La mise à la disposition des paysans des intrants, notamment des semences et des engrais, a permis de promouvoir les cultures irriguées. L’aide apportée aux éleveurs a permis de sauvegarder notre cheptel. Les activités génératrices de revenus ont permis de retenir les bras valides dans les villages. Les ventes à prix modérés, les distributions gratuites et les transferts inconditionnels d’argent ont facilité l’accès aux céréales. Au total, l’effort fait, par le gouvernement et ses partenaires pour faire face à la situation, se chiffre à plus de 155milliards de FCFA. Il s’agit d’un effort sans précédent dans l’histoire de notre pays.
Les dispositions prises par le Gouvernement ainsi que l’abondance et la régularité des pluies ont permis une campagne agro-pastorale 2012 globalement excédentaire. Le gouvernement a recensé, néanmoins, tous les villages déficitaires, évalué les populations en situation de vulnérabilité au cours de la période 2012-2013 et prendra toutes les mesures nécessaires pour leur venir en aide. Au-delà de l’urgence, la mise en oeuvre de l’initiative « 3N » nous permettra d’attaquer le mal à sa racine. C’est ainsi que le plan d’investissement de cette initiative prévoit, au titre de la période 2012-2013, la mobilisation de plus de 315 milliards de FCA qui seront investis dans l’irrigation, l’élevage, l’environnement et la reconstitution des stocks. Le programme de renaissance a prévu l’électrification rurale de 100 localités par an.
Pour ce faire, il s’agit de mobiliser 5 à 6 milliards par an. En 2012, c’est environ 46 localités qui seront électrifiées contre une moyenne de 23 entre 2000 et 2010. En 2013, le programme atteindra sa vitesse de croisière, ce qui permettra de réaliser les engagements du programme. Le gouvernement a aussi accompli des efforts louables pour accroître les revenus des agents de l’Etat, civils et militaires. Ainsi en 2011, environ 12 milliards de FCFA ont été consacrés à la révision de la grille indiciaire des agents relevant du statut général de la fonction publique, à l’augmentation de 10% du salaire de base des agents auxiliaires, au rehaussement de la valeur du point indiciaire au profit du personnel des Forces Armées Nigériennes, de la Gendarmerie Nationale et de la Garde Nationale du Niger et à la revalorisation des primes, indemnités et avantages alloués au personnel des cadres autonomes de la Police Nationale et des Eaux et Forêts.
Au titre de l’année 2012 plus de 10 milliards ont été consacrés à la revalorisation du traitement de base des agents fonctionnaires de l’Etat, à l’adoption d’une grille spéciale au profit du personnel paramédical, des cadres de la santé publique et de l’action sociale, à la révision de l’indemnité de sujétion accordée aux enseignants titulaires, à l’amélioration du régime des primes et indemnités allouées aux agents fonctionnaires relevant du statut général de la fonction publique de l’Etat, à l’institution d’une indemnité de transport au profit des agents auxiliaires de l’Etat ne bénéficiant pas de moyens de transport, à la revalorisation de la prime de sujétion des enseignants contractuels et à la revalorisation des avantages alloués aux magistrats.
Au titre de l’année 2013, le gouvernement a pris des mesures qui prendront effet à compter du 1er Janvier 2013, dans le cadre de l’harmonisation des primes, des indemnités et des autres avantages alloués à certains responsables et agents de l’Etat avec une incidence financière annuelle estimée à plus de 15 milliards de FCFA. En tenant compte des recrutements réalisés, hors ceux prévus en 2013, les revenus des travailleurs enregistrent une augmentation annuelle de plus de44milliards de FCFA. Ainsi le Gouvernement réalise la promesse du programme de renaissance relative à l’accroissement des revenus des agents de l’Etat.
En retour nous attendons d’eux qu’ils se mobilisent au travail afin d’accroître la productivité, de mobiliser davantage de ressources internes, d’améliorer l’efficacité de la dépense et d’accroître le taux de consommation des crédits. Le Gouvernement est instruit pour créer les conditions de renforcement des capacités de l’administration afin d’optimiser le taux de consommation des crédits. Plus celui-ci sera élevé, plus seront accrus les décaissements des ressources financières promises par nos partenaires extérieurs, à l’occasion de la table ronde organisée à Paris, les 13 et 14 Novembre dernier, sur le financement de notre Plan de Développement Economique et Social (PDES) 2012.
Les résultats obtenus, à l’occasion de cette table, confirment la crédibilité retrouvée de notre pays auprès de ses partenaires extérieurs. En effet, alors que nous cherchions 4,7 milliards de dollars (soit environ 2350 milliards de FCFA), nous avons eu des annonces à hauteur de 4,8 milliards de dollars (soit 2400 milliards de FCFA). J’ajoute que nous espérons des engagements complémentaires de la part d’autres partenaires. C’est une belle prouesse que d’avoir su convaincre nos partenaires dans un contexte de morosité économique et financière mondiale. Cela traduit la pertinence de notre programme et de notre démarche ainsi que la crédibilité de notre action.
Permettez-moi de répéter que la mise en oeuvre de cet important programme exige de l’engagement et de la célérité dans nos actions. A cet effet, j’interpelle nos administrations, à tous les niveaux, pour qu’elles s’approprient le PDES qui est, désormais, le repère de toutes nos actions. Des projets doivent être conçus rapidement dans le cadre du dit programme. C’est au vu de cela que nous pourrions optimiser notre capacité de mobilisation de ressources financières et surtout notre capacité de les absorber. Je fonde l’espoir que l’histoire ne retiendra pas que notre pays a été incapable de dépenser l’argent mis à sa disposition pour le bonheur de sa population. Le niveau politique a fait ce qu’il doit faire, le niveau technique doit prendre le relais. Les agents de l’Etat, à tous les niveaux, ont un rôle déterminant à jouer.
Ils doivent saisir cette opportunité, pour démontrer leurs compétences, leur efficacité et leur patriotisme. Ils doivent en toute circonstance se mettre de façon résolue au service de leur pays qui en a tant besoin. C’est le moment de bannir les pratiques corruptives, l’absentéisme, le laisseraller, les lenteurs administratives injustifiées pour faire prévaloir la loyauté, l’engagement au travail bien fait et le professionnalisme, pour que les efforts déployés pour mobiliser les ressources financières ne soient pas vains. Il y va de notre avenir. J’engage le gouvernement à rendre effective toutes les mesures envisagées pour la remise des Nigériens au travail notamment les sanctions entendues au sens des punitions comme des récompenses.
Avec la participation et la contribution de tous, nous réussirons s’il plaît à Dieu. De la même façon que nos devanciers de 1958 ont marqué l’histoire de notre pays en proclamant la République, de cette même façon nous réussirons, plaise à Dieu, à asseoir la paix, la concorde, la prospérité dans notre pays conformément à notre devise nationale.