Après leur rencontre avec Laurent Gbagbo, ils doivent aller s'entretenir avec son rival Alassane Ouattara, retranché au Golf Hôtel d'Abidjan qui lui sert de quartier général, protégé par 800 casques bleus et soumis à un blocus routier des forces fidèles au régime.
La Cédéao a appelé M. Gbagbo à céder le pouvoir à son rival et l'a menacé d'une intervention militaire, un "dernier recours" actuellement en préparation, s'il ne se pliait pas à cette injonction.
Laurent Gbagbo doit quitter la présidence et cela ne fera l'objet d'"aucun compromis", a averti lundi le ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement sierra-léonais, Ibrahim Ben Kargbo.
Il a ajouté qu'il fallait offrir au président sortant des conditions pour "faciliter" son départ, sans préciser lesquelles. "Nous essayons de favoriser un départ paisible afin qu'il puisse quitter ses fonctions dignement".
Si M. Gbagbo refuse de céder, la communauté internationale n'aura "pas d'autre choix" que la force militaire, a insisté le Premier ministre de M. Ouattara, Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).
Raila Odinga, qui lui-même avait suggéré le recours à la force, doit revoir lundi soir à Abuja, après un premier entretien dimanche, le président en exercice de la Cédéao, le chef de l'Etat nigérian Goodluck Jonathan. Ce dernier a promis de "nouveaux pas" dès mardi.
La mission de lundi paraît quasi impossible, M. Gbagbo ayant fermement fait savoir qu'il n'entendait pas quitter le palais présidentiel malgré l'intense pression extérieure.
"Nous n'allons pas céder", a-t-il promis dans ses voeux du Nouvel an, fustigeant "une tentative de coup d'Etat menée sous la bannière de la communauté internationale".
La situation est plus que jamais bloquée, entre ultimatums qui expirent sans conséquence et manifestations reportées. Les partisans de M. Gbagbo ont ainsi ajourné dimanche l'assaut "à mains nues" qu'ils entendaient lancer sur le Golf Hôtel.
Un échec du dialogue pourrait replonger le pays dans les violences, avec des conséquences possibles pour les millions de ressortissants ouest-africains de Côte d'Ivoire, restée une puissance économique régionale malgré une décennie de crise politico-militaire.
Cent soixante dix-neuf personnes ont déjà été tuées depuis mi-décembre selon l'ONU, qui a pointé la responsabilité des forces pro-Gbagbo. Ces violences ont fait 53 morts depuis fin novembre, dont 14 membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales à M. Gbagbo, selon le dernier bilan de son camp. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déjà averti que l'ONU fera tout pour accéder aux sites où se trouveraient des charniers.