On pourrait, dans une certaine mesure, avoir la même réflexion en ce qui concerne Ibrahim Foukori et Daouda Diallo qui ont perdu leur place en la faveur de la chute du régime de Tandja. Que des personnalités comme le DG de la SONIDEP et celui du SPEN s’engagent dans une telle entreprise, ce serait une très grande surprise pour l’opinion. De même que Ali Lamine Zeine ; s’impliquer dans une affaire de complot, ça ne lui ressemble pas. Pour ce qui est de Seini Oumarou, il était indéniable que le bonus de trois (03) de Tandja à la tête du pays aurait pu lui permettre d’asseoir son autorité sur le MNSD-Nassara, construire son réseau relationnel sur l’ensemble du pays et se forger pour de bon l’image d’un présidentiable ; à condition, bien entendu, que les tazartchistes zélés n’aient pas sa peau.
Mais il est aussi certain que le renversement du régime de Tandja, tout en l’aidant à se débarrasser d’adversaires gênants comme Albadé Abouba, a été une opportunité pour Sein Omar d’obtenir le resserrement des rangs de toutes les forces du MNSD-Nassara autour de sa personne, pour défendre les intérêts du groupe et surtout pour faire face à Hama Amadou qui, s’il échappe à la justice, dispose d’une grande capacité de nuisance avec l’énorme fortune qu’il a amassé pendant son règne à la tête du gouvernement. Que Seini Omar rentre dans une histoire de complot au risque de perdre cette opportunité, ce ne serait pas très malin de sa part. Nous ne comprenons pas en fait pour quel intérêt toutes ces personnes s’étaient retrouvées ensemble pour organiser un complot dans le but de changer la donne actuelle. Il y a peut-être des données que nous ne disposons pas. Nous serons certainement édifiés lorsque des précisions seront apportées à l’opinion sur le complot en question.
Mais en attendant d’en savoir plus, nous nous permettons d’observer que si les Seini Omar, les Ali Sabo et les Issoufou Tamboura, grands barons et têtes pensantes du MNSDNassara s’étaient lancés dans une aventure contre un régime de transition, ils ont tout simplement fait le jeu de leur plus grand adversaire, l’ancien président du parti Hama Amadou. Nul n’ignore que depuis la chute du régime de Tandja, le rêve de Hama c’est de revenir au MNSD-Nassara et d’en reprendre la tête. Le jugement en appel, qui pouvait bien confirmé le jugement en première instance (qui a invalidé le congrès de Zinder qui avait élu Seini Omar à la tête du MNDS), c’est au cours de ce mois d’avril. Dans le cas où les juges invalident le congrès de Zinder, c’est un congrès ordinaire, qui devrait se tenir en septembre 2010, qui départagerait les Seini et les Partisans de Hama Amadou.
Il est connu d’avance que dans une situation normale, Hama n’a aucune chance de revenir à la tête du MNSD-Nassara ; un autre congrès ne ferait que confirmer celui de Zinder. Mais Seini Omar, Ali Sabo, Issoufou Tamboura et Ibrahim Foukori en prison la donne change complètement. Et même dans le cas où la justice donnerait raison aux Seini Omar, nous ne voyons pas comment un MNSD décapité pouvait faire face au Lumana de Hama Amadou. C’est dire que si la thèse du complot est retenue et que les accusés devraient subir les représailles du CSRD, en fin de compte, le seul bénéficiaire du complet va être Hama Amadou. Bien que nous ne sachions pas encore quel sort sera réservé par le CSRD aux multiples dossiers de celui-ci dont certains sont en traitement judiciaire.