Cette fois, il ne s’agit pas de millions mais des pertes énormes pour l’économie nationale, pour le Trésor Public, pour la contribuable nigérien qui se chiffrent à plusieurs milliards de FCFA. Il s’agit d’un projet am- bitieux relatif à la construction d’un abattoir frigorifique de grande capacité à Niamey. Ainsi, l’Etat du Niger représenté par Monsieur ISSYAD AG KATO, Ministre de l’Elevage et des Industries Animales et Monsieur ALI MAHAMAN LAMINE ZEINE, Ministre de l’Economie et des Finances et le « Partenaire » AGRICULTURE AFRICA LTD, constructeur installé à TORTOLLA, capitale des Iles Vierges Britanniques, paradis fiscal par excellence représenté par Monsieur. BRYAN KENNETH ROWE, disposant de tous les pouvoirs à l’effet d’agir convenait de la construction et de l’exploitation dudit Abattoir ainsi que des droits et obligations des deux parties. Il est dit dans une des dispositions de la convention de partenariat que l’Etat du Niger assure le financement intégral de la construction de l’Abattoir pour un montant global d’un peu plus de 16 milliards plus précisément 16.069.849.740 FCFA hors taxes.
Question : Comment la sélection de l’entreprise AGRICULTURE AFRICA LTD retenue pour la construction de l’abattoir a-t-elle été effectuée ? A-ton respecté les procédures du code des marchés publics ? Notons qu’à la date d’aujourd’hui, AGRICULTURE AFRICA LTD ne dispose pas de NIF alors qu’en raison de la durée de construction de l’abattoir estimée à la pose de la première pierre à 19 mois, cette entreprise est obligée, en vertu du droit fiscal nigérien, de créer un établissement stable dès lors qu’elle réalise des affaires au Niger pour une durée de 6 mois. Dans une autre disposition, la suite de celle citée précédemment, l’Etat du Niger confiait à AGRICULTURE AFRICA, la construction de l’Abattoir. Pour ce qui est de son exploitation, l’Etat du Niger le concédait à la Société de Gestion de l’Abattoir de Niamey (SOGAN), créée à cet effet, et au capital de 1.500. 000.000 FCA reparti entre AGRICULTURE AFRICA à hauteur de 51% et l’Etat du Niger, les privés nigériens et le personnel à 49%.
Question : Puisque l’Etat finance cet abattoir intégralement, pour quoi il ne serait pas actionnaire à 100% ? Pour ce qui est de la répartition des dividendes, elle sera effectuée comme suit : 70% à l’Etat du Niger et 30% à SOGAN. Questions : Si tant estil que l’investisseur australien apportait le capital pour 51% en tant qu’actionnaire majoritaire, pour quelles raisons accepterait- il une répartition aussi défavorable pour lui des dividendes ? Aussi qui sont ces privés nigériens dans le capital de SOGAN ? Nos investigations se poursuivent. En attendant, ce que nous avons découvert est effarant. Selon nous sources, le marché pour la construction de cet abattoir est un marché de gré à gré. A qui ce marché a-t-il été octroyé ? Gros point d’interrogation pour l’instant. Nous avons fouillé sur les aires du quartier Saga devant normalement abriter le site dudit Abattoir, nulle trace d’un début de construction.
Mais, ce que nous avons découvert est effarant. En 2008, 6 milliards des 16 milliards prévus pour la constitution ont été dégagés suivis en 2009 de 2 milliards de FCFA. Ce qui fait un total de 8 milliards de FCFA décaissés. Où est parti tout ce gros paquet alors que sur le terrain, il n’y a la moindre pierre ? Dans les milieux affairistes, il se susurre que l’épicentre de ce dossier se trouve à la présidence de la République, que cet abattoir mystérieux ou disons fictif serait une affaire de la famille Tandja et que sans doute les 8 milliards de FCFA auraient pris cette destination. Vrai ou faux, toujours est-il qu’en cuisinant les représentants de la partie nigérienne dans cette convention de partenariat et en suivant les traces de AGRICULTURE AFRICA et de BRYAN KENNETH ROWE, tous les mystères pourraient être levé.