Interview exclusive de Ben Omar avec « Le Monde d’aujourd’hui »

Le Jeu 13 déc 2012 0

« (…) on ne peut pas considérer certains comme des citoyens de première loge et d’autres comme des citoyens de seconde loge. Entre les régions aussi il faut l’équité, on ne peut pas prévoir en termes d’investissement 21 millions à certaines régions tandis que d’autres ont plus de 200 milliards. »

Monsieur Ben, présentez nous brièvement le budget 2013 que l’Assemblée nationale vient de voter ?

Vous savez, d’une façon générale, le budget, c’est par essence l’outil primordial en terme de réalisations d’un certain nombre d’activités issues du programme électoral du Président de la République ou de la coalition au pouvoir. C’est par l’étude du budget, de par sa conception, de par sa composition qu’on peut disséquer le programme économique, social et politique d’un régime. Mais avant de répondre à votre question, au Niger nous avons un problème depuis les années 60. Nous avons hérité d’un budget que la métropole a voulu pour nous en tant que territoire d’outre-mer, ancienne colonie. Quand bien même nous avons accédé à la souveraineté nationale et internationale nous dépendons pour l’essentiel de la métropole. On nous a donné un budget propre, ce qu’on appelait à l’époque, un budget juste de consommation pour faire tourner l’administration publique qui est composée de cadres français ou de l’ex AOF, l’Afrique occidentale française.

Ce budget est resté en l’état, maintenu, entretenu, édulcoré par quelques petites réformettes jusqu’à l’avènement de l’UEMOA. Et même avec l’avènement de l’UEMOA, c’est un peu la nomenclature qui a changé avec l’apparition de certaines directives de l’UEMOA. Mais s’il faut analyser notre budget national, ce n’est pas un budget de développement. Si vous prenez les 5 grands titres, vous voyez ce qui va dans le fonctionnement, vous regardez ce qui va dans les investissements, c’est sans commune mesure. On ne conçoit pas le budget de nos différents Etats (et ça ce n’est pas le Niger seulement) ce sont tous les pays qui ont la même structure économique que le Niger, qui ont hérité de cette tradition française. En fait, on fait le budget juste pour amuser la galerie, on fait le budget pour dire au peuple qu’il y a un budget.

Quand vous prenez toutes les recettes internes elles vont où ? Dans les subventions et transferts (les salaires) où dans les crédits de fonctionnement. L’investissement reçoit une infime partie de ces recettes là. Tout est attendu de ce qu’on appelle les projets et programmes qui sont financés de l’extérieur. Comment voulez-vous que par rapport à vos propres dépenses de souveraineté que c’est autrui qui viendra le faire chez vous. Prenez à l’échelle modeste de votre famille, imaginez que le sac de riz, le loyer, l’électricité sont financés par votre voisin à votre place, quelle souveraineté vous aurez sur votre foyer, quelle personnalité vous avez sur vos enfants, sur votre épouse ? Aucune. C’est ça à une échelle beaucoup plus importante au niveau de l’Etat tant que nous continuons à financer nos investissements par l’extérieur nous n’aurons aucune souveraineté.

Et de plus en plus l’aide publique au développement est en train de s’amoindrir comme une peau de chagrin au niveau des pays du Nord. Parce que, eux aussi, ils vivent la récession économique internationale. Ils ont des difficultés. De plus en plus, leur opinion est exigeante, de plus en plus leurs parlements sont exigeants et suivent de très près les dépenses. Quand ils injectent de l’argent, ils ne le font à la tête du client, ils tiennent compte d’un certain nombre de critères. Quels sont les critères de rentabilité, est-ce que le pays est solvable, est-ce que ce pays remplit un certain nombre de critères de convergences ? De plus en plus, cette aide publique est en train de diminuer et qui prend sa place ?

Ce sont les recettes internes. On augmente la fiscalité interne, on impose plus le citoyen nigérien, burkinabais ou ivoirien au vu des contraintes de certaines directives de l’UEMOA, par exemple, la masse salariale ne doit pas dépasser un plafond de plus de 35% des recettes internes. Or, avec toutes les revendications que vous constatez, çà et là, tous azimuts, on est en train de pratiquement casser le plafond, on est en train d’aller au-delà de ces 35%. De l’autre côté, la pression fiscale est quasiment inexistante. Aujourd’hui, le secteur informel brasse des milliards mais il n’est pas imposé alors que tout le monde le clame haut et fort. Nous sommes dans un contexte d’économie libérale. Par contre, ce qui fait le moteur de la croissance d’une économie libérale, c’est la fiscalité.

