé. Le secrétaire général de l'Otan aannoncé que les 28 ambassadeursréunis pour le septième jour d'affilée "ont décidé de lancer uneopération pour contrôler l'embargo sur les armes" destinéesà la Libye, en assignant desnavires et des avions à cettemission. Déterminée à gagner la confiancedu monde arabe et à garder unesouplesse opérationnelle, laFrance entend limiter le rôle de l'Otan dans le commandement de lacoalition en Libye, mais semblaitmardi avoir fait des concessions àses partenaires sur ce sujet. Paris et Washington ont annoncémardi soir être parvenus à unaccord sur le rôle de l'Otan dans lacoalition, mais l'ont présenté de façons sensiblement différentes.Pour la Maison Blanche, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne sont tombés d'accord pour que l'Otan puisse jouer un "rôle clef" dans le commandementde l'opération.Une expression que ne reprendpas la présidence française, qui évoque simplement un entretien téléphonique au cours duquelBarack Obama et Nicolas Sarkozy "se sont entendus sur les modalités se sont entendus sur les modalitésd'utilisation des structures decommandement de l'Otan ensoutien de la coalition".Entre-temps, Londres a dit être endiscussion avec des pays arabesen vue de "développer" lacoalition, une volonté exprimée également par Washington et Ankara.Le secrétaire général de l'ONU aappelé la Russie à coopérer à l'application de la résolution 1973approuvant des raids aériens surla Libye pour protéger lapopulation libyenne, alors que leprésident russe, Dmitri Medvedev, s'est dit préoccupé par l'utilisation"sans discernement" de la forceainsi que la Chine qui a déploréles "victimes civiles" des frappesde la coalition.Les pilotes de chasse canadiensont renoncé mardi à bombarderun aérodrome pour ne pas risquer de toucher des civils, selon unhaut responsable militaire.Deux journalistes de l'AgenceFrance-Presse et un photographede l'agence Getty Images, arrêtésen Libye, sont à Tripoli et vont être libérés dans une "heure oudeux", a annoncé mardi soir à l'AFP un porte-parole du régime,Moussa Ibrahim.Les journalistes de l'AFP Dave Clark(Britannique) et Roberto Schmidt (double nationalité colombienneet allemande), et le correspondantde Getty Joe Raedle (Américain), n'ont plus donné de nouvellesdepuis vendredi soir. Le colonel Kadhafi, au pouvoirdepuis près de 42 ans, fait facedepuis le 15février à une révoltequi a fait des centaines de mortset poussé plus de 300.000personnes à la fuite.