De nombreux autres dossiers ont été repris dont celui des douaniers récemment détenus à la prison civile de Niamey.
Outre ce dossier bien neuf du Ministère de l’Urbanisme, nous apprenons d’une source proche de la HALCIA, la reprise des nombreux dossiers dont on n’aurait pas clarifié la situation. Le dossier des douaniers, auteurs du reversement de marchandise et autres pratiques vicieuses par exemple; ceux là qui ont été gardés à la prison civile de Niamey puis remis en liberté provisoire.
La procédure devrait même concerner le juge qui s’est occupé de l’affaire, a ajouté notre source. Il faut rappeler que c’est pour cette affaire que l’ancien procureur de la République près du Tribunal Hors Classe de Niamey, M. Ibrahim Oumarou, avait été déchargé de ces fonctions, avant d’être renvoyé à l’administration centrale.
Le cas du colonel Asogba et l’ancien doyen des juges d’instruction
L’information de leur arrestation a vite fait le tour des rédactions. La semaine dernière, la police a interpellé et a conduit, l’un à Kollo et l’autre à Ouallam, le colonel de Douane Assogba Edouard et le magistrat Amadou Seybou, anciennement doyen des juges. Des arrestations qui font suite à une réouverture d’enquête sur un dossier de Septembre 2011.
A l’époque, le juge avait incidemment découvert dans le compte bancaire d’une petite fille de moins de 7ans (la gentille petite fille du douanier Assogba), une somme de près de 200 000 000F. En poussant un peu plus sa curiosité dans les banques, le juge va découvrir le compte du père. Le compte du gentil père, comme on s’en douterait, regorgeait des centaines de millions de CFA. Bref, le juge décidera d’inculper le père Assogba pour blanchiment d’argent et enrichissement illicite. Mais la colère du juge ne sera que de bien courte durée car il décide brusquement de libérer Assogba sans autre forme de procès (l’expression n’a pas meilleur usage). En effet, un week-end, « alors que tous les fonctionnaires prenaient leur repos légitime, notre juge travaillait à faire libérer le douanier ». Il le sera sans aucun acte de justice. L’acte sera pris souverainement le lundi par le juge. On appelle ça « régularisation ».
« Les mauvaises langues » rapportent que le juge avait, pour retrouver meilleure humeur et procéder à la libération insolite du puissant douanier, reçu du fortuné douanier la somme de 10 millions de FCFA, une coquète villa et quelques vaches de race. Un troisième larron, le notaire Inazel, jouait le facilitateur.
Les3 compères sont tous en prison aujourd’hui : « le juge indépendant », le richissime douanier, le notaire receleur. Leur incarcération est intervenue quelques jours seulement après le conseil des Ministres qui renforçait la législation en matière de répression de l’enrichissement illicite. Et il tombe juste avant le coup d’envoi des états généraux de la justice, qui se veut le cadre pour ramener force à la loi et créer les conditions pour « l’impunité zéro ».
Entre temps, la HALCIA aussi a repris du poil de la bête !
Dans un souci responsable de parfaire le dispositif réglementaire et d’assurer une justice correcte, la HALCIA a réclamé et obtenu la révision des textes régissant ses attributions et déterminant ses procédures.
La HALCIA a donc peaufiné tout son arsenal juridique, la procédure à suivre devant elle et l’on a remis le point sur le i, relativement à certaines incompréhensions dont elle avait souffert.
L’assainissement, un slogan de campagne ?
On peut dire que ces opérations sont en tout point de vue, une remise en selle de l’assainissement dans la gestion de la chose publique, un respect de l’engagement pris parle Président de la République.
La lutte contre l’impunité n’était pas grippée par l’os Zakai. Elle se réarmait pour mieux s’élancer. Autant dire alors que, ceux qui trainent des ardoises et les brebis galeuses de l’administration publique ont vraiment des bonnes raisons à se faire des soucis.
Souhaitons que tous les compatriotes épris de justice et d’équité soutiennent le Président de la République dans cet élan. Il en aura besoin dans cette guerre sans merci contre la puissance de l’argent, contre le vice redoutable qu’est l’arrogance de ceux qui ne rendent jamais aucun compte. Car une seule crainte doit nous habiter. Cette crainte qu’inspirait le châtiment juste et légal, cette pédagogie qu’est la sanction méritée, attendue depuis longtemps.
Le Président Issoufou a promis à Dosso, que la probité, la loyauté et l’intégrité seront désormais récompensées. Les serviteurs loyaux et intègres pourront apprécier à sa juste valeur leur respect des règles et de l’éthique.