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Lutte contre la corruption : Environ 116 affaires dans les mains de la Halcia

Le Sam 22 déc 2012 0

«Nous avons actuellement avec nous 55 ou 56 affaires qui sont prises en charge. Des affaires aussi nouvelles qu'anciennes.

Nous avons récupéré l'ensemble des dossiers de l'Inspection d'Etat et de l'ancienne commission ''Délinquance Economique, financière et fiscale'', qui porte sur 60 dossiers. Donc 60 dossiers de l'Inspection d'Etat plus 56 dossiers récents reçus au niveau de la HALCIA… ». Telle est la principale information donnée par le Président de la Halcia, Issifou Boureïma dans un récent entretien accordé à l’Hebdomadaire public, Sahel Dimanche. Au rythme où évoluent les investigations de la Halcia, à la date d’aujourd’hui 6 rapports portant sur des affaires diverses, plus 2 autres, dont les infractions n’ont pas été mises en évidence, ont été transmises à la justice.

«D'autres affaires qui vont porter des fruits et où obligatoirement, il y aura des arrestations, et des sanctions, vont tomber», a laissé entendre Issifou Boureïma. Dans ses investigations, la Halcia est aidée par dix gendarmes dont l’apport inestimable a permis à cette institution de mettre en évidence des «infractions qui sont imparables». La lenteur observée dans le traitement des affaires confiées à la Halcia s’explique par le souci de «mettre du professionnalisme dans les investigations » et transmettre à la justice des dossiers assez fournis, a indiqué le Président de la Halcia dans son interview accordé au Sahel dimanche.

Aucune investigation que la Halcia a menée n'a été bouclée avant trois mois. Au rythme de trois mois par affaire «nous ne pouvons sortir qu'une dizaine ou une vingtaine d'affaires dans l'année», a expliqué Issifou Boureïma, avant d’ajouter plus loin que la lenteur déplorée par l’opinion publique est le gage de qualité. «Nous ne marchons pas comme un commissariat qui est cantonné dans des délais pour pouvoir finir une procédure. Chez nous, très souvent, le temps est notre allié», a-t-il affirmé. Certains dossiers «nous amènent à demander l'appui des structures soeurs, notamment comme la SCE du Burkina Faso, l'OLC du Bénin ou au Nigeria auprès de l'EFCC.

Nous transmettons des requêtes qui sont exécutées autant que possible rapidement par nos homologues des pays étrangers, mais à partir de ce moment nous ne sommes plus maîtres de l'exécution et donc de la célérité qu'il faut», a souligné le Président Issifou Boureïma. Ce n'est que souvent au retour des réponses émises lors des requêtes auprès des pays étrangers, que nous parvenons à avancer dans nos investigations, a-t-il ajouté. Cette collaboration permet à la Halcia de s'ouvrir vers l'extérieur, dans le cadre de la détection des infractions et de suivre les traces des criminels qui ne restent jamais dans un seul pays, a relevé Issifou Boureïma, avant de rappeler que la collaboration entre la Halcia et les autres structures de la sous-région s’appuie sur la coopération bilatérale entre les pays et sur la convention des Nations-Unies.

Cette convention permet aux Etats qui ont été volés de pouvoir suivre jusque là où ont été tapis les fruits du larcin, pour les récupérer et les ramener afin de les utiliser pour le bien-être de la population. Très souvent, dira le Président de la Halcia, «c'est à l'extérieur qu'on va cacher les fruits des larcins qu'on a commis dans son pays d'origine. C'est par la coopération avec d'autres pays que non seulement on parvient à les identifier, les geler, les saisir mais aussi les rapatrier ». Ce protocole porte non seulement sur l'échange d'informations, mais aussi sur la possibilité de renforcement des capacités entre nos investigateurs. Rappelons que la Halcia reçoit des plaintes et des dénonciations qu'elle exploite avant de transmettre ses rapports au Président de la République et à la justice.

Les actions ont été essentiellement répressives alors même que de par les textes la HALCIA a également une mission de prévention. La Halcia prend en charge la détection de la corruption et des infractions assimilées qui portent sur les détournements des deniers publics, la concussion, le trafic d'influence, les abus de biens sociaux, l'enrichissement illicite, le blanchissement d'argent, etc. Le regain d’intérêt dans la lutte contre la corruption a permis à l’Etat du Niger d’être classé 113E, soit une note de 33/100, sur 176 pays évalués par l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2012 de Transparency International.

Dans une déclaration rendue publique le 09 décembre 2012, l’Association nigérienne pour la lutte contre la corruption (ANLC) a appelé les plus hautes autorités du pays, à «dépasser le vernis institutionnel pour éduquer les citoyens et réprimer sans faiblesse tous les actes de corruption conformément aux Lois de la République». Actuellement, un projet de loi portant répression de l’enrichissement illicite est dans le circuit d’adoption au niveau de l’Assemblée nationale. L’adoption de cette loi sera déterminante dans le combat que l’Etat entend mener contre les délinquants financiers et les administrateurs corrompus.

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