La comparaison s’arrête là, notre cher président, c’est bien clair, est aux antipodes de ce ténébreux dictateur. Zaki aime bien son peuple et la démocratie, au point de dynamiter les partis politiques de l’opposition. En offrant à son peuple un train, Zaki tient tout simplement à corriger cet ‘’oubli’’ des colons. Alors, sous pression et pour s’éviter un crime de ‘’lèse-majesté’’, les ingénieurs de Bolloré ont bluffé Issoufou, ils lui ont travesti la réalité du terrain. Le délai sera respecté. Les ouvriers de Bolloré sont prêts, jurent-ils, à se taper en rase campagne quelques 400 mètres de rail par jour. Tout ingénieur qu’il est, Issoufou est tombé dans le panneau.
Il ne peut en être autrement, notre président a fait de ce train une fixation. En fins connaisseurs de la mentalité des chefs d’Etat africains, les logisticiens de Bolloré ont rusé, amadoué. Ces briscards de haut niveau, ont bourlingué sur tous les terrains africains. Ils savent si bien caresser nos dirigeants dans le sens du poil. Au jour J, le train a sifflé à Dosso, avec à son bord……Vincent Bolloré, le manitou du groupe Bolloré. Telle n’était pas l’idée première de notre président, mais les déraillements et autres couacs à l’essai de la locomotive ont certainement douché les ardeurs présidentielles. Prudent, Issoufou a préféré laisser ‘’l’immense honneur’’ à Bolloré d’inaugurer les premiers pas du teuf-teuf sur le sol Dossolais.
A ses risques et périls, d’ailleurs, n’ayant pas le choix, Vincent Bolloré fait le cobaye. Grosses sueurs froides au front, Bolloré est accueilli en héro à la gare ferroviaire de Dosso par son ami Issoufou. L’histoire n’étant pas oublieuse, elle retiendra que Vincent Bolloré est le premier colon… pardon, Européen, à dire bonjour aux Dossolais à bord d’un train. Un chef tient toujours ses promesses, Issoufou fait partie de ces chefs véridiques. Une petite virée entre potes. A l’époque coloniale, les toubabs débarquaient en Afrique avec quelques pacotilles sous les bras à offrir aux chefs indigènes. Vincent Bolloré, n’est pas près de cracher sur cette tradition.
Le patron du groupe Bolloré est venu célébrer avec son ami Issoufou les 56 ans de la République du Niger, et ‘’s’excuser’’ de ce fâcheux retard dans les travaux. En habitué des coutumes africaines, Bolloré a amené dans ses cartons un cadeau, un sympathique véhicule électrique. Cette ‘’merveille’’ technologique est censée cajoler Issoufou et lui faire passer l’éponge sur cette promesse non tenue. Entièrement pensé par les ingénieurs de Bolloré, le tacot électrique a bien plu à Zaki. Il en était émerveillé notre cher président.
En fait, c’est son cadeau de Noel à lui offert par Bolloré. Alors, comme deux bons potes, ils se sont offert une petite virée en voiture électrique. Zaki au volant, sous l’oeil vigilant de Bolloré. Notre président est séduit : il trouve le tacot ‘’facile à conduire’’, confie t-il à la presse. 80 ans et quelques mois. Dans son adresse à la nation à l’occasion du 18 décembre, Zaki a pris le grand soin de s’excuser auprès de ses concitoyens pour la promesse du train non tenue. Dans l’impossibilité technique et humaine, Issoufou a fait profil bas. Et puis, cela fait 80 ans que nous l’attendions ce fameux train ; alors quelques mois de plus ne sont nullement pas insupportables !
Pour une fois soyons affables avec notre cher président. Pourvu que Bolloré ne nous bluffe pas une deuxième fois. Toujours dans cette allocution, Zaki a passé un méchant savon sur ses ministres : tous des incompétents, incapables d’absorber le moindre crédit affecté à leurs ministères. Comme dirait l’autre, il se pointe à l’horizon, une probable opération d’étêtement au sein du gouvernement. Le professeur Issoufou est dur avec ses élèves. Mais, avouons que notre chef à raison, ce gouvernement est nullissime ! Un élagage profond s’impose.
A la trappe tous ces ministres ronfleurs qui grèvent inutilement les charges de l’Etat. Tous ces ministres du dimanche, venus racler le fond de l’assiette du Guri. Tous ceux là, qui ont lâchement poignardé dans le dos leurs compagnons politiques, pour juste se faire appeler ‘’monsieur le ministre’’