En effet, selon une source digne de foi, le Président Tandja Mamadou, accompagné de son ministre des finances Ali Mahaman Lamine Zeine, un peu avant son voyage sur le Maroc en juin 2011 om il a subi des soins, a jugé utile avant de prendre son avion de faire à son successeur, la situation financière des comptes de l’Etat, en donnant d’amples informations sur le mystérieux fonds dont on dit qu’il avait laissé dans un endroit sûr le 18 février 2010. Lors de cette entrevue, Tandja Mamadou aurait demandé séance tenante à ce qu’on fasse appel à Salou Djibo, indique-t-on. Mais le Président Issoufou n’a pas daigné faire appel au chef de la junte.
Peu de temps après cette audience, le Président Issoufou Mahamadou fit appel à Salou Djibo pour partager avec celui-ci les confidences que Tandja lui a faites au sujet des finances de l’Etat et du fonds disparu. On n’ignore encore la réaction du chef de la junte lors de ce tête-à-tête, mais depuis cette date, de source digne de foi, on apprend que Salou Djibo n’a plus remis pieds chez Issoufou Mahamadou. A-t-il quitté sous le coup de la colère ? Difficile d’en savoir plus, mais ce qui est sûr, c’est que le Général Salou Djibo désarmé a du sentir un pincement au cœur.
A ce jour encore ni le Président Issoufou Mahamadou, ni le gouvernement, encore moins la majorité au pouvoir n’a réagi par rapport à ce scandale, (si scandale il y a !!!). Dans l’entourage du Chef de l’Etat, on qualifie cette affaire de montage grossier pour déstabiliser le régime. Par contre dans les milieux proches de l’opposition, on cite cette affaire comme un des plus gros scandales que Salou Djibo a légué à Issoufou Mahamadou. A cette affaire d’ailleurs on ajoute bien d’autres, les unes plus rocambolesques que les autres, avec en toile de fonds la thèse de pillage et de bradage de biens publics par les acteurs les plus en vue de la transition.
Pour l’instant le pouvoir en place n’a aucune intention d’inquiéter les militaires ou même les intellos du CSRD, qui coulent encore sous les ailes du régime. L’option choisie, jusqu’à preuve du contraire, était celle qui consiste à gérer les dossiers rouges avec beaucoup de prudence. L’ex patron du pays le Général Salou Djibo et de ses hommes, ont le sentiment d’avoir bien accompli leur mission en organisant des élections qualifiées de libre et transparente. Certains pensent que vouloir déranger la junte, en lui brandissant ses sales casseroles ressemble à de l’ingratitude, eux qui avaient pris sur eux le risque de mettre Tandja et ses lieutenants hors d’état de nuire.
Le Chef de l’Etat a fait certes le pari de lutter contre l’impunité, mais face à certains dossiers dans lesquels on cite des éléments de la junte, il semble afficher un attentisme, histoire de ne pas provoquer un chambardement politique. Mieux il va s’acoquiner avec certaines éminences grises de Salou Djibo. On se rappelle, au tout début du mandat du Président Issoufou, l’opinion publique a diversement commenté certaines nominations des proches de Salou Djibo coptés, soit dans l’équipe gouvernementale, soit dans le cabinet du Président de la République. Plusieurs autres sont sur la liste d’attente ; apprend-on.
Certains avaient même dit, à tort ou à raison, que le Chef de la junte s’ingérait dans les affaires de l’Etat. D’autres observateurs de la scène politique vont jusqu’à parler de l’existence d’un pacte (de non agression) entre Salou Djibo et Issoufou Mahamadou. Dans tous les cas qu’il y ait pacte ou pas, l’audit de la transition s’avère une urgence aux yeux de l’opposition politique nigérienne qui compte monter au créneau relativement à cette affaire, car le régime déchu dit détenir certains secrets, notamment des informations compromettantes contre l’ex-junte dirigée par Salou Djibo et certains acteurs du régime qu’il peut dévoiler à l’emporte-pièce le moment venu.