Des nouvelles révélations dans l’affaire de 1 .857 .179.750 F CFA

Le Ven 22 juil 2011 0

Écrit par Alpha 

 

  Dans notre précédente livraison, « Le COURRIER N°162 », nous nous in terrogeons sur la complicité entre le Ministre de l’Economie et des Finances de la transition, Badamassi Annou et le Directeur de Cabinet Adjoint (DIRCABA) du Président du CSRD, Alhassane Alkaly dans ce délicat dossier de règlement de fausses factures d’un montant d’environ 2 milliards de FCFA. La question nous a été inspirée par la fameuse lettre du DIRCABA de Djibo Salou adressée à l’argentier du Niger au moment des faits, à savoir le Ministre de l’Economie et des Finances, Badamassi Annou. En amont de la fameuse correspondance du 15 mars 2011, nous sommes tombés sur une autre datée du 27 septembre 2010, initiée par Mamane Mallam Annou (qui n’est personne d’autre que Badamassi Annou) dans laquelle il intercédait pour la libération de crédits d’un montant s’élevant à 2 795 710 034 FCFA.

En fin de la lettre, on peut lire : « la non exécution de ces dossiers qui concernent toutes les régions du pays, rendra difficile la réalisation de certains critères de performance souscrit dans le programme de lutte contre la pauvreté qui sont des engagements pris vis-à-vis des Partenaires Techniques et Financiers. En consé- quence, j’ai l’honneur de demander les instructions de son Excellence Monsieur le Pré- sident du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, par rapport à ces dossiers et sur ‘’le Programme Spécial du Président ».

La réponse à cette lettre ne tardera pas à tomber via le DIRCABA le 03 décembre 2010 (voir fac similé).

Tenez ! Un extrait de cette missive : « En réponse à votre lettre citée en référence, le Chef de l’Etat marque son accord pour le paiement des dossiers en instance au niveau de votre département ministériel et ceux qui vous seront transmis incessamment. » Vraisemblablement, il s’agit ici de préparer la suite des affaires. La lettre du 15 mars 2011 du même DIRCABA au Ministre de l’Economie et des Finances n’est rien d’autre que la concrétisation des choses. Tel est le cheminement suivi dans ce dossier. Questions : quel crédit pour les motivations exprimées dans la requête du Ministre Annou en date du 27 septembre 2011. Le Président du CSRD, Djibo Salou a-t-il pris connaissance de toutes ces correspondances ? Autrement dit lui sont-elles parvenues ? A-t-il donné son accord ? Ou bien est-ce Alhassane Alkaly qui a pris sur lui tout seul la responsabilité de l’instruction donnée au Ministre des Finances, Badamassi Annou ? Quoi d’autres sur la même affaire ? Il y a ce que nous savons, que tout le monde sait, que les marchés publics ici concernés remontent à 2008, qu’ils n’ont jamais été exécutés, que le prédécesseur de Badamassi Annou, le LE COURRIER sieur Lamine Zeine avait refusé le payement sans doute les préoccupations exprimées des factures relatives à ces marchés non rédans la déclaration de la fédération des synceptionnés.Le Ministre de l’Economie et des dicats du secteur des finances. Cette réaction Finances de la transition ignorait t-il cette corporatiste bien que critiquée au sein action de son prédécesseur?

Ignorait-il toute l’opacité qui avait entouré le traitement de ce dossier ?

Quand on sait que cette affaire fut un secret de polichinelle. Le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya) de l’actuel Président de la République, alors à l’opinion avait fait de la dénonciation de marchés publics frauduleux son cheval de bataille. Revenons à nos investigations, ou disons aux non-dits. L’opérateur économique concerné ici a agi sous des prête-noms différents. Nulle part, son nom n’apparaît dans les dossiers. Les engagements de crédits ont été effectués au nom des opérateurs économiques adjudicateurs des marchés. Il s’agit des Ets Hamani Zaoumi (pour 2 engagements), Ets Abdou Mounkaïla (pour 4 dossiers) et Ets Oumarou Akibi (pour 2 engagements). Mais comme Alice au Pays des Merveilles, le virement, soit la bagatelle somme de 1 523 511 410 FCFA ont été effectués au compte 30 356/Z .

