Comme l’a expliqué le DGTCP, la Ville de Niamey dispose d’un compte de correspondant du Trésor. Ce compte est alimenté quasi-exclusivement par les ressources provenant de la rétrocession partielle ou totale d’impôts par l’Etat. Il supporte les dépenses que la Ville initie au moyen d’ordres de virement ou de paiement qu’elle envoie au Trésor. « Comme tout compte de correspondant, de par la réglementation, celui de la Ville de Niamey doit toujours présenter un solde créditeur ou nul. Le comptable n’est pas autorisé à payer, c’est-à-dire à débiter le compte, que dans la limite des ressources disponibles», a édifié M. Issa Djibo.
C’est pour cette raison, a expliqué le Directeur général du Trésor, que l’ordonnateur du compte, en l’occurrence le président du Conseil de ville de Niamey et son comptable, doit vérifier régulièrement la situation des ressources sur le compte avant d’entreprendre de nouvelles dépenses. « Il nous semble que ce n’est malheureusement pas le cas à la Ville de Niamey », a-t-il regretté.
Toujours est-il que, a affirmé M. Issa Djibo, au vu du contexte social difficile qui prévalait au niveau de la Ville de Niamey, les plus hautes autorités du Niger se sont saisies de la question en janvier 2017. Ainsi, une rencontre a été tenue le samedi 11 février 2017 sous la présidence du Premier ministre en vue de trouver, dans les meilleurs délais, une solution au paiement régulier des salaires d’un peu plus des 3.700 agents de la Ville de Niamey qui accusaient sept (7) mois d’arriérés.
Au cours de cette réunion, a-t-il indiqué, la situation du compte de dépôt de la Ville de Niamey au Trésor au 31/01/2017 a été présentée. En résumé, explique le DGTCP, le compte dégage un solde créditeur de 232 531 653 FCFA : il a enregistré des mouvements en crédit d’un total de 5 108 032 499 FCFA, y compris un report de solde de l’exercice budgétaire 2015 de 214 854 012 FCFA, et en débit un total de 4 875 500 846 FCFA. Les dépenses ont concerné cinq (5) mois de salaires en 2016, correspondant à un montant total de 2.641. 462.738 FCFA, et des dépenses engagées par la Ville de Niamey dans le cadre de son fonctionnement pour un montant de 2.234.038.653 FCFA.
« D’autres ordres de virement et de paiement de plusieurs milliards ; portant en partie sur le rachat des marchés ALBARKA et AS-SALAM, reçus de la ville de Niamey n’ont pas été honorés et donc ont été retournés, faute de crédits suffisants pour leur prise en charge. Il en a été ainsi des demandes de paiement de salaires pour la période de juillet à décembre 2016 par le président du Conseil de ville de Niamey, adressées le 27 janvier 2017 au Directeur général du Trésor, pour un montant cumulé de 2 385 246 693 FCFA », a expliqué M. Issa Djibo.
«Il ressort de ce qui précède qu’on est bien loin des milliards que la ville de Niamey aime à rappeler qui demeurent bloqués actuellement au Trésor National », a fait constater le Directeur général du Trésor. Il a rappelé qu’au sortir de la réunion présidée par le Premier ministre, le maire central de la ville de Niamey s’était engagé à payer le salaire de janvier 2017 aux agents, au cours de la semaine du 13 au 17 février 2017, dès que le reliquat inscrit au solde de son compte, soit 232 531 653 FCFA, lui sera parvenu.
C’est ainsi que selon lui, le ministre des Finances a alors instruit le directeur général du Trésor et de la Comptabilité Publique de lui allouer ce montant, ce qui a été fait immédiatement selon la procédure demandée par M. Hassane Seydou, maire centrale de Niamey. « Il s’est également engagé à prioriser désormais le paiement à terme échu de ses salariés, sur la base des recettes que la ville de Niamey aura engrangées ; pour le mois de février 2017, le reversement du montant de 261 000 000 FCFA actuellement disponible dans son compte a d’ailleurs été demandé le vendredi 03 mars 2017 », a dit le DGTCP.
D’après M. Issa Djibo, le maire central de Niamey s’est enfin engagé à trouver des solutions idoines au stock d’arriérés de salaires constitués au cours de l’année 2016, soit près de 2 385 246 693 FFCA. « Nous espérons que ces éléments d’explication permettront de clore ce débat inopportun sur la situation du compte de Ville de Niamey au Trésor et de passer au respect des engagements pris devant les plus hautes autorités du pays en vue de mettre fin rapidement aux souffrances des salariés de la ville de Niamey et de leurs familles », a conclu le directeur général du Trésor et de la Comptabilité Publique.