Il y a là 2 mamelles essentielles pour faire rentrer les ressources internes. Il y a les services de la douane ce qu’on appelle à la porte et la DGI à l’interne. Est-ce que ces 2 structures font leur travail ? Aujourd’hui, en termes de performance, nous ne tenons pas la tête par rapport aux pays qui ont la même structure économique que nous, nous sommes en deçà....Mais est-ce que le Niger a le choix en basant son budget sur l’aide extérieure ? Est-ce que selon vous si des mesures sont prises à l’interne on peut renverser la tendance ?..... De plus en plus l’aide publique est en train de diminuer. Il ne faut pas se faire d’illusions, on ne peut pas compter sur l’extérieur. C’est vrai qu’il y a des aides d’appoints quand des efforts internes sont constatés mais, je dis, après tout c’est une question d’option, il y a un choix politique à faire. Et le politique est audessus de tout.

C’est le choix politique qui sécrète la politique économique, sociale et financière du pays. Or, aujourd’hui, bon an mal an, si nous serrons la ceinture, si nous mettons en branle tous nos dispositifs de contrôle et de recouvrement que ça soit au niveau de la douane ou de la DGI, le Niger peut se prévaloir de quelque chose d’important en termes de mobilisation des recettes internes notamment pour les dépenses de souveraineté et également financer les secteurs sociaux de base. Personne ne financera notre éducation à notre place, personne ne financera notre système sanitaire à notre place. C’est vrai qu’il y a des projets et programmes mais ils viennent en appoint. Et n’oubliez pas aussi l’effet concomitant, c’est qu’on continue à endetter le pays. C’est vrai qu’à la dernière session budgétaire on nous a fait croire que l’endettement du Niger n’est pas encore très fort parce qu’il ne fait pas encore 50 à 60% du PIB mais moi je doute fort. L’encours de la dette est-il réellement maîtrisé ?

On estime à combien la dette publique du Niger ?

Ils parlent de 2 500 milliards. Maintenant est-ce que ce sont les vrais chiffres ? C’est vrai qu’il y a eu beaucoup d’annulation avec tous les efforts consentis pendant la 5e République ; maintenant estce qu’avec ce que nous constatons on n’est pas en train de revenir à la case départ avec un endettement massif du pays face à l’extérieur ? Et aussi il faut tenir compte de l’endettement par rapport avec quel club, est-ce la dette publique ou la dette privée selon le club de Paris ou le club de Londres? Où que ça soit, les taux d’intérêt, les délais varient que ça soit une dette publique ou privée.

Le budget 2011 a défrayé la chronique un moment concernant son taux d’exécution. Maintenant nous avons un nouveau budget qui vient chevaucher pour ainsi dire l’autre, est-ce qu’il n’y pas un problème à ce niveau ?

Le ministre des Finances nous a dit que le taux d’exécution tourne selon les secteurs autour de 51, 52%. Mais c’est relatif. En fait, ce pourcentage cache beaucoup de disparités selon que vous soyez dans un secteur ou dans un autre, dans un ministère ou dans un autre. Aujourd’hui, dans le cadre de l’éducation, quand vous prenez la ligne des crédits votés et les investissements réalisés, c’est comme le jour et la nuit. On est à peine à 14% des crédits votés. Nous avons interpellé la ministre de l’Education nationale récemment à l’Assemblée nationale et nous lui avons demandé quel est le nombre de classes construites pendant l’année 2012 mais en ce moment aucune classe n’a été construite parce qu’elle nous a remis un document où il n’y a que la région de Tahoua où le DAO (ndlr : Dossier d’appel d’offre) est prêt. Ça veut dire qu’il y a un crédit voté mais aucune classe n’est construite parce que même le DAO n’est pas disponible à plus forte raison que les soumissionnaires l’achètent et qu’on leur donne le marché pour qu’ils passent à l’action.

Les crédits sont votés mais l’argent n’est pas disponible ou bien on n’arrive pas à le dépenser simplement ?

