Les participants discuteront également des progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action 2014-2017 adopté lors du précédent Sommet de Bruxelles et de la voie à suivre aux fins de définir la stratégie commune Afrique-UE au regard des nouveaux enjeux auxquels sont confrontés les deux continents.
Même si l’Afrique élargit ses relations économiques avec d’autres continents, l’UE demeure le premier partenaire commercial du continent africain.
L’UE constitue également le premier contributeur mondial à l’aide publique au développement destinée à l’Afrique. L’UE veut donner un « nouvel élan » à son « partenariat stratégique » avec l’Afrique en dépassant son rôle de principal bailleur de fonds pour coopérer davantage sur la sécurité, le climat, l’économie ou l’immigration, sa Haute représentante Federica Mogherini.
« Nous passons de notre approche traditionnelle, centrée uniquement sur l’aide, à un partenariat véritable avec l’Afrique dans tous les domaines, du changement climatique à la sécurité, le développement économique, les migrations et évidemment le soutien humanitaire », a souligné Mme Mogherini.
Pour le Président Issoufou, le Sommet d’Abidjan doit se pencher sur la lancinante question de la migration illégale.
Il est inadmissible qu’au 21ème siècle que des êtres humains soient traités et vendus comme esclaves, tout simplement par ce qu’ils cherchaient à améliorer leur condition d’existence. Il faut arrêter cela.
« C’est dans cette perspective que, nous avons demandé que ce point soit inscrit à l’ordre du jour du prochain sommet Union Africaine-Union Européenne, a indiqué Issoufou Mahamadou.
Sur le plan de la lutte contre la migration irrégulière, Le Niger, de l’avis de son Président est très fortement engagé pour deux raisons.
« La première raison est morale parce que le dirigeant africain que je suis, trouve insupportable que des milliers d’africains viennent mourir dans le désert et en Méditerranée. Donc je me suis engagé très fortement pour cette raison-là, pour mettre fin à ce fléau. »
« Mais aussi le Niger est fortement engagé pour des raisons sécuritaires parce que les passeurs qui amènent les migrants en Libye reviennent au Niger avec des armes, cela nous pose donc un problème de sécurité », a-t-il ajouté.
C’est pour cela que le Niger, a conçu un Plan de lutte contre la migration clandestine sur deux aspects : sécuritaire et développement économique et social, a expliqué le Président de la République.
L’aspect sécuritaire concerne le soutien à la justice et le renforcement des capacités des Forces de Défense et de Sécurité du Niger (pour mieux contrôler les frontières du pays et surveiller le territoire, apporter le soutien aux migrants) tandis que le volet ‘’développement économique et social’’ permettra d’offrir des activités alternatives aux passeurs pour les inciter à abandonner cette activité criminelle, à se tourner vers des secteurs comme le tourisme, l’artisanat, l’agriculture …
Offrir des opportunités aux jeunes
Le Sommet d’Abidjan va également se pencher sur le comment offrir des opportunités aux jeunes en Europe et en Afrique , un des meilleurs moyens de gérer les migrations, mais aussi pour prévenir la radicalisation .
L’Union Européenne selon Federica Mogherini a «une forte volonté d’investir dans un partenariat stratégique entre l’UE et l’UA ». Pour sa part, le président de la Commission africaine, M. Faki Mahamat les « priorités » de la coopération UE-UA demeurent « la question de la jeunesse, la question de l’emploi, la question de comment bénéficier des dividendes démographiques et du développement du continent », ainsi que « les questions de paix et de développement ».
Afin de concrétiser ces priorités, les deux responsables souhaitent renforcer leur lutte commune contre le terrorisme. S’agissant du phénomène migratoire, sujet préoccupant, M. Faki Mahamat a réaffirmé que « Renvoyer des gens, construire des camps, construire des barrières ne pourra jamais régler ce problème.
Il est plus profond », a-t-il souligné alors que l’UE a développé des programmes spécifiques pour aider d’importants pays de transit ou d’origine en Afrique comme l’Ethiopie, le Mali ou le Nigeria. Principal investisseur et partenaire commercial de l’Afrique, l’UE, avec ses 28 Etats membres, est aussi la première source de transferts de fonds d’Africains venus y travailler, selon la Commission européenne.
La question de migration ne doit donc plus être traitée par la simple fermeture des frontières de l’Occident ou la reconduite aux frontières ; elle doit être traitée de façon globale.
Mieux, le Président de la République du Niger, Issoufou Mahamadou a indiqué lors du Sommet humanitaire d’Istambul : « Il nous faut mettre en œuvre des politiques de développement visant à réduire les inégalités et à procurer des emplois et des revenus aux plus pauvres avec une attention particulière aux jeunes Il faut aussi se pencher sur la gouvernance mondıale tant sur le plan polıtıque que sur le plan économique.
La gouvernance mondıale actuelle n’est nı juste nı équitable et elle engendre des frustrations socıales et des déséquilibres de développement entre les Etats ».
A cette importante rencontre d’Abidjan, sont attendus environ 5302 participants dont 83 Chefs d’Etat et de Gouvernement représentant 55 pays d’Afrique et 28 pays d’Europe, ainsi que des délégations de pays amis, de la Commission de l’UA, de la Commission de l’UE, des Organisations Internationales, Régionales et Sous Régionales.
En plus de la migration, d’autres sujets de préoccupation commune sont aussi au menu du Sommet. Il s’agit particulièrement du chômage des jeunes en Afrique qui est devenu une question préoccupante pour l’Union africaine.