Le Ven 12 avr 2013
Le choix du Niger comme première étape de la toute première tournée en Afrique subsaharienne effectuée du 26 au 28 juillet 2012 par Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, n’est pas le fait du hasard.
Troisième producteur mondial d’uranium, le Niger est un pays stratégique pour la France dont l’électricitéest à 80% d’origine nucléaire. Le groupe français Areva, numéro un mondial du nucléaire civil, dispose de trois mines au Niger. Il y a d’abord la Société minière de l’Aïr (SOMAIR), unemine d’uranium à ciel ouvert exploitée depuis 1971, dans laquelle Areva est actionnaire majoritaire (69%), loin devant le Niger dont les parts sont détenues par la Société de patrimoine du Niger (SOPAMIN, 31%). Il y a ensuite la Compagnie minière d’Akouta (COMINAK), créée en 1974, la deuxième plus grande mine encore en activité en Afrique, dans laquelle Areva détient la part majoritaire avec 34%.
Enfin, Areva détient 66,65% des parts dans Imouraren, la plus grande mine d’uranium au monde qui commencera sa production probablement en 2015. Avec 250 mètres de profondeur, 2500 km de galeries, Imouraren devrait produire 5000 tonnes d’uranium chaque année. Ces enjeux expliquent bien pourquoi la France a réagi vite et fort lorsque le 16 septembre 2010 sept employés d’Areva et de son sous-traitant Vinci sont enlevés à Arlit, dans le Nord du Niger. A Niamey, cette affaire d’otages ne peut pas plus mal tomber. Salou Djibo, le chef de la junte, s’apprête à quitter le pays le 18 septembre dans la soirée pour se rendre à l’Assemblée générale des Nations unies à New York.