On n’ignore également si certains de ces ennemis ont pu échapper. Selon des sources proches de la région d’Agadez, ces ennemis seraient en provenance de la Libye et tentaient d’entrer dans le territoire malien par le Niger. Une autre source précise que ces assaillants pourraient être une partie des ex-combattants maliens qui avaient joué le rôle de mercenaires durant la guerre en Libye en prêtant mains fortes aux troupes militaires loyalistes. Selon des nombreuses sources, proches des ex- combattants nigériens, de nombreux soldats libyens d’origine malienne ont fui la Libye pour se cacher dans le désert nigérien. Ces derniers auraient emporté avec eux de nombreuses armes lourdes qu’ils auraient disséminées quelque part sur le territoire nigérien.
En octobre dernier, le gouvernement malien a confirmé dans un communiqué l’arrivée dans la région de Kidal, dans l’extrême nord du pays, de plusieurs dizaines de militaires de l’armée régulière libyenne d’origine malienne. Selon ce communiqué repris par la PANA dans une dépêche datant de 20 octobre dernier, le gouverneur de la région de Kidal, située à 1600 km de la capitale Bamako, et une délégation de notables ont rendu visite à ces militaires sur leurs différents sites d’installation pour leur souhaiter la bienvenue au nom de l’Etat et des populations. A l’issue de cette rencontre, ces autorités ’’les ont assurés de leur disponibilité à leur apporter toute l’assistance nécessaire afin de leur garantir un environnement de quiétude, de paix et de sécurité’’, indique le communiqué.
Selon des sources sécuritaires nigérienne et malienne, contactées par l’AFP en octobre dernier, l’ancien chef des services secrets militaires de Libye, Abdallah Al-Senoussi, serait lui aussi passé au Mali à travers le Niger, en compagnie des quelques-uns de ses hommes. Abdallah Al-Senoussi est arrivé dans le désert malien, en provenance du Niger, a déclaré à l’AFP une source sécuritaire nigérienne sous couvert de l’anonymat. Rappelons que l’armée libyenne est composée de touaregs venus du Niger et du Mali, recrutés par Kadhafi depuis le début des années 80. L’immense majorité des militaires, qui sont en train de regagner le Mali et le Niger, ont vaillamment combattu les rebelles du Comité national de transition libyen (CNT) qui a pris le pouvoir en Libye en octobre après plusieurs mois de combat meurtrier dont l’assassinat du Guide libyen Mouammar Kadhafi et de son fils.
L’essentiel de ces anciens rebelles touaregs avaient combattu le pouvoir central au Mali comme au Niger, avec le soutien de Mouammar Kadhafi, dans les années 90 et au début des années 2000, avec une résurgence de ces rébellions de 2006 à 2009 dans les mêmes pays. Quand on sait que ces ex-combattants touaregs maliens et nigériens entretien- nent des relations solides avec l’armée de Kadhafi dont plusieurs de ses éléments sont en fuite, il faut plaindre le sort des populations nigériennes notamment celles qui se situent au Nord. En clair, leur retour au Niger et au Mali constitue aujourd’hui un sujet de préoccupation dans la zone nord nigérienne, en proie depuis plusieurs quelques années aux menaces d’Al-Qaïda au Maghreb islamique.