Ça veut dire que l’argent n’est pas libéré. En fait, on a un problème en termes de consommation de crédits. Le code des marchés publics est tellement contraignant. C’est ça le problème du Niger. On fait des textes pour attacher l’autre, d’empêcher l’autre de gouverner, d’empêcher l’autre d’investir, c’est ce qui a été fait pendant la 5e République et aujourd’hui les rôles sont inversés et ce sont les mêmes qui crient sur tous les toits pour dire aux partenaires techniques et financiers que non « il y a trop de corruption, trop de passe-droits, les gens font des marchés de gré à gré, il faut corser les conditionnalités, il faut mettre beaucoup de délais etc. Or, comme on dit, chacun a son tour chez le coiffeur, comme le dit un de nos compatriotes, aujourd’hui vous êtes le chasseur et demain probablement vous serez la biche. Et voilà ce qui empêche aujourd’hui les investissements à la hauteur de tout ce qui a été dit lors de la campagne électorale concernant les promesses du Président de la République. En tout cas nous sommes très en deçà de ce qui a été prévu ou annoncé.

Selon vous, est-ce que nos gouvernants actuels ont conscience de ce handicap et quelles solutions sont envisagées ?

En tout cas pour le cas du ministère des Finances, le ministre n’est pas passé par 4 chemins pour nous dire qu’il y a un problème en termes de consommation des crédits. Nos administrations ne font pas le travail qui sied. On mobilise des ressources, malheureusement, ces ressources là ne sont pas canalisées vers tous ces secteurs pour lesquels elles sont prédestinées. Et si ces ressources sont là il se pose le problème de consommation. Et l’année budgétaire suivante, nos partenaires ne peuvent plus mettre à notre disposition les mêmes montants parce qu’on était incapable de consommer même le tiers l’année écoulée. Voyez vous, c’est un manque à gagner grave pour le Trésor public, pour les investissements publics. Alors, il faut repenser la méthode et je pense qu’au plus haut sommet de l’Etat les gens sont de plus en plus conscients de cette dure réalité et je crois que des mesures correctives vont être apportées.

Compte tenu de tous ces problèmes structurels que vous venez d’évoquer, on peut dire que le budget 2013 que vous venez de voter est acceptable ?

Oui, il est acceptable quand bien même dans le cadre de sa conception qu’il y ait des ratés, beaucoup de faiblesses. Quand vous prenez le cadrage macroéconomique, nous avons longuement fait le débat et les cadres du ministère des Finances en sont conscients, le cadrage n’est pas défini au réel, c’est-à-dire, la réalité de la santé macroéconomique du Niger n’est pas véritablement restituée, on ne sent pas en filigrane notre poids réel. On parle de croissance économique mais cette croissance est-ce qu’elle est réelle ? On nous parle d’un taux de croissance de 9%, d’autres osent même dire à 2 chiffres mais est-ce réel ? C’est dû à quoi ? Nous voulons savoir, parce qu’il y a beaucoup de contradictions. Je prends un exemple banal : au niveau du profit oïl, on nous parle au départ de 33 milliards et comme beurre au soleil ça fond de 33 on revient à 4 milliards.

Quelque chose cloche quelque part et quand nous avons interpellé le ministre du Pétrole, il dit « non, en réalité les gens du ministère des Finances se sont trompés du montant qu’on leur a donné, c’est 11 milliards en réalité ». Et ce ne sont pas les 11 milliards qui sont inscrits finalement, c’est 4 milliards. Il y a problème ! En termes de mobilisations de ressources extérieures, ça pose problème. En terme également de certaines impositions qui sont prélevées frauduleusement, ça pose problème. En termes également de choix de politiques publiques. A ce que je sache le Président de la République a battu campagne sur un certain nombre de valeurs dont la gratuité de l’école jusqu’à 16 ans, est-ce que cette gratuité est réelle, tangible, palpable ?

Nous sommes des parents d’élèves, nous savons ce que nous déboursons pour nos enfants et beaucoup nous disent dans les régions que c’est quand la caméra de la télévision arrive qu’on fait semblant de donner des cahiers aux élèves mais une fois que la caméra s’éclipse, on les récupère. Est-ce que c’est ça la gratuité ? Je voudrais bien le savoir ! Allez-y voir la maternité Gazobi où des femmes en travail sont à même le sol, où vous avez des femmes qui ont accouché à 4, 5 sur un même lit. Ce sont les mêmes infrastructures depuis les années 80, par contre, nous sommes en 2012, regardez le flux démographique avec un taux annuel de 3,4%. Naturellement il y a péril en la demeure si rien n’est fait dans ces secteurs clefs de base qui sont l’éducation et la santé.

