Etat généraux de la Justice, La grande messe pour redonner à la justice ses lettres de noblesse

Le Mar 04 déc 2012 0

Ils étaient plus de 500 participants à l’ouverture, issues de tous les horizons qui se sont retrouvés pour apporter des solutions à la crise que vit notre Justice.

Pour cela, ils ont eu cinq jours pour faire l’état des lieux d’un fondement essentiel pour toute démocratie. Un diagnostic sans complaisance du système devra en sortir.

Au Niger, nous avons moins d’un greffier pour un juge et un pour environ 50 000 justiciable. La lenteur très décriée contre notre système judiciaire trouve ici son explication. Mais outre la lenteur, l’on retient encore d’autres  maux qui ont gangrénés le système comme la corruption ou le trafic d’influence, pour rendre sceptique, nombre de nigériens. Les états généraux, soulignent les organisateurs et pour parler comme eux, devraient ainsi servir de catharsis en vue de la réconciliation des justiciables avec leur justice. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Chef de l’Etat Issoufou Mahamadou, le lundi dernier en présence de nombreux invités.

Cette rencontre est donc d’une très haute importance, comme le dira le Président Issoufou, lui qui attache un grand prix à une justice pour le peuple. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle, le programme de la renaissance prévoit de promouvoir avec la justice, des valeurs comme l’Etat de droit en vue du réarmement moral de notre société et pour le progrès économique et social du pays à travers l’assainissement de la gestion des affaires publiques.

Des travaux prévus pour durer 5 jours pour des résultats que tout le monde espère, probants

Durant les cinq jours que vont durer les travaux, les participants devront discuter de quatre thèmes principaux : justice et institution, Justice et société, justice et développement et justice et justiciables. Des échanges pour créer les conditions pouvant garantir le respect strict de la loi et « une impunité zéro » qui nous mèneront au le triomphe dans la lutte contre la corruption.

Le Président Issoufou qui a fait de la réussite du forum, un engagement personnel a lui-même présenté un tableau bien peu reluisant de la situation de la justice dans notre pays. Il y a des raisons d’espérer ; même si nul ne s’attendait à une causerie débat, y égard aux rapports quasi conflictuels qu’il y avait entre les couches socioprofessionnelles du métier de la justice et le pouvoir. D’entrée de jeu d’ailleurs, les différents représentants n’ont pas manqué de relever d’amers vérités dans leur « communications de présentation des sensibilités participantes » et quelques dents se sont entrechoquées.

Un couac à l’ouverture : le bureau unidirectionnel qui ne reflète pas les différents représentants

Des nombreux participants auraient tout de même souhaités que le bureau qui dirige les débats du forum puisse être représentatif de ce qui est le corps qui rend la Justice nigérienne. Un ensemble qui repose sur le droit coutumier, le droit religieux et le droit positif…. Pourtant, tous y sont au rendez-vous, les leaders religieux, la chefferie traditionnelle, etc.

L’autre constat, c’est la sous représentation de l’université de Niamey qui a d’ailleurs manifesté un certain mécontentement l’après-midi après l’ouverture. Elle serait représentée par le LASDEL, ce laboratoire qui a, aux dires de certains participants, trois casquettes, la société civile, les enseignants chercheurs donc l’université et les centres de recherche.

Un sondage qui met à nu le malaise et des problèmes qui restent entiers

Selon les rapports des différentes commissions thématiques, les participants doivent s’armer de courage pour faire le point de la situation de la Justice au Niger. Toutes ont répertorié des dysfonctionnements importants. Des problèmes qui ont été recensé au cours des foras organisés.

A Niamey, le sondage d’opinion mené par l’INS a permis de constater le malaise entre le justiciable et la justice. Selon ce sondage plus de 53% des personnes interrogées déclarent ne pas avoir confiance à cette justice, 67% pensent que la corruption sévit dans le milieu judiciaire, pendant que près de 50% estiment que le principe de la séparation des pouvoirs n’est pas une réalité dans notre pays. Toute chose pour dire que les participants ont un devoir historique. Celle de réconcilier le peuple avec sa justice.

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