Le Jeu 19 avr 2012
Avec le retour des mercenaires du «Guide», la rébellion a repris dans le nord du Mali. Des effets que Niamey a réussi à éviter sur son territoire. Quelles sont ses recettes?
Pourquoi la rébellion touarègue du Nord-Mali ne s'est-elle pas propagée au Nord -Niger? «Parce que l'armée nigérienne quadrille mieux son territoire que l'armée malienne», répondent les autorités de Niamey.
Pas faux. «Au Mali, quand une rébellion éclate, le pouvoir cherche tout de suite à négocier. Au Niger, le pouvoir combat d'abord et négocie ensuite», explique un diplomate en poste à Niamey.
De fait, lors de la dernière guerre, entre 2007 et 2009, les rebelles du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) d'Agaiy Aiambo n'ont jamais pris une ville et n'ont pas pu s'installer durablement dans le massif montagneux de l'Aïr. Est-ce un héritage du général Kountché? Tandja a joué la fermeté et a fini par obliger le MNJ à signer la paix. «Beaucoup de Touaregs gardent un mauvais souvenir de ce conflit, confie un de leurs frères d'Agadez. Ça s'est fini par une débandade, et seuls les chefs du MNJ ont profité de l'argent que Kaddafi a versé pour garantir la paix». Autant dire que ces anciens chefs rebelles sont discrédités aux yeux de beaucoup de leurs hommes.