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Intervention militaire au nord Mali, L’Etat du Niger défend et explique sa position

Le Mer 16 jan 2013 0

armeepatrouille1.jpgExpliquer la position du Niger sur la crise qui sévit dans le nord-Mali, c’est à cet exercice que s’attellera la haute autorité à la consolidation de la paix, à partir du jeudi 10 janvier, à travers deux caravanes d’information et de sensibilisation qui sillonneront les zones vulnérables au conflit.

 C’est en tout cas là, la volonté du chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou, qui a donné des instructions à la haute autorité à la consolidation de la paix d’expliquer de long en large aux nigériens, la position du Niger qui, il faut le souligner, n’est pas en porte à faux avec celle de la communauté internationale. Pour l’instant, plusieurs localités dans la région de Tillabéri et Tahoua seront concernées par ces caravanes. Cette initiative vise à amener les communautés frontalières situées au nord Mali, à cerner les contours et les enjeux liés à ce conflit, ses conséquences sur le Niger et les efforts des autorités dans la mise en oeuvre de la position de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui engage l’Etat du Niger.

La position du Niger n’entame pas l’objet de l’intervention militaire au Nord Mali, a indiqué Laoual Sayabou, conseiller technique auprès de cette institution au cours d’un point de presse organisé et co-animé avec le directeur chargé de la communication et relations publiques, Saïdou Omar SANDA, en prélude à cette caravane qui sera lancée le jeudi 10 janvier 2013. La position du Niger S’agissant de la position du Niger sur la crise qui sévit dans le nord–Mali, il faut dire que celle-ci ne tranche pas d’avec celle de la CEDEAO.

Ainsi l’Etat du Niger met en avant la solidarité agissante et l’attachement à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali ; dénonce l’atteinte à la dignité humaine dans les zones occupées du septentrion malien, prône le respect des pratiques islamiques jusque-là observées dans la zone sahélienne et conteste la destruction massive des oeuvres et monuments historiques, culturels et religieux qui relèvent du patrimoine matériel et immatériel mondial. Aussi, l’Etat du Niger exhorte vivement tous les mouvements rebelles maliens à renoncer à la lutte armée, à rompre définitivement avec AQMI, à rejeter le terrorisme, à reconnaître l’intégrité et l’unité territoriale du Mali ainsi que la forme républicaine et laïque de l’Etat et invite toutes les forces vives à un dialogue inclusif.

Enfin il réaffirme l’attachement au principe d’un dialogue sincère pour parvenir à un règlement durable des différends au nord Mali, soutient le concept harmonisé des opérations pour le déploiement de la force internationale conduite par l’Afrique au nord- Mali. Le Niger se félicite aussi de l’adoption de la Résolution 2071, apporte un soutien formel, en vertu du chapitre VII de la charte des Nations Unies, à la démarche de la CEDEAO pour la restauration rapide de l’intégrité territoriale, de l’unité, de la concorde et de la démocratie au Mali, par le déploiement effectif de la Mission Internationale pour le Mali (MISMA). L’occupation du Nord-Mali est une préoccupation régionale, a relevé Laoual Tsayabou, avant d’ajouter que la crise telle qu’elle se manifeste aujourd’hui dépasse les frontières maliennes.

Il faut une réponse régionale et c’est la position de la CEDEAO et du Niger. Rappelant le contexte dans lequel est intervenu ce conflit, le conseiller technique de la haute autorité à la consolidation de la paix a précisé que cette situation résulte de la crise libyenne et des problèmes de développement du Nord Mali, un argument mis en avant par les différents fronts rebelles. A ces maux vient s’ajouter le phénomène de trafic de drogue qui a connu une forte expansion ces dernières années. En outre, Laoual Tsayabou et son collègue Omar SANDA ont aussi relevé dans leurs interventions la question de terrorisme qui fait aussi des tentacules dans la zone sahélo-saharienne. La communauté internationale doit le circonscrire et agir ensemble pour l’éradiquer, ont-ils rappelé.

Quant aux enjeux liés à ce conflit, retenez qu’ils sont de trois ordres à savoir : les enjeux économiques, politiques et sociaux. Notons d’abord que la crise malienne a des répercussions sur l’économie de la région et freine les échanges intracommunautaires, a dit le conseiller Tsayabou. Ce dernier soutient que l’intervention militaire au Nord Mali, ainsi sollicitée par la CEDEAO, aidera rapidement à rétablir l’ordre économique interrompu par les assaillants terroristes. La stabilité institutionnelle des Etats de la région CEDEAO est gage du développement démocratique de la région et jettera les jalons d’une participation citoyenne à la gestion des affaires publiques, a-t-il poursuivi. L’Etat du Mali est aujourd’hui divisé, il faut nécessairement aider les pouvoirs publics à rétablir son unité, a-t-il regretté, à la suite de son collègue Omar SANDA.

