Par contre, sur ses deux ans, il prend une nette avance sur la construction des centres de santé intégrés (CSI) et des maternités avec la construction de 18 maternités et 7 CSI, alors que le document Nassara n’a mentionné aucune réalisation. Sur le programme électrification, le Nassara mentionne un bilan sur 10 ans de 300 localités électrifiées, soit une moyenne annuelle de 30 localités. Ramené à deux ans, cela fait 60 localités sur la même période que le gouvernement de la renaissance qui affiche un chiffre de réalisation de 49 localités connectées au réseau d’électrification et 198 localités par système solaire, soit un total de 247 localités.
En valeur absolue, la 5ème République enregistre une avancée avec 300 localités électrifiées en 10 ans contre 247 pour le gouvernement de la renaissance sur 2 ans, avec toutefois une moyenne de réalisation plus importante pour le gouvernement de la 7ème République (123,5 localités par an contre seulement 30 localités par an pour la 5ème République). Le Nassara fait ressortir la réalisation de 100 unités de mini barrages et seuils d’épandages soit une moyenne de réalisation de 10 unités par an, alors que le gouvernement de la renaissance affiche un résultat de 34 unités, soit une moyenne de 14 unités par an.
En valeur absolue, là aussi, les deux années de la renaissance font nettement mieux que les 10 ans de Nassara en termes de réalisation d’infrastructures scolaires : 3.207 classes réalisées contre 3.000 pour Nassara. La contre performance de Nassara est encore plus cinglante quand on examine le chiffre des moyennes annuelles : 1603,5 classes par an pour Brigi Rafini contre seulement 300 classes pour Seïni Oumarou. Le Nassara évoque un volume de réalisation de 1500 équivalents points d’eau modernes. Mais là aussi, il n’y a aucune performance pour la 5ème République avec une moyenne annuelle de 150 points d’eau alors que sur deux ans, le gouvernement de la 7ème République obtient un résultat de 4264 équivalents points d’eau modernes, soit une moyenne annuelle de 2.132 points d’eau modernes.
C'est-à-dire qu’en un an, la renaissance fait un résultat plus important que Nassara en dix ans. En termes d’infrastructures routières, les deux ans de la renaissance affichent un résultat de 184,8 kms de routes bitumées réalisées et 198,85 kms de routes rurales. A ce niveau, le bulletin Nassara reste muet, il n’indique aucune réalisation. Mais un autre aspect très saisissant qui ressort de l’analyse de ces résultats porte sur le niveau de recrutement. La 5ème République n’a procédé à aucun renouvellement du personnel administratif. Sur 10 ans de gestion, le régime Nassara a bloqué tout recrutement à la fonction publique. C’est en tout cas cela qui se dégage des chiffres avancés par le bulletin Nassara et le document des deux ans de la renaissance.
5800 enseignants titulaires recrutés à la fonction publique contre zéro pour Nassara, 2612 agents de santé recrutés par le gouvernement de la 7ème République contre zéro pour la 5ème République. L’ancien Premier Ministre Seïni Oumarou avait raison de ne pas vouloir parler de chiffres, même si finalement il a fini par les fournir. 2500 cases de santé, 3000 classes, 1500 points d’eau modernes, 100 mini barrages, c’est cela le bilan général des deux mandats, soit 10 ans du régime de la 5ème République. Au-delà de la comparaison des chiffres bruts ou des moyennes annuelles des réalisations, il faut dire que l’examen des résultats pose un autre problème autrement plus grave : celui de l’efficacité de l’utilisation des finances publiques.
Si en deux ans on pouvait faire autant, sinon mieux qu’en 10 ans, cela veut dire quoi ? Cela signifie que dans le même temps où on a continué à voter des budgets annuels, les résultats enregistrés pouvaient se ramener au montant financier de deux années budgétaires. Ce qui laisse une marge de 8 budgets annuels, c'est-à-dire des centaines de milliards consommés dans des gabegies ou tout simplement dissipés. En tout cas, il y a une conclusion très nette qu’on peut tirer de cette situation : c’est que l’argent public a plus circulé dans les circuits de la corruption et des malversations que dans la réalisation d’infrastructures.