Issoufou appelle l'ONU à ne pas éterniser ses débats

Le Lun 18 juin 2012 0

franceissoufou1.jpgPARIS - Le président du Niger Mahamadou Issoufou a réitéré le souhait de l'UA et de la Cédéao de voir l'ONU adopter une résolution autorisant le recours à la force au Mali et appelé le Conseil de sécurité à ne pas s'éterniser dans des débats, dans une interview au Journal du Dimanche.

C'est évident qu'une intervention est nécessaire, dit M. Issoufou, et rappelle-t-il l' africaine et les pays de la Cédéao souhaitent qu'une résolution autorisant le recours à la force au Mali soit adoptée à l'ONU.

Je ne vois pas comment (le Conseil de sécurité) refuserait cette intervention. On sait que cette résolution nécessite consultations et concertation. Cela prendra du temps. Mais il ne faut pas non plus que cela s'éternise dans des débats sans fin car les djihadistes sont en train de se renforcer, prévient-il dans cette interview à paraître dimanche.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est à nouveau abstenu vendredi d'apporter son soutien au projet de force d'intervention au Mali présenté par l'UA et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont exprimé leurs préoccupations sur ce projet lors d'une ré à huis clos à New York, selon des diplomates onusiens.

Mercredi déjà, le Conseil de sécurité de l'ONU avait pris note de la proposition de créer cette force, sans y apporter son soutien, à l'occasion des discussions annuelles entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l'UA.

Des chefs militaires ouest-africains réunis samedi à Abidjan ont estimé que cette force servirait à stabiliser et consolider les institutions de transition à Bamako et, aux côtés de l'armée malienne, à engager la reconquête du Nord-Mali, contrôlé depuis fin mars par des rebelles touareg et des islamistes armés.

Les pays de la Cédéao, des pays du champ de l'UA comme l'Algérie et la Mauritanie seraient associés, a dit M. Issoufou. L'Algérie va se mobiliser j'en suis convaincu, a-t-il insisté.

Ce qu'il se passe au Mali est une grave menace pour chacun de nos pays. Pour le Niger et les pays de la Cédéao, c'est une question de sécurité intérieure. Mais l'Europe, et la France en particulier, sont aussi en danger car le Mali est en train de devenir l'Afghanistan de l'Afrique, poursuit le président nigérien.

Il répète qu'aujourd'hui, des Afghans et des Pakistanais y sont présents et forment des combattants venus de toute l'Afrique de l'Ouest. Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) a créé de nouveaux camps d'entraînement, notamment à Gao. Des Nigérians de Boko Haram y suivent actuellement une formation, dit-il.

Il réaffirme également que des armes légères mais aussi des armes lourdes, comme des canons de 12,7 mm et de 14,5 mm, mais aussi des missiles sol-air continuent d'arriver au Mali depuis la Libye.

Dans la foulée d'un putsch le 22 mars à Bamako, l'immense région désertique du Nord du Mali est tombée aux mains du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout du mouvement islamiste Ansar Dine et de son allié Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

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