En effet, le CDS Rahama assiste impuissant aujourd’hui à la chute libre de son électorat: aux scrutins local et régional du 11 janvier dernier le parti s’est classé loin derrière des partis politiques qui comptent. En outre, aux élections législatives du 31 janvier 2011, le CDS Rahama a obtenu deux (2) sièges de députés sur les 113 que comptera la future Assemblée Nationale (le parti comptait 22 députés dans l’Assemblée dissoute par l’ancien Président Tandja Mamadou dans sa furie du Tazartché. Il vrai que la liste de ses candidats aux législatives a été invalidée dans son fief de Zinder, tout comme celles du MNSD à Tillabéry, celles du Lumana et du PNDS à Maradi…Pire, à la Présidentielle 1er tour du 31 janvier dernier, Mahamane Ousmane n’a obtenu que le suffrage de 284.188 Nigériens sur les 3.376.611 qui s’exprimaient le jour-là. Ce qui le reléguera au 4e rang des présidentiables avec seulement 8,42% de l’électorat nigérien, loin derrière Issoufou Mahamadou qui en obtient 36%, Seïni Oumarou avec 23% et Hama Amadou avec 19%.
A ce château de problèmes s’est invitée une autre crise, une situation plus compliquée et probablement très difficile à gérer: des grosses divergences de point de vu viennent de s’installer dans les rangs des leaders du CDS Rahama.
Les origines immédiates de cette crise remonteraient à une intervention de Monsieur Abdou Labo vice président national du CDS Rahama sur les antennes d’une télévision privée nigérienne. Dans cette intervention, Abdou Labo a, sans précautions, remis en cause l’appartenance de son parti le CDS à l’Alliance pour la Réconciliation Nationale (ARN) créée le 25 janvier dernier par six (6) candidats à la présidentielle 1er tour, dont le président et candidat du CDS Mahamane Ousmane.
«L’ARN est une affaire de candidats, ce n’est pas une affaire de partis politiques, sachant que ce sont des candidats qui se sont réunis en catimini pour créer l’ARN en seulement une semaine» a indiqué Abdou Labo. Le CDS Rahama reste et demeure membre de la Coordination des Forces Démocratique pour la République (CFDR, alliance anti-Tazartché qui avait malmené le régime Tandja Mamadou), qu’il n’a d’ailleurs jamais quitté. Mieux, le CDS reste attaché à ses principes, à ajouté Abdou Labo.
La réaction d’un autre leader du CDS, Aminou Tassiou membre du bureau Politique National, ne s’était pas fait attendre. Rivaux il est vrai, Labo tout comme Tassiou est originaire de la région Maradi, région dans laquelle le CDS est en chute libre. Réagissant donc aux propos de son frère Labo, M. Tassiou Aminou, un proche de Mahamane Ousmane, a déclaré que le propos tenus par Abdou Labo n’engage que la personne de ce dernier.
«Le Bureau Politique National du CDS Rahama ne s’est pas encore réuni pour décider de la position du parti pour telle ou telle alliance entre l’ARN et la CDFR. Nous étions surpris de l’intervention sur les ondes des médias de M. Abdou Labo. Nous sommes entrain d’étudier la situation ainsi créée», a souligné Tassiou Aminou.
Ce qui est clair, la division a désormais élu domicile au sein de la direction du CDS Rahama.
Si cette guéguerre continue au sommet (elle est aussi peut-être à la base) les militants de ce parti ne sauraient pas où aller entre la CFDR et l’ARN dans la perspective du second tour de la présidentielle. Tandis que d’un côté, Mahamane Ousmane et ses proches sont soupçonnés de sympathie pour le candidat du MNSD Nassara, Seïni Oumarou, de l’autre côté, Abdou Labo et ses proches sont soupçonnés d’accointance avec Issoufou Mahamadou candidat du PNDS Tarayya.
Les prochains jours seront certainement durs dans le rang de deux blocs du CDS Rahama.
La Convention Démocratique et Sociale (CDS Rahama) du Président Mahamane Ousmane le premier président démocratiquement élu de la République du Niger (1993-1996), deux fois président de l’Assemblée Nationale sous la 5ème République (1999-2009), à deux reprises «faiseur de roi» (1999 et 2004) connait aujourd’hui des moments difficiles sans précédant de son histoire.