Ensuite l’autre enjeu de cette intervention reste la paix sociale, dira le conseiller technique. Il est urgent de retrouver la paix sociale dans la région. Il faut envisager la gestion du flux des déplacés et préparer les communautés frontalières à la guerre et ses conséquences fâcheuses. Toutefois, l’intervention militaire n’exclut pas le dialogue, a relevé Laoual Sallaou Tsayabou. Si le dialogue entre les Maliens s’impose comme une nécessité impérieuse, il devait se construire autour des valeurs démocratiques et républicaines, a-t-il souligné. Voilà entre autres les différents arguments et informations que la haute autorité tentera de déployer tout au long de ces caravanes dans les contrées considérées comme zones vulnérables. Rappelons que la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix a été créée par les autorités de la 7ème République le 04 Octobre 2011.

Cette institution a pour mission de cultiver l’esprit de paix et de dialogue permanent entre les différentes communautés du pays et d’entretenir la confiance mutuelle, la tolérance et le respect dans une commune volonté de vivre ensemble, a expliqué le conseiller Laoual Tsayabou, avant d’évoquer les activités de terrain à mettre à l’actif de celle-ci, dans le cadre de la consolidation de la paix. Les actions réalisées par la haute autorité Beaucoup d’activités, notamment dans les interventions d’urgence et surtout avec le retour massif des nigériens de la Côte d’ Ivoire et de la Lybie. Plusieurs foras ont été organisés sur la paix, au cours desquels on a enregistré la participation des ex-combattants des différentes rebellions qu’a connues le Niger.

Comme réalisations majeures, on retient le projet de consolidation de la Paix dans l’Aïr et l’Azawak qui a vu la réinsertion de 3160 ex- combattants ; réinsertion de 1200 femmes victimes des conflits. Des rencontres intercommunautaires ont été organisées. Un programme de renforcement des capacités pour la prévention et la Gestion des Crises est en cours réalisation. Il prévoit la réhabilitation de 12 puits, de 5 forages, de 2 foyers féminins ainsi que la construction de 2 latrines et d’une maternité. Des matériels, pour laiterie, pêche, de sport, moulins, pirogue, machine à coudre, et kits pour métier sont en cours d’acquisition. La haute autorité effectue des missions d’évaluation des besoins des populations réalisées.

Un atelier de renforcement des capacités sur les mécanismes de prévention et de gestion de conflits a été réalisé. Aussi, une cartographie de vulnérabilité aux conflits en cours de réalisation et un programme de communication sociale sur la paix, le pardon et la tolérance sont en cours de réalisation. A ces réalisations viendront s’ajouter les micros projets communautaires pour les jeunes et les femmes vulnérables, la mise en oeuvre des activités prioritaires d’urgence au profit des retournés de Lybie et de Côte d’Ivoire dans les communes sensibles. Pour réussir sa mission l’Etat a mis à la disposition de cette institution quelque 400 millions de FCFA qui, ont été alloués à un paquet de 40 communes à raison de 10 millions par communes. Ces fonds ont permis de financer certaines interventions au profit des retournés de la Libye et Côte d’Ivoire dans leurs communautés.

Ces interventions concernent la mise en place d’activités génératrices de revenus, les travaux à haute intensité de main d’oeuvre, la réalisation des banques céréalières et aliments bétails, ainsi que d’autres interventions de sécurité diverses. En termes de perspectives, la haute autorité ambitionne d’élaborer un programme pluri annuel de renforcement des capacités au profit de quatre régions avec le PNUD. Cette institution prévoit l’extension de ce même programme aux autres régions du Pays avec l’appui de ses partenaires. A verser dans ce chapitre, d’autres perspectives qui visent la consolidation de la paix à travers la promotion de la culture de la paix, le développement harmonieux des régions, l’adoption du document de la stratégie de sécurité et développement dans les zones sahélo-sahariennes du Niger et sa prise en compte dans la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive (SDDCI NIGER 2035) et dans le Plan de Développement Économique et Social (PDES).

La haute autorité entend aussi réfléchir sur les nouvelles formes d’insécurité liées au terrorisme et aux trafics en tout genre et leur impact sur les communautés affectées. Toutes ces activités concourent à la paix et ouvrent des perspectives heureuses à ces zones vulnérables et le voeu du président de la république de corriger les déséquilibres économiques et sociaux de toutes les régions du Niger, a rassuré, le conseiller technique Laoual Tsayabou. Avant de devenir haute autorité, cette institution a connu diverses appellations. Ainsi, à sa création en 1994, elle s’appelait Haut Commissariat à la Restauration de la Paix, avant de devenir en 2010, Haute Autorité à la Réconciliation Nationale et à la Consolidation de la Démocratie.

La mission de la haute autorité à la consolidation de la paix vise à cultiver l’esprit de paix et de dialogue permanent entre les différentes communautés du pays et d’entretenir la confiance mutuelle, la tolérance et le respect dans une commune volonté de vivre ensemble. Elle est dirigée par un Président en la personne du Colonel Abou Tarka.

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