Je pense qu’il faut faire un choix, il faut être suffisamment courageux pour dire que personne ne financera l’éducation et la santé à notre place. On le fait pour le Niger, ce sont des ressources propres au Niger, c’est des investissements réels. Parce qu’une jeunesse non éduquée, non instruite est une bombe à retardement. Un peuple malade est appelé à disparaître. Donc, je dis, il y a un choix à faire. Si on doit faire une politique d’investissement massif, il n’y a pas mille outils. Cela doit apparaître, c’est dans le budget.

Il faut que des mesures courageuses soient prises, vous l’avez bien dit. Le Président de l’Assemblée Nationale Hama Amadou, dans son discours de clôture de la session budgétaire a appelé à la formation d’un gouvernement d’ nationale, qu’en pense le député Ben Omar ?

En tant que député, je connais bien le Président Hama Amadou. C’est un homme politique suffisamment expérimenté, chevronné, il connait bien les arcanes de la politique nigérienne. Si du haut de cette tribune et en cette occasion solennelle, il lève un coin du voile pour poser une telle question à un moment où personne ne s’y attendait, c’est que quelque part, quelque chose cloche. Et très certainement le Président Hama Amadou a constaté tous les périls qui sont en train de guetter le bateau Niger et face à ces périls, pour lui l’option politique qui sied aux défis de l’heure, c’est un gouvernement d’ nationale où tous les Nigériens, à l’unisson, se retrouveront pour ne parler que Niger, pour ne sauvegarder que les intérêts du Niger et regarder dans la même direction autour du Président de la République.

S’il l’a fait, et il l’a dit d’ailleurs, il n’est pas partisan de ce genre de gouvernement, cependant il dit qu’il y a des réalités qui crèvent les yeux. Où il faut nécessairement courber l’échine et si on doit courber l’échine c’est que la menace qui pointe à l’horizon est tellement forte que nos convictions intimes. Et pour ne pas céder au spectre de la division et au perpétuel recommencement, moi, je pense qu’il faut soutenir l’idée de Hama Amadou, appeler toutes .les forces vives de la Nation à l’unité pour créer justement ce large front pour un gouvernement d’ nationale. A ce niveau justement certains pensent qu’avec ce type de gouvernement, la démocratie s’en trouvera menacé par le manque du contre pouvoir qu’est l’opposition.

Certains vont plus loin pour dire que le président de l’Assemblée veut créer la polémique en s’invitant dans les affaires de l’exécutif surtout qu’en sa qualité de deuxième personnalité du pays il a quand même accès au Président de la République pour lui parler directement de cette idée alors pourquoi le faire en public comme ça devant les caméras ? Mais qui vous dit que le Président de la République et le Président de l’Assemblée n’en ont pas parlé ? J’imagine, que du haut de cette tribune si Hama en a parlé il a déjà dû aborder le sujet avec le chef de l’Etat ? Je me pose des questions hein ! Mais après tout l’Assemblée nationale, c’est la deuxième institution de la République et quand un péril guette la maison, il ne concerne pas que le Président de la République. Il concerne le Président de la République, le gouvernement, l’Assemblée nationale, le citoyen lambda, il concerne tout le monde.

Mais tout de même le Président de la République n’a pas de directive à recevoir du parlement ?

Mais Hama Amadou n’a jamais dit qu’il donne des directives au Président de la République. Il n’a jamais dit que le Président de la République lui a dit de dire, il n’a jamais dit qu’il va influencer déloyalement le Président de la République pour faire ceci ou cela. Il a lancé un appel comme il a l’habitude d’en lancer tout le temps. Maintenant comme dit Descartes, la raison est la chose la mieux partagée au monde. Chacun a le droit d’émettre des idées, des réflexions. On avait l’impression que la démocratie est plus ancrée au Mali que chez nous, c’était un pays qu’on citait en exemple, mais en moins de 2 semaines, les 2/3 du territoire ont été occupés. En moins de 2 semaines cet édifice qu’on pensait en béton s’est effondré comme un château de cartes ; pourtant c’est la démocratie. Tout ce qu’il y a dans nos Etats c’est la démocratie de façade. Aujourd’hui, je suis tenté de dire que pour beaucoup de nos compatriotes, démocratie égale organisation des élections et ça s’arrête là. Si c’est juste pour organiser des élections qu’il faut la démocratie, mais il y a des gens qui vous diront pourquoi pas prospecter d’autres voies.

Mais n’est-ce pas la responsabilité de vous autres hommes politiques.

