Quand le chef de file de l’opposition « met le pied dans le plat »

Le Mer 02 mai 2012 0

Omarsouri.jpg« Le Chef de file de l’opposition face à la Presse », l’entretien que Seyni Oumarou a eu le jeudi dernier avec la Presse révèle beaucoup d’interrogations sur le rôle de « l’institution Chef de file de l’opposition ».

En effet ce dernier estimerait-il jouer son rôle, lorsqu’il adresse des lettres écrites aux Ministres et Directeurs centraux pour leur réclamer des informations sur la gestion du pouvoir ? Si c’en est le cas, on peut donc à juste titre se poser la question de savoir si l’institution « Chef de file de l’opposition » est une seconde chambre d’interpellation ? Et quel rôle alors pour les députés ARN dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale ?

En mathématique, ce qu’on appelle l’opposé. L’entretien qu’a eu le chef de file de l’opposition avec la presse, le jeudi dernier avait cette allure jusqu’à la fin des Questions-Réponses qui ont duré 2 Heures. Il s’agissait alors pour Seyni Oumarou de faire « son bilan » d’une année de gestion du pouvoir par la Mouvance pour la Renaissance de la République. « Le chef de file de l’opposition face à la presse », puisque de l’autre coté il y a eu le « le Président de la République face à la Presse ».

La majorité doit gouverner et l’opposition jouer son rôle.

Certes c’est cela qui fait la vitalité de la démocratie. La majorité doit gouverner et l’opposition jouer son rôle. C’est justement pourquoi le Chef de file de l’opposition a cru bon de répondre au Président de la République sur ce que, ce dernier a présenté comme bilan d’une année de gestion du pouvoir. Mais dans son « face à la Presse », SeyniOumarou était simplement méconnaissable pour qui connait l’homme. Le chef de file de l’opposition a bonnementt enfilé une combinaison d’opposant classique et mécanique. Pour s’en rendre compte, il suffit juste de lire en filigranes comme il le dit lui-même.

Ainsi, l’évocation de toute question qui comptabilise des succès pour le Président de la République et son gouvernement semble irriter le Chef de file de l’opposition qui y répond par la banalisation. Ce qui suggère quand même que le Président de la République est sur la bonne voie car l’on a lu cette irritation un grand nombre de fois.C’est comme ça, que le Chef de file de l’opposition voulait faire comprendre au risque de se ridiculiser, que les Nigériens n’ont produit que de la salade et des choux pour parler du programme d’urgence! Se contenterait-il seulement de ce qu’on lui rapporte dans son salon pour dire cela ?

Ou bien n’a t-il jamais fait un tour au Petit Marché de Niamey, même lorsqu’il a brulé, pour se convaincre du contraire ? Pourquoi sur la question de la gouvernance, le Chef de file de l’opposition veut-il faire de l’amalgame conscient en mettant bout à bout un détournement avec une violation de la Constitution? Sur les infrastructures, l’école, la liberté de la presse et bien d’autres sujets, ce signe d’irritation est régulièrement apparu chez Seyni. Pour le concept de la renaissance, le terme lui-même, court le risque de la relégation, à l’entendre parler. Alors que sur les questions pour lesquelles le pouvoir peine, Seyni a été prolifique.

Des interrogations sur le rôle de l’institution chef de file de l’opposition.

Le dernier Conseil des ministres a examiné et adopté le Projet de loi pour renforcer la loi du 24 juin 2011 déterminant le traitement, les indemnités et les avantages du Chef de file de l'opposition politique. Son cabinet sera donc fonctionnel dans quelques jours. Maintenant que le Chef de file de l’opposition est une Institution de la République, il doit désormais faire corps avec les autres Institutions de l’Etat. Il doit aussi œuvrer pour l’atteinte des objectifs déterminés par le Chef de l’Etat pour le développement économique et social du pays. Il sera enfin comptable, pour avoir été dépensier des fonds de l’Etat et à qui, la Cour des Comptes demandera des comptes sur l’utilisation qui en a été faite des fonds publics qui vont lui être alloués.

Cette sortie de Seyni Oumarou face à la presse pose la question de savoir ce qu’est exactement le rôle de cette institution « chef de file de l’opposition ».

Est- ce que avoir rang de Président d’Institution veut-il dire être une Institution ? Toutes les institutions de la République sont énumérées dans la constitution du 25 Novembre. Quel est donc cet article de la Constitution qui adresse ce cas ?C’est peut-être le moment pour qui de droit, de saisir le Conseil Constitutionnel de Transition pour éclairer l’opinion publique ? Le Chef de file de l’opposition est – il entrain de définir les attributions de sa future Institution en écrivant sous formes de questions écrites aux Ministres et aux Directeurs Centraux pour leur demander des informations? Cette question mérite d’être élucidée. Que feront alors les députés de l’ARN pour jouer leur rôle constitutionnel d’interpellation à l’hémicycle de l’Assemblée Nationale?

Question au chef de file de l’opposition.

Pourquoi le Chef de file de l’opposition parle t-il de ligne verte dans un dossier qu’il a été incapable de bien monter au moment ou il était Premier Ministre? C’est vrai que le ridicule ne tue pas au Niger, mais il doit commencer.

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