Les Palestiniens sur le point de présenter leur demande d'Etat à l'ONU

Le Ven 23 sept 2011 0

Publié par TV5

   La communauté internationale se préparait jeudi à faire face à la demande d'adhésion à l'ONU d'un Etat de Palestine prévue pour vendredi, qui paraissait inéluctable.

L'administration américaine, mobilisée jusqu'à la dernière minute pour détourner le président palestinien Mahmoud Abbas de son projet, semblait reconnaître son échec.

"Quoi qu'il arrive demain (vendredi) aux Nations unies, nous restons concentrés sur le jour suivant", a déclaré la secrétaire d'Etat Hillary Clinton.

"Je reste déterminée à travailler avec les parties pour atteindre l'objectif d'une solution à deux Etats que soutiennent les Etats-Unis", a poursuivi Mme Clinton. "Nous ne négligerons aucun effort, aucune piste dans notre tentative pour y parvenir", a-t-elle ajouté.

Le négociateur palestinien Saëb Erakat a attribué les manifestations hostiles à Barack Obama mercredi et jeudi en Cisjordanie à "la partialité américaine" en faveur d'Israël exprimée par le président américain dans son discours à l'ONU, jugé très pro-israélien par les commentateurs aussi bien israéliens que palestiniens.

"Notre peuple a manifesté hier et aujourd'hui son sentiment que ce discours ne répondait pas à l'aspiration des Palestiniens à la liberté et à l'indépendance auxquelles appelle l'administration américaine pour tous les peuples, sauf pour les Palestiniens. C'est pourquoi notre peuple a estimé que la partialité américaine était insupportable", a déclaré à l'AFP M. Erakat.

"Malgré cette position inéquitable et toutes les pressions, le président Abbas présentera demain vendredi la demande d'admission de l'Etat de Palestine à l'ONU via le Conseil de sécurité", a-t-il ajouté.

"Puis le président Abbas rentrera pour étudier les options des Palestiniens lors d'une réunion avec la direction palestinienne, notamment l'initiative présentée par le président Nicolas Sarkozy", a-t-il indiqué.

Le président français a appelé l'Assemblée générale à accorder à la Palestine le "statut intermédiaire d'Etat observateur" à l'ONU, identique à celui du Vatican, parallèlement à des négociations israélo-palestiniennes pour parvenir à un accord de paix "définitif" d'ici un an.

Les Palestiniens comptent obtenir "plus que les neuf voix" sur 15 nécessaires au Conseil de sécurité pour valider une demande d'adhésion, a affirmé à l'AFP le conseiller diplomatique de M. Abbas, Majdi al-Khaldi.

"Trois des membres du Conseil de sécurité sont sous pression des Américains" pour voter contre et éviter ainsi aux Etats-Unis de devoir utiliser leur veto, a-t-il précisé, citant "la Bosnie, le Gabon et le Nigeria", qui font tous trois partie des plus de 120 pays ayant reconnu l'Etat de Palestine.

Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy et le Premier ministre britannique David Cameron ont appelé devant l'Assemblée générale de l'ONU à la reprise des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens.

"Aucune résolution (à l'ONU, NDLR) ne peut à elle seule se substituer à la volonté politique nécessaire pour amener la paix", a déclaré le chef du gouvernement britannique, dont le pays est membre permanent du Conseil de sécurité, sans dire quel serait son vote sur la demande palestinienne.

"En tant que membre du Quartette (UE, ONU, USA, Russie), nous sommes pleinement engagés dans la recherche d'une solution dans le processus de paix au Proche-Orient", a affirmé pour sa part M. Van Rompuy.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a jugé de son côté "nécessaire de faire pression sur Israël pour faire la paix" avec les Palestiniens.

"Le problème dans ce contexte, et je serai très franc, provient du gouvernement israélien. Ceux qui gouvernent ce pays prennent des mesures tous les jours qui plutôt que de mener à la paix, érigent de nouvelles barrières empêchant la paix", a-t-il estimé.

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