D’abord, l’opposition est dans son rôle de contrepouvoir, ensuite les élections présidentielles de 2016 se préparent dès maintenant. L’opposition, un contrepouvoir Dans toute bonne démocratie, les opposants ont pour rôle de juger, et d’évaluer l’action gouvernementale. Etant une institution animée par des cadres ayant occupé et occupant dans certains cas des postes de responsabilité, l’opposition a accès à des informations que le public n’a pas forcément. A ce titre, elle peut informer et partant rappeler à l’ordre les gouvernants sur la gestion des affaires publiques. On peut sans mauvaise foi, mettre l’exposé de monsieur Seyni dans ce panier. Toujours est-il que c’est juste un son de cloche différent de celui du Président de la République qu’on vient d’entendre.
Chacun se placera d’un côté ou d’un autre, selon ses sensibilités, selon sa coloration politique, tous ayant revendiqué des chiffres officiels. De ce point de vue, la sortie de l’opposition est clean et témoigne de la vitalité de notre démocratie. Les élections présidentielles de 2016, c’est demain ! Si le rôle d’une opposition est d’être gardienne de la démocratie, son objectif premier est tout aussi limpide : la conquête ou la reconquête du pouvoir d’Etat. On peut ainsi voir en la sortie médiatique du Chef de l’opposition la face cachée des préparatifs des campagnes électorales à venir. En tout cas, les arguments ne manquent pas. En lisant entre les lignes des propos de Seyni Oumarou, on finit par se dire que rien ou presque n’a été réalisé depuis une année que Issoufou Mahamadou préside aux destinées du Niger.
L’exercice a aussi consisté à démontrer que les alléchantes promesses électorales du candidat Issoufou n’ont pas été tenues, dès la première année, même à hauteur de 50%. Du coup en s’attaquant aux promesses contenues dans le programme politique du parti au pouvoir, la certitude est qu’on prépare la campagne électorale. Aussi, il est aisé de remarquer que l’opposant N° 1 n’a évoqué un seul instant quelque chose que le régime actuel a réussi. Pas un mot sur les routes bitumées construites ou en voie, pas un mot sur les mille milliards de francs mobilisés au titre des ressources extérieures, pas une lettre sur le maintien de la paix, de la sécurité du pays, malgré un contexte très incertain avec les situations en Libye et au Mali.
Aucun clin d’oeil aux tonnes de vivres en distribution gratuite ou vente à prix modéré. Pourtant s’il fallait faire un bilan objectif, il aurait fallu dire ce qui a marché, ce qui ne l’a pas été, ce qui est vrai et ce qui est faux. Mais ici seul le faux et le mauvais ont eu droit de cité. Mieux, Seyni Oumarou qualifie le bilan du Président Issoufou de « tissu de mensonges ». Cette sévérité à l’égard d’un régime qui n’a qu’une petite année d’existence s’adresse aussi bien à l’électorat nigérien qu’aux partenaires techniques et financiers à qui l’opposition semble demander silencieusement de « faire très attention, d’être très prudent avec ce Régime ». Mais, chaque Nigérien, chaque partenaire du Niger sait bien qu’il faut plus de 365 jours pour un nouveau pouvoir de s’installer effectivement surtout sur un territoire aussi vaste que notre pays.
Du reste, personne n’a le droit d’ôter à Seyni Oumarou son pouvoir discrétionnaire d’oeuvrer à son retour et celui de son parti politique aux AFFAIRES. Surtout pas lui dont la fulgurante ascension politique a été si brutalement écourté par un coup d’Etat le 18 février 2010. De Premier ministre, Seyni Oumarou s’est vite retrouvé Président de l’Assemblée Nationale avant de se réveiller subitement citoyen ordinaire. Aussi, dans tous les pays du monde, les partis politiques à l’opposition oeuvrent par mille et une manières à conquérir le pouvoir. A la différence qu’ailleurs, on s’entend sur l’essentiel : l’intérêt général. Ce qui n’est pas toujours évident en Afrique et particulièrement au Niger. Faut-il alors prendre les propos du Chef de file pour paroles d’Evangile ou plutôt pour un « tissu de mensonges ». ?