Augmentation de la masse salariale: Hama Amadou tire la sonnette d’alarme

Le Jeu 13 déc 2012 0

Devant les revendications corporatistes soulevées de part et d’autres par les différents syndicats du secteur public, le Président de l’Assemblée Nationale, Hama Amadou, a exprimé toute son inquiétude, à l’occasion de la clôture des travaux de la deuxième session ordinaire de l’institution parlementaire.

Face à l’augmentation démesurée de la masse salariale, faite souvent par le gouvernement, sans en mesurer les conséquences à long terme, il a attiré l’attention de tous les Nigériens sur ‘’ces exigences, parfois surréalistes dans un contexte économique encore instable’’. Il a tiré la sonnette d’alarme quant aux conséquences inhérentes aux revendications des travailleurs du secteur public nigérien qui ne cessent de réclamer de meilleures conditions de vie et de travail.

Dans son discours de clôture des travaux de deux mois de la deuxième session ordinaire dite session budgétaire au titre de l’année 2012, il a déploré l’augmentation démesurée de la masse salariale qui, de 57 milliards en 2007, est passée, sur les deux rubriques qui la concernent, à 200 milliards de francs CFA en 2012, soit une nette hausse d’environ 150 milliards en cinq ans seulement. «Si l’on s’amuse à rapprocher ce chiffre aux 550 milliards de ressources internes cash effectivement mobilisées en ces années de vaches maigres, l’on est obligé de prendre conscience de la démesure de certaines revendications, du danger réel que courent les agents de l’Etat à renouer avec les arriérés de salaires », a averti le Président de l’institution parlementaire.

Et Hama Amadou d’aviser : «Il ne faut pas s'y tromper, l'Etat a beau mobilisé 6000 milliards de financement extérieur, ceux-ci ne participeront pour quelque raison que ce soit, au payement des salaires. ». Ces ressources, a-t-il expliqué, sont presque toujours affectées au financement des investissements ciblés dans une convention. Elles peuvent parfois appuyer le fonctionnement des administrations chargées des secteurs sociaux de base. Toutefois, elles ne contribuent jamais à financer des dépenses de personnel, a-t-il ajouté. Le débat est posé, le Président de l’Assemblée Nationale a osé, suggérant, à ce sujet ‘’de s’arrêter et de réfléchir sur le rythme de ces revendications salariales qui se succèdent et ne finissent pas’’.

On ne sait pas les réactions que provoqueraient les propos du président de l’Assemblée nationale dans les milieux des travailleurs qui continuent encore à réclamer des indemnités, surtout dans le secteur de l’éducation. Si le Président de l’Assemblée Nationale a posé un débat qui mérite une grande attention de la part de tous, il faut toutefois dire que la valeur pédagogique doit aussi venir du sommet. Les principaux responsables de l’Etat doivent aussi revoir leurs fonds politiques et la kyrielle des conseillers et chargés de missions qui les entourent.

Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

Anti-spam