Nous sommes nombreux mais nous ne sommes pas les mêmes, il faut relativiser. Il y en a qui n’ont rien compris de la chose politique, il y en a qui ont compris mais qui n’ont pas droit au chapitre et il y en a qui sont là juste pour suivre les autres. La vérité c’est qu’aucun parti politique du Niger ne fait de la formation citoyenne et démocratique une priorité … Ça c’est un autre débat, si c’était dans une conférence, on allait le faire mais nous sommes dans le cadre d’une interview par rapport à un problème national. Je dis que le socle sur lequel repose notre appareil démocratique est fragile et d’un moment à l’autre, il peut voler en éclat. Je n’ai pas besoin de vous rappeler l’histoire récente de notre pays, combien de soubresauts nous avons connus, combien de crises institutionnelle et politique nous avons connues et combien de coup d’Etat qui ont mis à plat l’édifice démocratique et institutionnel à plus forte raison si nous avons une menace à nos portes, menace au nord par le conflit malien, menace au sud par Boko Haram au Nigéria

Vous avec plus de 1 000 familles (ndlr : nigériane) qui sont réfugier à Diffa qui ont fui leur territoire. Un officier supérieur de l’armée malienne a été attaqué devant sa porte ici à Niamey, cette menace est partout. MUJAO ou Boko Haram, ils sont dans nos rues, ils prient dans nos mosquées, ils sont dans nos taxis, ils sont dans nos administrations. Le Mali n’avait jamais pensé qu’il pouvait être si facilement prenable.

Mais certains disent aussi que si la situation que vous décriez est arrivée au Mali, c’est en partie parce qu’il n’y avait pratiquement pas d’opposition pour crier gare, or c’est justement ce que sous-entend le gouvernement d’ nationale que propose monsieur Hama ?

Non ! Le président Hama n’a pas dit d’aller indéfiniment à un gouvernement d’ nationale. Nous avons une demande de troupe qui a été faite, des militaires vont aller au front, qui doit annoncer ce départ ? Vous prenez la Constitution, même l’envoi de troupe, c’est l’Assemblée nationale qui décide. Et si on doit envoyer des troupes, il faut que tous les nigériens se mobilisent comme un seul homme derrière leurs troupes pour les soutenir dans la défense de l’intégrité du territoire mais aussi dans la défense et la libération du territoire malien. Et si à l’interne d’autres voies discordantes se lèvent, il y a malheureusement problème. Il faut donc éviter de se donner en spectacle comme quoi il y division par rapport à cette vision du chef de l’Etat. C’est ça que le Président Hama Amadou voulait éviter.

Deuxièmement, pour le Président Hama Amadou, certainement, cette phase transitoire très fragile doit être une période de réflexion et d’actions communes pour les années à venir. Nous sommes à peine dans la deuxième année de la mandature, il reste encore trois années donc cela ne veut pas dire que ce gouvernement d’ nationale est un gouvernement pour l’éternité où il y aura le silence, une loi d’omerta qui sera installée, ce n’est pas qu’un silence de cimetière va voir le jour, les gens vont voler comme ils veulent, ils vont s’entendre sur le dos du peuple, il n’en est pas question. Il faut qu’ils sachent qu’il y a des députés qui ne peuvent jamais souscrire à une telle machination, il y a des gens dans la Société civile qui ne seront jamais d’accord avec une telle façon de faire, nous avons une presse libre et indépendante qui va dénoncer les abus, les passe-droits.

Je pense que ça c’est des acquis que nous avons dans notre pays et que personne ne peut remettre en cause. Je pense que ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. A un moment de notre histoire, sachons nous arrêter, sachons faire le bilan d’où est-ce que nous venons, où est-ce que nous voulons aller et comment nous allons nous tenir la main les uns les autres pour qu’ensemble nous regardons dans la même direction, c’est ça le fond de la pensée du Président Hama Amadou. C’est vrai il y a de fortes demandes sociales dues à des revendications corporatistes. Mais le gouvernement doit les traiter dans l’équité, on ne peut pas considérer certains comme des citoyens de première loge et d’autres comme de seconde loge. Entre les régions aussi il faut l’équité, on ne peut pas prévoir en termes d’investissement 21 millions à certaines tandis que d’autres ont plus de 200 milliards. Je pense qu’il faut revenir à la raison. Ce qui ont voté pour vous et ceux qui n’ont pas voté pour vous, sont tous des nigériens. Et une fois que quelqu’un est élu, il est Président de tout le monde.

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