Question : quels sont les cadres du Ministère de l’Economie et des Finances qui ont effectué le virement dans ce compte ?

Au-delà d’autres personnes, ceux là connaissent le lien entre le détenteur du compte 30356/Z et les diffé- rentsadjudicateursdesmarchéscitéssi haut ?

Savent-ils que c’est le détenteur du compte qui répond aux noms des Ets Hamani Zaoumi, Abdou Mounkaila et Oumarou Akibi ?

S’il faut encore remonter loin au début de cette affaire, c’est-à-dire du temps du Ministre Lamine Zeine, beaucoup de têtes risquent de tomber. Selon nos sources, les marchés dont il est question ici n’ont pas eu l’avis de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP). Comme quoi leur engagement est donc irrégulier. Quels sont ceux qui sont impliqués à ce niveau de responsabilité ? Aussi nous avons appris qu’il y a eu des faux pro- cès verbaux de réception pour des matériels et mobiliers de bureau objet desdits marchés qui n’ont pourtant pas fait objet de livraison aux destinations indiquées.

Quels sont ceux qui ont établis ces faux procès verbaux (un autre niveau de responsabilité) ?

Ce sont là des pistes pour les enquêteurs lancés sur ce dossier nébuleux, des pistes qui pourraient permettre de démanteler le système de pré- dation des finances publiques qui malheureusement mine tout effort de développement du pays depuis des nombreuses années. Car très souvent, on oublie les gros poissons et toute une catégorie de personnes non moins importantes pour s’en prendre à des exécutants qui, en réalité, ne font que leur travail sur la base des documents et des ordres. D’oude l’opinion semble pourtant légitime. Car à bien lire entre les lignes, on peut voir aussi que le Conseil des Ministres du mercredi 22 juin 2011 a pris des décisions hâtives comme si le gouvernement voulait jeter un peu du sensationnel dans l’air pour plaire à l’opinion.

Sinon pourquoi a-t-on pris des mesures d’une telle ampleur et laisser l’alpha et l’oméga de cet épineux dossier à savoir Alhassane Alkaly prendre la poudre d’escampette au vu et au su des autorités ?

Que fait le DIRCABA dans une affaire ?

Nous nous sommes posés plus d’une fois la question comme d’ailleurs beaucoup de Nigériens. Nous avons cherché à comprendre et nous avons tout naturellement trouvé la réponse. Les marchés ici concernés sont relatifs à l’exécution des actions dans le cadre de la gestion des fonds PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) donc du « Programme Spécial du Président ». Pour l’exécution et le suivi des dépenses liées aux fonds PPTE, un co- mité de pilotage a été créé en 2002 et placé sous la responsabilité du Directeur de Cabinet Adjoint (DIRCABA) du Président (décret n°2002-218/PRNdu5juillet2002). Quelqu’un d’autre rétorquera tout de suite que le « Programme Spécial du Président de la République », c’est sous le règne du Président Tandja. Mais l’Etat est une continuité et le précieux décret n°2002-218/PRN du 5 juillet est toujours en vigueur d’où la présence sur ce dossier du sieur Alhassane Alkaly, DIRCABA. Seulement il y a ici aussi un hic. Dans les attributions du comité national de pilotage, l’initiative des décisions n’appartient pas seule- ment au DIRCABA.

L’article 16 du chapitre V du décret portant création du comité de pilotage précise ceci : « le comité de pilotage se réunit sur convocation du coordonnateur chaque fois que de besoin », le coordonnateur étant ici Alhassane Alkaly. Ce qui nous amène à poser la question suivante : pour le choix des marchés publics ciblés dans la lettre du 15 mars 2011, Alhassane Alkaly a-t-il convo- qué le comité ?

Si c’est le cas il y a d’autres responsabilités à situer notamment celles des autres membres du comité. Et si ce n’est pas le cas, il y a là une autre faute lourde à coller au DIRCABA de Djibo Salou. Il aurait ainsi agi seul au mépris des dispositions pertinentes du décret n°2002-218/PRN qui lui fait obli- gation de convoquer une réunion du comité de pilotage dont il est le coordonnateur.

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