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Affairismes dans les services des douanes, Les dénonciations d’un inspecteur principal des douanes

Le Mar 23 avr 2013 0

douaneniger3.jpgLe premier mandat de la 7ème République aura été la période la plus noire pour les services des douanes et les douaniers nigériens. Depuis 2012, il ne se passe pas trois mois sans un scandale dans les services des douanes. Après l’affaire des fausses exonérations qui continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive, voilà, une énième fois, la sempiternelle équation de faux dédouanements qui revient sur le tapis.

La semaine dernière, les services des douanes en collaboration avec des éléments de la police nationale ont procédé à l’immobilisation de plusieurs véhicules immatriculés ou non soupçonnés d’avoir bénéficié de faux dédouanements. Aujourd’hui, il apparait impérieux de procéder à une véritable salubrité dans les services des douanes nigériennes. En 2011, un inspecteur principal des douanes avait déjà tiré la sonnette d’alarme.

Le 9 novembre 2011, M. Bruno Fassinou, Inspecteur principal des douanes, Directeur régional des douanes de Maradi, écrivait à son supérieur hiérarchique à savoir le Directeur général des douanes (DGD). L’objet du document intitulé rapport circonstancié faisait cas de « certaines pratiques » qui avaient cours dans le bureau des Douanes de Maradi et dont disait-il « les conséquences peuvent avoir un impact négatif sur la mobilisation des ressources internes ». Plus précisément, M. Bruno Fassinou dénonçait la disparition de plus d’un millier de Carnets de transit routier (CTR).

Selon le dénonciateur, ces disparitions ont été constatées entre les bureaux émetteurs que sont les bureaux de Gaya et de Torodi et le bureau de destination de Maradi. A combien peut-on estimer le manque à gagner pour l’Etat ? En quoi consistait la fraude ? Sur la première question, difficile de répondre ou disons de donner un quelconque montant. Les préjudices causés à l’Etat nigérien peuvent s’élever à plusieurs centaines de millions. La façon dont les fraudeurs opèrent est toute simple : si sur une marchandise en transit sur le territoire nigérien, les taxes à payer ne dépassent guère 3% de sa valeur, pour celles destinées à la consommation nationale, ce pourcentage est de 46%.

La fraude consistait justement à faire passer la marchandise destinée au Niger à de la marchandise en transit. Pour circonscrire le mal, la solution avait consisté à « la créa- tion d’un poste de contrôle avancé à l’entrée de la ville de Maradi dans le village de Dan Gao situé à une quinzaine de kilomètres », dixit Bruno Fassinou. Mais malheureusement selon toujours lui : « dans la pratique la routine a pris le dessus sur la vigilance (…) Une fois les CTR enregistrés au poste de Dan Gao, les camions sont lâchés sur cette distance sans surveillance avec tous les risques éventuels de soustractions de marchandises, surtout dans la traversée de la ville de Maradi avant le bureau. »

Quelles réponses, la Direction générale des douanes a apportées à ces manquements dénoncés par cet inspecteur principal des douanes ? Quelles sont les responsables des douanes en fonction au moment des faits ? Quelles sont les opérateurs économiques indexés dans ces affaires de fraudes ? Votre journal continue ses investigations. Affaire à suivre, comme on le dit dans le langage journalistique.

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