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Ben Omar Mouhamed regrette d’avoir soutenu Issoufou Mahamadou

Le Dim 26 fév 2012 0

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benetissoufou1.jpgL'ancien ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement du régime Président Mamadou Tandja était le dimanche 19 février dernier, l'invité de la semaine de la Télévision Ténéré. Dire que les téléspectateurs ont été très bien servis, c'est peu dire.

Parce que Ben Omar Mohamed, puisque c'est de lui qu'il s'agit, était attendu par l'opinion sur le passage de la 5ème à la 6ème Républiques et aussi sur la 7ème République, son parti, le RDP-Jama'a, étant membre de majorité actuellement au pouvoir. Il se racontait, et Ben l'a confirmé hier, qu'il était le principal artisan du soutien du RDP-Jama'a à Issoufou Mahamadou, candidat de Djibo Salou, le chef de la junte qui a renversé le régime de Tandja.

Au su de cela, on espérait certes pas qu'il pousse l'ingratitude jusqu'à jeter des pierres sur la 5ème et la 6ème Républiques, à la gestion desquelles il avait participé comme l'un des acteurs principaux, et sur son chef le président Tandja, mais on se demandait surtout ce qu'il allait dire pour justifier son soutien aux tombeurs de leur régime - et qui ne se sont pas privé de martyriser le président Tandja en usant du mensonge, de violation des règles élémentaires de l'éthique, de valeurs sociales et du bon sens.

Sans aucun détour, Ben Omar a affirmé que le soutien à Issoufou Mahamadou est son plus gros regret et sa plus grosse déception parce qu'il avait pensait que Issoufou Mahamadou est un homme de valeur et de conviction. A l'épreuve des faits, Ben constate que le président Issoufou est un homme complètement coupé de la réalité du pays. Et son erreur de jugement l'a amené à se retrouver dans une majorité sans aucune perspective, sans aucune vision pour le Niger et son peuple, une majorité qui conduit le pays dans une voie sans issue, vers une catastrophe sociale et économique imminente.

Au lieu de chercher à consolider les acquis du passé et de faire plus, les actions du régime actuel se résument à la promotion des pratiques qui vont dans le sens des intérêts égoïstes de quelques individus au détriment des intérêts vitaux de la nation. Des pratiques que Issoufou et ses camarades avaient passé tout leur temps à décrier quand ils étaient à l'opposition. Le président Issoufou Mahamadou c'est, constate Ben, le genre de personnage qui dit ''faîtes ce que je dis, ne faîtes pas ce que je fais''. C'est, toujours selon Ben, une déception et une tromperie pour les Nigériens.

Rappelant les hauts faits de Tandja, notamment ses bras de fer avec les dirigeants français (pour la reprise en main de l'uranium de son sous-sol par le Niger) et américains (pour l'exploitation du pétrole d'Agadem), les actions en direction du monde rural (la chirurgie foraine, la promotion de l'enseignement à la base, électrification, la vaccination du cheptel, création et renforcement de revenu pour les femmes…), il a tenté une comparaison avec la situation actuelle faite de désolation chez les paysans et les parents d'élèves et d'inquiétude pour l'avenir.

Au terme de sa comparaison, il tente de consoler les uns et les autres en faisant constater que Dieu ne crée pas les hommes tous égaux. Il y a ceux, comme le président, qui sont pétris de courage et d'ambition pour leur pays et ceux, comme ''qui vous savez'', qui se contentent de se faire dicter leur conduite et d'agir sans aucun égard pour les préoccupations des populations qu'ils dirigent. Ça va créer de l'émoi au sein de la majorité.

Ben Omar aussi de donner un aperçu des dégâts de la transition de Djibo Salou. Outre l'énorme stock alimentaire de sécurité constitué par le régime Tandja, Ben a fait cas du ''bonus chinois'', le fameux montant de 125 milliards de francs CFA dont on se demandait où est-ce qu'il est passé. Selon Ben, à la date du 18 février 2010, jour du coup d'Etat, 119 milliards de francs étaient déposés dans un compte du Niger à la BCEAO. L'argent qui, laisse-t-il entendre, a été victime de la gabegie du régime du soldat Djibo Salou. Ceux qui veulent réellement savoir l'utilisation qui en a été fait, savent désormais à qui s'adresser.

En dehors du reproche sur la gabegie de son régime, le soldat Djibo Salou est présenté comme un pauvre innocent qui ne savait pas ce qu'il faisait, qui a été manipulé par des forces politiques internes et des puissants intérêts extérieurs.

Ben Omar Mohamed a vraiment jeté un pavé dans la marre. Et les conséquences sur le Mouvement pour la Renaissance du Niger (MRN) ne tarderont pas à se faire sentir.

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