Dans ladite lettre, il demandait aux Chefs des bureaux des douanes de Niamey Rive droite et de Niamey Route " où les opérations de scanning démarrent le 16 Avril 2012, d'assurer une large diffusion de la présente note de service auprès des agents placés sous leur autorité, aux importateurs et aux commissionnaires en douanes agréés et de me rendre compte de toute éventuelle difficulté d'application ". L'opération de scanning dont parle la note de service consiste à soumettre tous les véhicules gros porteurs du genre TLM à un contrôle par scanneur.
Le coût de l'opération est de 3.000FCFA par camion. Et lorsqu’on voit le nombre de gros porteurs potentiels «contrôlés par COTECNI», il est aisé d’imaginer que le pactole sera colossal. Pour bien de citoyens, même si tous les douaniers nigériens se mettaient à l’oeuvre, ils ne pourraient gagner autant d’argent que cette société suisse. Dans les règles de l'art, on dirait que tout est bien arrangé. Pourtant, à y regarder de près, on s'apercevra qu'il a bien une volonté de confier à une société privée étrangère une bonne part de travail dévolu aux inspecteurs des douanes nigériens. A quoi serviront-ils désormais face à cette privatisation de leur mission ?
Probablement à être payé en ayant servi de subalterne à la COTECNA. D'autres sources rapportent que la COTECNA s'apprête à recruter des douaniers admis à faire valoir leurs droits à la retraite. Il n'y a pas de mal à cela. Ou du moins, ce sont les jeunes diplômés en douane qui seront lésés puisqu’ils continueront à attendre, en vain, de pouvoir servir leur patrie. Mais, selon ces mêmes sources, le coup avait été préparé ainsi. Vieille méthode de chez nous consistant à déprécier un outil de travail pour mieux justifier sa privatisation avec, en arrière idée, sa récupération en privé, d'une manière ou d'une autre.
Il ne reste plus qu'à attendre des démissions, des départs à la retraite anticipée ou des demandes de disponibilité de la part des agents des douanes pour aller servir à COTECNA où les salaires seraient plutôt alléchants. Pendant que COTECNA se fait de bonnes affaires, les commerçants nigériens grincent des dents. Au regard de la forte imposition des produits à l'importation et du faible élargissement de l'assiette fiscale, notamment en combattant l'informel, il n'est pas exclu que des opérateurs économiques ferment boutique ou ne se volatilisent dans l'informel pour échapper à l'emprise de la taxation revenant à COTECNA.
Mais, ainsi va le pays du ''GURI'' système ! Quelques concitoyens dénoncent, quelques uns s'émeuvent, et tout s'arrête là ! Jamais les citoyens ne verront clair. En fait, c'est comme dans les promesses d'enquêtes. A chaque fois on vous dira que les conclusions seront publiées, vous allez attendre puis oublier.