La situation alimentaire globale selon l’enquête sur la vulnérabilité des ménagesSelon les résultats de cette enquête qui a été rendue publique par le Porte Parole du gouvernement, lors d’un de ses points de presse, 5. 458.871 personnes, représentant 34,9% des ménages sont dans une situation d’insécurité alimentaire au Niger. Selon la sévérité de la situation, trois groupes de personnes vulnérables sont recensés. Il y a d’abord ceux qui sont dans une insécurité alimentaire sévère : 1.324.435 personnes, soit 8,5%. Dans leur majorité ces ménages ne disposent ni de stock, ni du bétail et développent déjà plusieurs stratégies de survie. 4.134.436 personnes, soit 26,4%, sont en insécurité alimentaire modérée.
Ce groupe dispose au plus d’un mois de stocks alimentaires. Et ceux qui sont dits ‘’à risque’’ et qui sont susceptibles de basculer en insécurité alimentaire avant les prochaine récoltes ; ces derniers sont au nombre 3.622.956 personnes soit 23,1%.Les zones les plus affectées sont Maïné Soreoua, le département de Diffa, la commune de Dosso, Bouza, la commune de Tahoua, ouallam, la commune de Zinder, tous les départements de la bande pastorale (région d’Agadez, le nord Tahoua, le département de N’Guigmi) qui sont tous déficitaires à plus de 65%.
Le renchérissement des prix des céréalesLa baisse de la production a entraîné un renchérissement des prix des céréales. Mais le plus inquiétant, c’est la situation de démunis, sur le plan financier desdites populations qui ne disposent pas, dans la plupart de cas, des liquidités financières pour acheter de la nourriture. C’est pourquoi d’ailleurs, outre la vente dite à prix modéré, le gouvernement procède par endroits à des distributions gratuites des vivres ou d’opérations « food for work ». Sur le marché, le niveau de prix des principales céréales au cours de la dernière décade du mois de janvier 2012 est resté globalement stable.
Toutefois, comparés à leurs niveaux à la même période de l’année dernière, les prix moyens des céréales affichent une hausse de 35% pour le sorgho, 17% pour le maïs et 37% pour le mil. Pour ce dernier produit qui est fortement consommé au Niger ; il affiche depuis 2008 des prix élevés comparativement à ceux de la sous région (ref encadré ci-dessous des cours comparatifs sur le prix du mil au Burkina, Mali et Niger). Mais, souligne l’enquête gouvernementale, malgré une situation pastorale avec un déficit fourrager important en matières sèches, les termes de l’échange bétail-mil sont quand même en faveur des éleveurs et agro-pasteurs acheteurs des céréales.
Les mesures palliatives envisagées en 4 composantes d’un programme d’urgence Le gouvernement s’est voulu rigoureusement prévenant. Aussi, dés qu’il eût connu les signes de la mauvaise saison, il a élaboré et mis en œuvre un programme d’urgence en 4 sous programmes : pour la promotion et l’intensification des cultures irriguées (voir encadré); l’appui à la campagne pastorale en vue de répondre à un déficit fourrager de 10.222.000 tonnes de matières sèches et d’autres problèmes du secteur de l’élevage comme le mauvais maillage des points d’eau pastoraux, les questions de la santé animale, etc…
La « reconstitution du stock national de sécurité alimentaire» ainsi que le financement d’activités de récupération des terres dégradées qui permettraient aux populations rurales d’empocher de l’argent pour leur travail de confection de banquettes. A cet effet, le gouvernement a mis en place un stock physique de 110 968 Tonnes, pour un coût de 14,25milliards sur une prévision de 100 000 Tonnes annoncées dans la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre et 50 000 Tonnes de stock financier.Outre le programme d’urgence, il y a un dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaire.
Un système qui met en œuvre un plan de soutien préliminaire aux populations vulnérables et qui comprend un volet alimentaire de 4,3 milliards de FCFA et 9200 tonnes de céréales et légumineuses ; un volet nutritionnel de 6,6 milliards de FCFA pour contribuer à réduire la morbidité et la mortalité dues à la malnutrition aiguë des enfants de moins de 5 ans. Sur le volet non alimentaire, l’approvisionnement en semences pour la culture de contre saison, le renforcement de disponible en aliments de bétail, la sensibilisation et le déstockage stratégique pour la sécurisation sanitaire du cheptel dans les zones à déficit pastoral. Le volet reconstitution des stocks nationaux de réserve pour lequel, plus de 4 milliards de FCFA ont été mobilisés.
Dossier
Présenter en encadréPromotion et l’intensification des cultures irriguéesLe premier volet de cet ensemble a été lancé le 25 octobre 2011. Le volet pour la promotion et l’intensification des cultures irriguées, d’un coût de 12,1 milliards de FCFA s’intéresse outre à la mise en valeur des terres cultivables, mais aussi l’augmentation à court et moyen terme du rendement pour accroitre la production et avoir un effet important sur le résultat global. A cet effet, le gouvernement Nigérien a mis à la disposition des cultivateurs, 16000 tonnes de semences céréalières et potagères, 6000 tonnes d’engrais, 13730 litres de pesticides, 325 appareils de traitement phytosanitaire et 40 000 kits de matériels aratoires, 3800 motos pompes.
Il va réaliser 1264 puits maraichers, 2976 forages et 228 km linéaires de réseau californien pour l’alimentation en eau des cultures envisagées. L’objectif immédiat assigné à cette composante est de produire environ 1 million de tonnes, toutes cultures confondues en vue de combler le déficit et avec en sus le but d’encrer l’irrigation dans le champ d’activités permanentes et non simplement une pratique alternative face à une mauvaise saison hivernale. Après 6 mois d’activités, la production réalisée est de 320 540 Tonnes d’équivalent céréalier a annoncé le gouvernement. La conjugaison de tous les efforts dans divers domaines dont celui de la réalisation du stock de sécurité et la vente à prix modéré des vivres porte à 91 % la couverture du déficit.
S’il faut alors compter avec certaines annonces du Japon, de la Chine et de l’Afrique du Sud, on peut dire que tout le déficit sera couvert.L’appui à la campagne pastorale Dans ce volet, il s’agit de répondre au déficit fourrager de plus 10 000 000 Tonnes de matière sèche et les autres problèmes du secteur de l’élevage comme le mauvais maillage des points d’eau pastoraux. Le gouvernement a ainsi acquis 6075 tonnes d’aliment de bétail pour un coût de 1.642.015.600 CFA et a procédé à la vaccination de 3 700 000 bovins, 2 080 000 ovins, 116 900 camelins et 2 322 000 caprins. Le coût pour cette composante est évalué à 19,7 milliards de FCFA.