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FUITE DU DÉNONCIATEUR DANS L'AFFAIRE DU DOUANIER ASOGBA Panique ou deal?

Le Ven 30 nov 2012 0

douane.gifÇa bouge, ça s'arrête, ça repart, cahin-caha. La lutte contre la corruption et l'impunité fait son petit bout de chemin. Hier, l'affaire de règlement de fausses factures au Ministère de l'Economie et des Finances (MEF) et celle du troc ''riz contre niébé'' à l'Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN) et des milliards de préjudices avérés mais qui ont malheureusement laissé les Nigériens sur leur faim, aujourd'hui une autre affaire de milliard qui fait couler beaucoup d'encre et de salive à nouveau sur le tapis. Où est-ce qu'on nous conduira encore ? Pourvu que cette fois-ci, l'enquête soit menée de bout en bout. L'affaire du douanier présumé milliardaire continue à faire des victimes. La semaine dernière, plusieurs personnes et non des moindres ont fait l'objet d'interpellations. On cite, entre autres, le principal protagoniste de l'affaire à savoir le colonel ASSOGBA lui-même et l'ancien doyen des juges du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey. Voilà que l'affaire se corse. Le rebondissement de cette affaire remonte il y a de cela trois semaines. Tout serait parti de l'interpellation d'un jeune commerçant par la Haute Autorité à la Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA). Ce dernier aurait fini par cracher le morceau. Ce serait lui qui a réussi le brouillage de cette affaire. En termes plus clairs, notre opérateur économique que nous désignerons par son sigle H.A. aurait servi à dissimuler la vérité aux enquêteurs en faisant sienne l'essentiel du patrimoine du Colonel ASSOGBA sous les conseils d'un de ses amis dont le nom est formé par les sigles des objectifs du millénaire.

C'est dans l'opération de transfert des propriétés entre ASSOGBA et H.A. que maître Inazel interviendra. En retour, H.A. recevra un bon paquet d'argent avec en primes d'autres promesses telle qu'une villa. Qu'est-ce qui a ramené cette affaire qu'on croyait close sur le tapis ? Trahison ou impatience ? L'un dans l'autre, le jeune commerçant, las d'attendre la villa qui s'éternisait, n'aurait pas pu tenir sa langue surtout que le Colonel ASSOGBA désormais libre avait tout repris des mains du jeune commerçant qui n'avait même pas eu la présente d'esprit de faire le double des  documents. Il se serait plaint auprès des autres intermédiaires et de quelques confidents sur le refus du Colonel à respecter ses engagements. Et les murs de Niamey avec leurs grandes oreilles de servir de courroie de transmission jusque dans les bureaux de la HALCIA sis au quartier Plateau, non loin du boulevard Mali Béro. Voilà comment les choses se sont passées. H.A. va utiliser les services d'un agent du système judiciaire pour entrer en contact avec l'ancien doyen des juges afin de faciliter les choses pour la mise en liberté de son prisonnier, le Colonel ASSOGBA. Ce dernier avait mis sur la table des négociations les gros moyens : une villa, un jardin et trois (3) boeufs. L'homme de loi succomba à l'offre et H.A. fit les démarches  nécessaires par le biais d'un cabinet d'affaires pour le mettre dans ses droits. De son côté, il honora ses engagements en accordant la liberté provisoire à ASSOGBA, un jour de l'année 2011 vers 22 heures (ne soyez pas surpris par l'heure, les patriotes n'ont pas d'heure de service !). C'est face à ce qu'il pense être de l'ingratitude de la part du Colonel ASSOGBA que H.A. va se décider à tout balancer à la gendarmerie qui l'oriente vers la HALCIA. Cette dernière aurait des méthodes qui avaient bien inquiété H.A. puisqu'on prenait toujours soin de lui demander l'appartenance politique des personnes qu'il citait dans cette affaire. Est-ce cela qui va pousser ASSOGBA à rallier, avec armes et bagages, un parti de la majorité pour s'assurer l'impunité de ses actes ? A présent que le Colonel, l'ancien doyen des juges et même maître Inazel se retrouvent derrière les barreaux pendant que leur dénonciateur a détalé, plusieurs questions restent sans réponses. En effet, l'homme par qui le scandale est arrivé a-t-il négocié sa fuite en échange des informations qu'il détenait ? Ou bien a-t-il décidé de sauver sa tête en quittant précipitamment le pays en ayant pris soin de semer ceux qui sont chargés de le protéger et donc de le surveiller ? Voilà de quoi faire croire à plus d'un analyste que cela pourrait bien ressembler à un " deal " ! Rappel des faits : l'affaire dite du douanier milliardaire débute au cours de la transition du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD). Par un remue-ménage jusque-là non élucidé, le Niger se réveille à l'ère de la caverne d'Ali Baba. Sauf qu'ici, il ne sera pas question de 40 voleurs mais d'une seule personne, un douanier à la tête d'une véritable fortune. On a parlé d'un milliard de FCFA sur son compte et de plus d'un demi-milliard sur celui de son enfant. Où a-t-il pu ramasser cette fortune dans la mesure où il ne s'agit pas d'un de ces prodiges né avec une cuillère en or dans la bouche ? C'est à la résolution de cette question que les enquêteurs vont s'orienter. Au bout de quelques mois, rien de nouveau et l'affaire se dissipe. Voilà le douanier milliardaire qui débarque comme Alice au pays des merveilles pour toujours, du moins jusqu'à ce qu'il rencontre ce jeune commerçant.

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