Une sombre affaire de « bakchich » autours de Kandadji

Le Mar 27 mars 2012 0

Par Garba

Depuis que le pot aux roses a été découvert, que le doute est permis sur les réelles capacités de l’entreprisse de construction russe à pouvoir exécuter les travaux de construction du barrage de Kandadji, les quelques responsables de cette entreprise russe ne sont guère visibles à Niamey.

Quand vous tentez le moindre contact téléphonique aux fins d’obtenir un rendez-vous, la voix qui vous répond a vite fait de vous remettre les contacts d’un traducteur de service. Comprenez par cela qu’il n’est pas officiel mais il est juste utilisé comme solution de rechange à défaut pour cette entreprise de recruter un véritable traducteur professionnel. Sachez tout de même que le fameux traducteur est un nigérien ayant étudié en ex- soviétique auquel les patrons de cette fameuse entreprise russe font recours pour briser l’obstacle de la langue avec les interlocuteurs nigériens.

Il y a en plus les rés et autres discussions autours du projet. L’un dans l’autre notre traducteur ne chôme pas même s’il dénonce la nature informelle de ses prestations. « Je ne suis pas leur salarié. C’est leur patron qui a commencé à me faire venir pour des besoins de traduction et depuis ça continue…. » se justifie- t-il. A la question de savoir si ses amis sont véritablement en mesure de pouvoir effectuer des travaux de la taille de Kandadji, il affirme ne pas bien les connaître : « Ils m’ont dit qu’ils ont déjà travaillé en RDC et au Kenya. Rien de plus… ».

Mais les questions qui nous taraudent la tête étant de plus en plus nombreuse, nous avons voulu savoir comment ils ont selon notre traducteur remporté la mise face à des concurrents souvent mieux qualifiés. Notre ami poussera un gros soupire avant de nous répondre sans équivoque de la manière suivante : « Ils disent qu’ils ont placé la barre très haut. Chacun (au Niger) a eu sa part du gâteau. Ils disent également qu’ils ont certes eu de l’argent sur ce dossier mais leurs amis nigériens ont été gâtés….. ».

Les personnes indexées se connaissent puisqu’il s’agit des nigériens qui sont en contact de travail avec eux, ce sont aussi les membres des équipes de Haut Commissariat chargé de la vérification des travaux, ce sont ces nombreux contrôleurs internes et externes dépêchés sur place par les bailleurs de fonds du projet etc.….Bref, les russes prétendent avoir agi sur toute la chaîne et ne craignent plus rien sur la possibilité que ledit marché leur échappe au profit d’autrui. Voila en somme la face cachée de l’iceberg. Voila ce qui se trame dans l’ombre de Kandadji. Quelques compatriotes, une dizaine d’individus pas plus, ont décidé de contrôler à leur façon le projet Kandadji en y introduisant des pratiques très peu orthodoxes.

Ce sont toutes ces pratiques de bakchich, de corruption et autres méthodes assimilées qu’ils se sont débrouillés à tisser autour de Kandadji. La honte s’il le faut. Nous devrions avoir honte de toutes ces histoires de bakchich et de corruption autours d’un projet aussi vital que Kandadji. Nous disons qu’il faille arrêter net ce train de la honte. Il faut que des mesures courageuses soient prises pour que toutes ces équivoques disparaissent et laissent ainsi la place à l’espoir de voir Kandadji se réaliser enfin.