En effet, dès l'annonce de la nouvelle au CHR, un vent de panique s'est emparé des lieux. Si le personnel sanitaire a su garder le sang froid, professionnalisme oblige, les patients eux n'ont pas résisté à la frayeur suscitée par cette nouvelle assurément insolite. Conséquence, la fréquentation du CHR a commencé à baisser dans les heures qui ont suivi l'annonce de la soi-disante naissance miraculeuse ont constaté les responsables et le personnel de cet important centre. En introduction au point de presse, le ministre Soumana Sanda a indiqué qu'il n'y a pas d'explications rationnelles à donner à ce qui s'est produit mais il a jugé nécessaire d'éclairer l'opinion sur le fait tel qu'il s'est passé, de donner la vraie information. Le 30 décembre aux environs de 17h, une femme s'est présentée au CHR où elle a expulsé un serpent vivant devant les objectifs de la caméra d'une télévision privée de la place.
« Nous avons vu» a dit le ministre mais cela « sent l'arnaque en plein nez », a-t-il ajouté soulignant l'objectif des autorités de faire en sorte qu'une femme enceinte soit assistée au cours d'un accouchement dans les centres de santé. Le souhait des autorités sanitaires est que la psychose, suite à cette affaire, ne s'installe pas dans les esprits pour empêcher aux femmes de fréquenter le centre. Il a souligné que la femme venue expulser un serpent de son corps n'est pas à son premier coup d'essai selon le ministre elle a en effet reconnu elle-même l'avoir fait pour la 5ème fois. Si tel est le cas, alors, il s'agit pour le ministre d'un non évènement. Réagissant après le ministre, le médecin de garde a indiqué que lorsque la femme est arrivée au centre et après examen, le personnel a effectivement constaté un serpent qui sortait de son corps et une bonne partie du serpent était déjà dehors.
Il a dit avoir avisé aussitôt les supérieurs, tout en précisant que sur la table d'accouchement, il n'y avait ni du sang, ni de liquide amniotique en dehors du serpent. Cet état de fait a suscité des interrogations, notamment, si cela peut s'expliquer de façon scientifique ou s'il s'agit d'un charmeur de serpent. Dr Afizou a fait constater qu'on a jamais vu un être humain féconder un ovipare (NDLR le serpent est un animal qui se reproduit à travers un œuf). Le Pr. Nayama a indiqué n'avoir observé aucun phénomène dans le processus d'un accouchement. Il s'agit donc d'une expulsion d'un serpent. Le fait le plus intriguant chez cette patiente et, qu'elle est restée curieusement très calme et sereine a-t-il dit. Parlant du processus, le Pr. a été claire : «On ne peut pas avoir l'accouchement d'un serpent par un être vivant, les hommes sont des mammifères. Il faut concevoir l'enfant dans l'utérus, faire le travail d'accouchement, l'expulser et avoir un placenta.
La femme était calme, il n'y a pas une goutte de sang qui s'écoulait. Scientifiquement, il n'y a pas d'explication». Evoquant le sort à réserver au serpent, la femme avait refusé qu'il soit détruit et elle était entourée de gens qui, manifestement, étaient préparés», a-t-il dit. Il a surtout marqué sa surprise et celle des autres agents du CHR de voir la femme et ses accompagnateurs partir tranquillement de l'hôpital, sans manifester aucune émotion malgré le fait qui aurait normalement provoqué une réaction chez tout être humain si tant est qu'il n'en savait rien de cela. Le Pr. a estimé qu'il n'y a pas eu d'accouchement mais plutôt quelqu'une qui est venue pour une publicité. Le ministre a tenu à préciser que l'expulsion du serpent n'a pas commencé sous les yeux des agents du CHR mais que la prétendue accoucheuse du serpent est allée au centre alors que la tête et une partie du serpent est déjà dehors.
Pour lui n'importe qui peut introduire un objet dans son corps et venir l'expulser. Mais pour lui, le plus curieux reste tout de même la sérénité d'une femme qui voit un serpent sortir de son corps sans paniquer, qui a répliqué avec aisance aux questions qu'on lui posait notamment lorsqu'elle a répondu « Ba a kashé Ikon Allah» à la question de savoir s'il fallait tuer le serpent ou non. La succession des faits a permis de comprendre qu'un jeu était entrain de se faire a expliqué le ministre, consistant à attirer l'attention sur cette femme afin qu'elle bénéficie d'un quelconque support, soutien ou autre considération dont elle seule a le secret.