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Police nationale, Triste sort des agents de la circulation routière

Le Jeu 03 jan 2013 0

Il est vrai qu’au sein de la police nationale, il y a des brebis galeuses qu’il faut vite identifier et mettre hors d’état de nuire. Des agents de la police indélicats, mis en cause dans une affaire des faux et usages de faux, ont été renvoyés de ce corps de métier et plusieurs autres sont arrêtés suite à des investigations minutieusement effectuées, avançaiton, il y a quelques jours.

Seulement, ce ménage allait permettre au corps de la police de se débarrasser de plus de brebis galeuses si les autorités qui avaient diligenté les enquêtes sur les faux diplômes, s’étaient attaquées dans le même temps à des problèmes plus graves que l’affaire des faux diplômes. Focus sur des faits ignorés par l’administration de la police. Chacun doit comprendre qu’au sein de la police, les conditions actuelles de travail, sont de nature à développer la corruption et bien d’autres pratiques immorales. En effet, il est connu de tous, l’Etat donne peu ou pas, depuis plusieurs années, des dotations aux agents de la police qu’il recrute pourtant chaque année.

Un agent de la police de la circulation routière qui, à l’instar de ses collègues de service, achète depuis 2007 à ses frais sa propre tenue de service, ceinture, béret, chaussures, jusqu’aux insignes, a confirmé cette démission de la part de l’Etat. «En dehors de l’arme, vous êtes obligés de tout payer à vos frais, sinon personne ne peut vous assurer une dotation. Et si pour votre malheur vos supérieurs vous rencontrent sans la moindre insigne, vous allez être punis de la plus belle manière », a renchéri un autre agent qui a pris la conversation en cours. Qui a le monopole de vente de ces équipements ?

Les plus hautes autorités sont-elles au courant de cette situation et qu’elles ne font rien ? Ce qui est sûr cette situation qui frise l’irresponsabilité est seulement propre au Niger. L’on doute fort si dans tous les pays les agents de la police achètent eux-mêmes leurs propres dotations. «Si tout le monde savait la misère crasse dans laquelle végètent les agents de la police, notamment ceux de la circulation routière, beaucoup de nos compatriotes ne nous tiendraient plus rigueur dans le cadre de notre métier», a précisé notre interlocuteur. Ce dernier qui a décidé de briser le silence sous le couvert de l’anonymat est allé jusqu’à nous parler de l’épreuve de raquettes à laquelle sont soumis presque tous les agents affectés à la circulation routière.

Chaque agent de circulation est considéré aux yeux de ses patrons comme un agent collecteur d’argent. C’est pourquoi, chacun d’entre eux est obligé à chaque sortie de ramener «quelque chose à son patron», indique notre source. «Ce n’est pas de notre volonté (…) mais nous sommes tous contraints à observer ce devoir», a regretté l’agent de la circulation qui s’est confié à nous. Comme on peut le constater, ce sont là entre autres raisons qui poussent la plupart des agents de la police, à dévier de leurs règles d’éthique et de déontologie. Ces pratiques sont bien réelles, mais ni l’administration, ni les autorités au plus haut sommet n’ont daigné faire changer les choses, en dépit de la gravité de cette situation.

Que deviendrait alors le Niger si tous les agents des autres corps de défense et de sécurité doivent eux-mêmes s’acheter leurs dotations et procurer par tous les moyens de l’argent à leurs chefs hiérarchiques ? Le chef de l’Etat, qui a fait le pari d’améliorer les conditions de vie et de travail des forces de défense et de sécurité, doit se pencher sur le cas de la police, avant que la situation ne pourrisse d’avantage. Demander à un agent de l’Etat, quel qu’il soit, de s’assurer lui-même ses propres moyens de travail comme c’est le cas des agents de la police de la circulation routière, reviendrait tout simplement à encourager cet agent à aller dans l’abîme.

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