La réorganisation des services de la présidence durant la transition n’a pas fondamentalement change les attributions du Directeur de Cabinet Adjoint du chef de l’Etat. Etant Directeur de Cabinet Adjoint, j’avais un certain nombre de services sous ma responsabilité en tant qu’ordonnateur ; je dis bien ordonnateur. Je dois autoriser le paiement de factures ; cela va du simple stylo en passant par les billets d’avion, la construction de classe ou l’achat de savon. Parmi ces services, il y’a le programme PPTE appelé Programme Spécial. Mon prédécesseur était également ordonnateur du Programme Spécial. Ce n’est pas une fantaisie des autorités de la transition. Les Etats signataires de ce programme ont obligation de payer une partie de leur dette intérieure sur ce fonds. Au titre de ce programme, l’Etat doit également payer des prestations de services.
Par exemple les médecins cubains qui étaient arrives au Niger du temps du Feu General Baré ainsi qu’un certain nombre de contractuels qui travaillent dans le cadre du programme spécial sont payes sur ce fonds. En tant qu’ordonnateur je ne passe pas de marche, je ne vérifie pas de facture et je n’ai pas de comptabilité matière. Une fois que je reçois des documents et que toutes les signatures sont conformes, j’autorise le paiement ; c’est bon a savoir parce que toute la subtilité du « croc en jambe » se situe a ce niveau. Par lettre N#01730/ME/F/DGB en date du 27 septembre 2010, le Ministre des Finances Mr Annou Badamassi, me demande de l’autoriser a procéder un certain nombre de paiements, plus de huit mois après le coup d’Etat. C’est parce que jusqu'à cette période je n’ai autorise qu’un seul paiement, celui des salaires des contractuels qui travaillent dans les cases de sante malgré les pressions de toute sorte. Les termes de la lettre du Ministre des Finances je cite, « la non exécution de ces dossiers qui concerne toutes les régions du Niger rendra difficile la réalisation de certains critères de performance qui sont des critères de performance souscrit dans les programmes de lutte contre la pauvreté vis-à-vis des partenaires ». On finit par me convaincre qu’il fallait payer ces factures. Le Niger étant déjà sous embargo financier pour déficit démocratique, il m’était difficile de refuser de donner mon accord !
Apres avoir fait des vérifications que je peux faire à mon niveau. Cela m’a pris plus de deux mois, j’ai donne mon accord par lettre N#000695PCSRD/DIRCABA le 3 Décembre 2010. Cet acte je l’assume totalement et je l’ai fait sans me référer a qui que ce soit. Maintenant s’il ya eu des factures qui causent problème, ce n’est pas a mon niveaux. Au Niger depuis pratiquement 1965, il n’y a pas d’année budgétaire normale ; les conséquences de ce disfonctionnement font que des factures peuvent être payées sur plusieurs années. Tous ces marches sont antérieures à la transition et c’est le Ministre des Finances qui a la « clé » du Trésor. Je ne peux pas lui tordre le bras pour l’obliger à payer. Pourquoi je n’ai pas écrit a d’autres Ministres pour leur demander de procéder au paiement des factures. C’est seulement au Ministre des Finances que j’ai écrit parce que les fonds PPTE sont loges au Trésor. Il ya des services de l’Etat comme la DGDSE (la coordination, service de renseignement) pour lequel je suis également ordonnateur en tant que Directeur de Cabinet Adjoint.
J’ai écrit au même Ministre pour demander le règlement de certaines factures qui datent de 2009, pour la livraison de matériel hautement sensible. Jusqu'à la fin de la transition, certaines factures n’ont pas été payées. Pourtant j’ai envoyé au moins deux correspondances et le matériel avait été bien libre et l’Etat s’en est bien servi. Je sais de quoi je parle… J’ai également demande une construction et une réfection de bâtiment pour des officiers de l’Armée Nigérienne. On m’a dit que ce n’était pas éligible sur le fond PPTE parce qu’il n’ya pas de rubrique célibaterium des officiers sur le fonds PPTE alors que sur le compte il y avait les fonds nécessaires. Dans cette affaire, je ne suis ni responsable ni coupable ; je crois au bon Dieu, le grand architecte de l’univers. Appuyé sur un tel soutien, j’avance sans crainte car la ou le nom de Dieu est invoque, aucun danger ne peut être redoute.