Le Niger obtient le démantèlement de la plateforme controversée d'AREVA

Le Sam 08 déc 2012 0

L'information de première main nous a été donnée par une source résidant à l'étranger. L'épineux dossier de la plateforme d'AREVA va connaître son épilogue à travers un démantèlement décidé entre les Présidents Issoufou Mahamadou et François Hollande.

hollandeaccueilissoufou.jpgC'était à l'occasion de son dernier voyage à Paris . Ceux qui pérorent, à gueule déployée, sur l'absence des retombées des voyages du Président de la République, Issoufou Mahamadou vont en prendre pour leur compte. A moins qu'ils ne poussent la mauvaise foi à son comble pour porter des verres en bois afin de ne pas voir la réalité. La réalité, c'est qu'en marge de la table ronde sur le financement du PDES, le Président nigérien a été reçu par son pair français. Au nombre des sujets abordés par les deux hommes d'Etat figurent en bonne place les questions de l'exploitation de l'uranium nigérien par AREVA et les difficultés qui émaillent les relations entre notre pays et cette multinationale.

Le Président Issoufou Mahamadou était d'autant plus à l'aise que les Nigériens, à travers la société civile et la presse, avaient régulièrement exprimé leur désaccord par rapport à la faiblesse des acquis engrangés par le trésor national sur les retombées uranifères. Récemment encore, sur les antennes de RFI, le Président du ROTAB (réseau des organisations pour la transparence et l'analyse budgétaires), M. Ali Idrissa, avait dénoncé le déséquilibre de gains existant dans le partage des ressources provenant de l'exploitation de l'uranium entre le Niger et AREVA. Il avait également indiqué que notre pays est en devoir d'exiger des compensations liées au retard stratégique qu'observe la multinationale française dans la mise en exploitation de la mine d'Imouraren.

Il est clair que dans un état de droit qui se respecte, l'opinion publique est une force de pression incontournable. Le Chef de l'Etat, serviteur infatigable de la nation, ne peut que se battre pour obtenir les améliorations nécessaires à l'instauration de la paix sociale et de la quiétude natio nale. Le Président français l'a compris, voilà pourquoi, il donne un début de satisfaction aux promesses faites au Président Issoufou Mahamadou. Ainsi, le Niger s'en sort avec un appui financier de l'ordre de 17 milliards et le plus important, le démantèlement de la plateforme d'AREVA. Pour rappel, cette plateforme avait été créée par AREVA dans le but de concentrer dans les mains de quelques 82 personnes le contrôle de l'ensemble des structures d'exploitation de l'uranium.

Ainsi, les 3 sociétés installées au Niger, à savoir SOMAIR, COMINAK et Imouraren, seront moulées dans une seule structure entraînant des pertes financières sèches pour le trésor national et les opérateurs économiques nationaux. Pour la petite histoire, le régime Tandja qui avait imposé un partenariat gagnant-gagnant avec AREVA, allant même jusqu'à tenir tête au Président Sarkozy à qui il dira qu'en Afrique, le prétendant à une belle fille se déplace pour la trouver chez elle, avait refusé l'idée de cette plateforme par lettre N°00471 du 02 septembre 2009 du ministère des mines et de l'énergie de l'époque Mohamed Abdoullahi. Toujours, pour l'histoire, plusieurs sources historiques concordent à dire que l'uranium nigérien était au centre des coups d'état intervenus en 1974 et en 2010.

Avec cette victoire qui essuie l'humiliation que l'on a imposée au Niger en décembre 2010 lorsque la ministre des mines de la transition avait paraphé de sa propre main des accords qui avaient consacré une main basse pure et simple sur tous les acquis engrangés par le Niger entre 2008 et 2009. Du coup, AREVA avait tout repris, dépouillant le Niger des ressources indispensables à la mise en oeuvre des programmes de développement sérieux à l'image de celui de la Renaissance. L'acte de la ministre de la transition avait donc obligé le Président Issoufou Mahamadou et son ministre des mines et du développement industriel à prendre le taureau par les cornes, à leur tour, avec tous les risques que cela comporte.

Aujourd'hui encore, l'histoire associera les deux noms dans la victoire du Niger sur le retour de sa souveraineté sur les ressources de sous-sol. Mais, prudence, AREVA n'est pas un enfant de coeur. Selon le rapport de force, AREVA plie un peu juste le temps que la bourrasque passe puis elle revient sur ce qu'elle n'a jamais concédé que de mauvais coeur. Oui, prudence, AREVA donne peu de la main gauche pour reprendre beaucoup de la main droite ! Dans la lutte pour les intérêts, point de place aux sentiments ! Ainsi va le monde !

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