Après l’échec du gouvernement d’union nationale, Et si Hama Amadou revenait à la primature?

Le Sam 22 déc 2012 0

00000000000000000HamaInvestiLumana.gifLe 4 décembre, le président de l’Assemblée nationale avait proposé à la classe politique un gouvernement d’ nationale.

La semaine d’après, le président de la République reçoit par 2 fois, les mardi 11 et vendredi 14 décembre, le chef de file de l’opposition. Le samedi 15 décembre, l’Alliance pour la réconciliation nationale (ARN) refuse la main tendue du pouvoir. Le 17 décembre, lors de son message à la Nation à l’occasion du 54e anniversaire de la proclamation de la République, le président Issoufou confirme son appel à un gouvernement d’ nationale. Voilà pour ce qui est de la chronologie des faits.

Au journal « Le Monde d’Aujourd’hui », jusqu’à preuve du contraire, nous soutenons que le président Issoufou voudrait redynamiser sa gouvernance à travers le renvoi pur et simple du gouvernement actuel. La grande équation à ce niveau est qui va succéder à Brigi Rafini ? Le diplomate peu diplomatique Bazoum Mohamed ne pourra pas faire l’affaire tant qu’il sera partagé entre la primature et la présidence par intérim de son parti. S’il abandonne le second aussi, son mépris de l’être humain ne fait pas de lui un chef d’équipe. Bazoum ne pourra pas profiter de la compétence de ses ministres tant il ne leur donnera ni la volonté d’initiative ni l’encouragement nécessaire au bon travail devant résulter du don de soi.

Hassoumi Massaoudou est déjà fatigué par le travail harassant du cabinet présidentiel. A l’image de Bazoum, Massaoudou n’est pas non plus réputé conciliant. L’homme qui a qualifié Hama Amadou, Seyni Oumarou et tous les autres « d’irresponsables » au moment de la création de l’ARN ne peut gérer un gouvernement. Kalla Hankouraou et Ouhoumoudou Mahamadou sont présumés coupables de violation de la Constitution. Pierre Foumakoye Gado qui a déjà énormément de mal à gérer le pétrole, SORAZ et SONIDEP risque de se briser la nuque si on lui faisait porter le poids d’un gouvernement. Alors, qui peut remplacer Brigi Rafini ?

Cette question est d’autant plus importante que le prochain chef du gouvernement doit être en mesure de sauter une à une les peaux de bananes des faucons du PNDS mais il doit surtout pouvoir s’affranchir de l’influence des barons du parti au pouvoir, ceux-là mêmes qui empêchent Brigi de travailler convenablement. Le premier ministrable doit aussi avoir une montagne de courage pour affronter les défis par des mesures et réformes qui feront sans doute mal. Enfin l’Homme doit connaître suffisamment le Niger et les Nigériens pour mettre le doigt là où il faut toucher. En arrière plan de ce semi portrait se dessine le visage d’un homme : le président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou.

Nous rêvons peut-être debout mais aussi improbable que cela puisse paraître, c’est la solution la moins incertaine pour récupérer le mandat du président Issoufou qui court inéluctablement à l’échec. Sous réserve du soutien fort du chef de l’Etat, Hama Amadou peut marcher élégamment sur les pontes du PNDSTarayya qui semblent aujourd’hui freiner tout élan de réussite de l’actuel régime. Hama Amadou connaît très bien la lourde et vieille administration du pays. A toutes les occasions, il ne manque d’ailleurs pas de relever son manque d’efficacité. Pour avoir été Premier ministre pendant 7 ans, à une période que le commun des Nigériens regrette encore, le président du MODEN Lumana FA peut bien faire quelque chose à la primature pour sauver la face de la renaissance.

Mais peut-il accepter de dégringoler d’une échelle dans la pyramide du pouvoir ? Difficile mais pas impossible. Oui ! Hama peut accepter de prendre la tête du gouvernement parce que il se montre plutôt soucieux de l’intérêt du Niger. Or sachant que la situation le réclame, en bon patriote, il ne peut se soustraire à son devoir citoyen. Et pour s’en convaincre, il suffit de prendre en compte son appel à l’opposition pour un gouvernement d’ nationale. De façon plus politique, Hama Amadou peut aussi accepter au vu de l’échec certain vers lequel tend le régime dont il est aussi comptable des résultats. Alors, pour avoir un argument de campagne en 2016, il doit se dépenser pour acheter quelques acquis au profit du régime. Et troisièmement, Hama est un homme d’action.

C’est surtout un administrateur. On a l’impression qu’il se sent à l’étroit entre les murs de l’hémicycle tandis que dehors beaucoup de boulot attend un bon ouvrier. Mais s’il acceptait de revenir à la primature, Hama perdra ainsi son rang de deuxième personnalité de l’Etat. L’échec du régime actuel pourrait aussi profiter à l’homme de Youri qui en tirerait quelques thèmes de campagne en disant que lui n’était qu’à l’Assemblée donc hors de la gouvernance exécutive. L’autre inconvénient pour un retour de Hama est qu’en abandonnant son siège de député national et donc son immunité parlementaire, il se rend lui-même vulnérable comme ça a été le cas avec Tandja Mamadou qui a fini par l’écraser. L’histoire est encore récente pour être oubliée.

En prenant la primature, Hama sait d’avance que l’adversité sera féroce avec les militants du PNDS qui ne sont déjà pas fans de lui. Or, s’il acceptait, il sera obligé de secouer si fort les militants du parti rose que l’antagonisme qui en résultera risque d’être très douloureux. En acceptant aussi, Hama se verra contraint de démissionner avec les élections de 2016 pour non seulement se préparer mais aussi parce que les autres (son allié rose y compris) n’accepteront pas qu’il reste chef du gouvernement et candidat à la présidence. Autrement dit, le président du Lumana africa ne peut pas faire plus de 2 ans à la primature. Et en seulement 2 ans, peut-il vraiment faire un miracle dans la gouvernance du pays ?

Assurément non mais il peut au moins renverser la tendance stationnaire voire régressive de la gestion des affaires du pays. En tout cas, pour le président de l’Assemblée nationale, les inconvénients d’un retour à la primature sont tout aussi nombreux que les avantages. Pour le président de la République aussi, nommer Hama à la primature n’est pas sans risque parce qu’en cas de réussite toute la gloire reviendrait au président du Lumana. Ce qui est sûr, la marge de manoeuvre est très réduite pour le président Issoufou dans l’optique d’un changement profond de l’équipe gouvernementale. Le chef de l’exécutif risque de faire du neuf avec du vieux.

A moins qu’il n’ait une solution dont le commun des Nigériens n’a pas connaissance. Un truc genre « plan B sous le manteau ».

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